Archive dans 8 mai 2012

Résoudre la question de la dette

En réponse à Jean Luc Mélenchon, Jérôme Cahusac sur France 2, ce 6 mai 2012, faisait observer qu’aux USA, en Grande Bretagne, la question de leur dette était résolue par les banques centrales qui la « monétisaient ». En clair, il s’agissait simplement de fabriquer de la monnaie pour la payer. En plus clair encore, en dévaluant sans le dire, mais tous les spécialistes le sachant. C’est ainsi que le dollar ou la livre ont perdu de leur valeur devant l’euro.
Mais il faisait observer aussi, de façon très judicieuse, que dans la zone euro, il était difficile de demander à la BCE de faire de même, car cela reviendrait à favoriser les pays les plus endettés (Grèce, Espagne, etc) et donc à faire payer ces excessives dettes aux pays les moins endetté (Allemagne, France, etc.).
Alors, comment résoudre ce problème ?
Comme toujours, les meilleures solutions sont les plus simples.
Il suffit que les pays les moins endettés empruntent à tour de bras pour que tous les pays de la zone euro se trouvent endettés de façon comparable. Ces liquidités, a priori inutiles pour certains, fourniront un levier d’investissement et de croissance dont mêmes les pays les plus endettés bénéficieront par ricochet. Ceci fait, il suffira de demander à la BCE de fabriquer de la monnaie pour rembourser la dette, toutes les dettes de tous les pays, comme le font américains et anglais.
Du coup, évidemment, la parité de l’euro baissera.
Mais on disposera de beaucoup d’euros pour produire moins cher, ce qui facilitera les exportations. Par contre, les importations seront plus coûteuses. Il suffira donc de resserrer ces importations aux produits indispensables, énergétiques notamment. Et comme les importations de biens de consommation (chinois, par exemple) coûteront plus cher, la production locale redeviendra compétitive. On fabriquera donc des ordinateurs, des téléviseurs, des machines-outils en Europe pour des montants comparables (sans compter le bonus qualité), ce qui privilégiera la production locale.
Evidemment, comme les salaires ne seront pas augmentés, le pouvoir d’achat baissera, mais pas pour les produits de première nécessité qui sont fabriqués localement. Mais, globalement, il baissera. On pourra, alors, atténuer cette baisse en taxant (et en redistribuant) plus fortement les profits improductifs ou excessifs, en taxant les transactions financières spéculatives, en conduisant une politique de nationalisation, productrice de revenus, financée en partie par les emprunts dont il était question ci-dessus.
Le chômage diminuera, mais, dans un premier temps, les salaires augmenteront peu.
Il faudra donc observer les effets de la baisse du pouvoir d’achat sur les plus pauvres. On compensera ces effets par une politique sociale intelligente. Par une politique de santé identique pour tous. On financera de façon conséquente le secteur de l’habitat HLM (avec pour conséquence, la baisse des loyers « libres », notamment des petits logements, et la relance du bâtiment, activité non délocalisable) ; mesure phare, quand on connait la part du coût du logement dans un budget familial ! On financera recherche et développement de solutions pour faire baisser la dépendance et le coût de l’énergie. On investira dans les transports collectifs, les crèches, etc, etc.
On conduira une réorganisation du travail en aidant à la création d’entreprises coopératives, autogestionnaires ou mutualistes pour diminuer ou supprimer les charges indues (salaires excessifs, dividendes) avec un avantage complémentaire sur les coûts de production, donc les prix de vente, le pouvoir d’achat et les rémunérations.
On entrera alors dans une véritable économie altermondialiste et administrée qui devra faire litière des prolégomènes dictatoriaux, soviétiques ou autres, et ne viser que l’intérêt général. C’est en ce sens que certains révolutionnaires de 1789 déclaraient que la république devait être vertueuse, d’où l’importance d’une justice indépendante pour poursuivre et condamner la corruption, la concussion et la prévarication.
Une véritable politique socialiste, quoi !

Notes d’économie politique 73 – 6 mai 2012

Sarko et la pensée gauchiste ! Réponse à Tornerhonni

Faire de Sarko l’alpha et l’oméga de la pensée gauchiste, il faut le faire ! Sarko est sarkoziste. Point final. Il n’a pas de culture politique. Peut-être n’a-t-il pas de culture du tout. De temps à autre, il donne dans le compassionnel. Alors, il peut faire croire qu’il n’est pas ce qu’il est.
Mais, camarade Torneronni, ne croyez pas que l’éviction de Sarko soit une fin en soi. Ça fera bien plaisir, mais ce n’est que la première étape. Faute de mieux, on va mettre Hollande sur le siège, mais sans illusion. On le prend parce qu’on n’a pas mieux. Pour l’instant. Mais la petite musique d’un monde altermondialiste dans lequel l’Europe se verra contrainte de servir les peuples au lieu de servir les marchands résonne encore dans les oreilles. L’avenir est dans une société coopérative, mutualiste, humaniste et solidaire. Rien que ça ! Voilà des décennies que nous y travaillons. En France, ce fut 1789, puis 1830, puis 1848, puis 1870, puis 1936, puis 1968. Il y aura toujours des êtres humains pour continuer le combat. Nous avons toujours fini par avoir raison, du nazisme comme de la dictature soi-disant communiste. Aujourd’hui, les peuples arabes prennent la suite.
« Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche » (Louis Aragon)

Pas besoin de sondage.6 mai 2012, 20 heures : la France enfin libérée !

Depuis 2007, la France s’est trouvée sous la botte d’un « hyper-président » qui, quand on voit comment les députés de sa majorité rampaient sous sa botte, n’était guère qu’un petit dictateur. Il a étendu son emprise sur tous les aspects de la vie sociale, depuis la suppression de la publicité sur les chaînes de TV du service public jusqu’à la nomination des juges. Il avait tout promis, il n’a rien donné. Sous des dehors populistes, il n’avait qu’un seul but: le pouvoir. Plus grave: pour conserver le pouvoir, il a montré son vrai visage, entre les deux tours: celui d’un homme prêt à tout… et au pire.

Il est temps qu’il parte, car tout ceci devient nauséabond.

Après 5 ans d’occupation, le 6 mai au soir, le peuple descendra les Champs Élysées, en vomissant le Fouquet’s, pour célébrer Paris et la France enfin libérés.

Hollande – Sarkozy : Sarko parano, Hollande habité

J’ai été très frappé par l’attitude générale de Sarkozy qui m’a fait penser au Commandant Queeg dans Ouragan sur le Caine : incessantes interruptions, incapacité à admettre qu’il pourrait n’avoir pas raison, poursuite et répétition d’un raisonnement inadapté, mais qui l’avantage, fuite devant les sujets précis vers des considérations politiciennes générales (références fréquentes à Mitterrand, notamment), insistance répétitive sur un point mineur qui pourrait l’avantager (lettre à propos des centres de rétention), médiocrité (référence à DSK), avec une attitude de la personne recroquevillée sur elle-même comme pour se protéger ou se préparer à sauter à la gorge de l’adversaire.
Cet homme a dû terriblement souffrir de trouver devant lui, et pour la première fois depuis cinq ans, un résistance farouche et ordonnée.
Dans Ouragan sur le Caine, le Commandant Queeg est un grand paranoïaque.
Au contraire François Hollande a semblé habité par la majesté et la grandeur de la charge. Révélation.