Pas de ministre écologiste. Ils n’ont pas de programme !

Pas de ministre écologiste. Ils n’ont pas de programme !

Cécile Duflot a beau faire la danse des canards devant François Hollande, ce n’est pas ce qui lui donnera un programme politique. Car, voyez-vous, les écologistes n’ont pas de programme. A part le démantèlement des centrales nucléaires et leur replacement par des dynamos de vélo, leurs perspectives sont inexistantes. Ils ont inventé le terme d’ « écologie politique » pour cacher la vacuité de leur projet. Et pourquoi ne pas parler de « politique écologique » ?
Et surtout, ont-ils un projet de société ? A-t-on entendu Eva Joly proposer un schéma complet de réponses à la « crise » ? Quelle position vis-à-vis de la politique européenne ? Comment auraient-ils pu d’ailleurs, tout composés qu’ils sont, à la fois de proches du centre, de renégats comme Daniel Cohn-Bendit et d’authentiques altermondialistes.
Ici git, d’ailleurs l’impossibilité de l’unité de ces groupuscules « verts », dans cette absence de projet global et construit comme celui, par exemple, du Front de Gauche. Sur l’échiquier politique, on a l’habitude de placer les écologistes entre le Parti Socialiste et le Front de Gauche et les communistes. Mais il n’existe pas de place structurée entre la Social-démocratie et le Marxisme. Les électeurs l’on bien vu qui ont donné un nombre de voix ridicule à la pauvre Eva Joly qui ne méritait pas un tel outrage.
Tout ceci est conforme à l’apparente contradiction entre leurs résultats aux élections locales et à l’élection présidentielle. Aux élections locales, il ne s’agit pas d’un choix de société. Il s’agit de labourer localement. Le point de vue écologiste est alors intéressant quand il s’agit, pour une bonne part, d’aménagement du territoire.
Les élections présidentielles ont mis en évidence qu’il n’existait, en France, comme partout ailleurs, que quatre choix de société. Une droite dure, égoïste et parfois fasciste, une droite libérale, la social-démocratie et la gauche authentique (qu’on nommait « socialiste », il y a un siècle et demi). Le reste a été balayé.
Voilà pourquoi nous n’avons pas besoin de ministres écologistes au sein du gouvernement puisque ce « parti » n’est rien, ne représente rien, et est, en tout cas, infiniment inférieur aux vraies forces de gauche : une simple répartition proportionnelle voudrait que ces derniers représentent 20% du gouvernement.

Notes d’économie politique 74 – 9 mai 2012

Bakounine