La bizarre SCOP SeaFrance

La bizarre SCOP SeaFrance

Au début, l’initiative est apparue intéressante. Que les salariés de SeaFrance montent une SCOP pour reprendre l’activité et éviter repreneur, licenciements, etc., paraissait une excellente formule. Qu’ils aient sollicité l’aide de collectivités locales n’était pas scandaleux. Il n’est pas obligatoire que les associés d’une SCOP détiennent 100% du capital, mais seulement 51% et 65% des droits de vote.
C’est souvent de cette façon que naissent les SCOP : les salariés d’une entreprise en difficulté investissent leurs indemnités de licenciement pour acquérir leur outil de travail. Souvent, on observe une amélioration de la productivité. Ajoutons à cela que l’entreprise n’a pas de dividendes à verser nécessairement à des actionnaires (les salariés associés pouvant se contenter d’un dividende faible, voire nul en cas de difficultés). C’est ainsi que les SCOP vivent.
Mais là où les choses sont devenues bizarres pour SeaFrance, c’est lorsque les salariés ont refusé d’investir leurs indemnités de licenciement dans la SCOP, alors même que la SNCF était disposée à verser des indemnités supra légales pour le permettre.
Dans ces conditions, on se demande si les salariés de SeaFrance avaient vraiment foi en leur projet.

Notes d’économie politique N° 69 – 15 janvier 2012

Bakounine