Un partage des richesses naturelles est devenu impératif

Un partage des richesses naturelles est devenu impératif

Je me souviens. Cela avait d’abord été présenté comme un problème démographique: comment nourrir les habitants de la terre quand nous serons 5 milliards ? C’est fait. Nous sommes 6 milliards et nous risquons d’être bientôt 7 puis 8. Cette question démographique a parfaitement été bien comprise par les dirigeants chinois qui ont pris le risque d’avoir une population vieillissante plutôt que d’être incapable de la nourrir. Il y aura des conséquences, dont, notamment, le maintien à la production de personnes âgées. Mais c’est probablement le moindre mal.

Mais la Chine avait-elle le choix ? Probablement pas. Car, pour le coup, les chinois resteront membre à part entière du groupe des consommateurs légitimes mondiaux.

famine-feeding-child.1213055470.jpgD’autres nations n’ont pas encore fait ce choix. Elle devront impérativement le faire sinon une partie importante de leur population est vouée à l’extrême pauvreté et à la famine. Comme ce fut le cas dans l’histoire, il y aura alors d’épouvantables jacqueries quand ces hordes de malheureux totalement démunis voudront s’emparer des richesses des autres. Les dirigeants du sous-continent indien qui ont certainement conscience de ce problème, doivent prendre d’urgence des mesures efficaces. Quant aux nations non structurées du continent africain, elles sont dans une très mauvaise posture faute d’un système politique ayant d’autres objectifs que l’enrichissement personnel d’un dictateur et d’une oligarchie.

Face à cet effort démographique, il est indispensable de procéder à une meilleure répartition des richesses de la planète. On ne veut pas prôner ici un hypothétique et probablement irréaliste « grand soir ». Mais l’équilibre démographique n’est supportable que si les conditions politiques d’accès aux biens sont créées. Cela vise, notamment, les énormes richesses qui constituent une véritable confiscation du bien public. Ces énormes et scandaleuses richesses sont actuellement la propriété de personnes, de groupes, de sociétés ou d’institutions.

Cette inégalité terrifiante a été, quoique difficilement, supportée par les populations des pays occidentaux, tant qu’elle ne mettait pas en cause un modèle de développement dans lequel chacun recevait, ne serait-ce qu’un peu, une part de la manne. Mais il n’en est plus ainsi. Tous les citoyens de ces pays vont être frappés par ce phénomène récessif. Cela devrait renforcer la reconstitution des forces politiques révolutionnaires qui seront une menace pour la grande foire d’empoigne libérale.

On en connaît quelques symptômes dans les manifestations européennes contre les prix du pétrole et de ses dérivés: pêcheurs, agriculteurs, routiers, mais aussi et c’est nouveau, de simples consommateurs. Les gouvernements vont être contraints de prendre des mesures fiscales dirigistes. La TIPP est un impôt qui vit probablement ses derniers moments. Mais comme il devra être remplacé, on ne pourra le faire qu’en puisant là où l’on pourra puiser. C’est à dire dans les tas d’or. Et quand il n’y a plus de sanctuaires pour les tas d’or, puisque tous les pays, il faut l’espérer, finiront bien par faire de même, l’objectif sera atteint.

A coté de régulations nationales, une péréquation internationale de même type, par le biais d’organismes internationaux tels que le FMI ou la Banque Mondiale, devra avoir lieu.

Ceci n’est, naturellement que le scénario « soft » et raisonnable. Il faut espérer qu’il emportera l’adhésion. Naturellement il y en a d’autres. Bien moins plaisants. Il ne reste qu’à croiser les doigts en espérant que l’habitude de l’incurie et de l’impéritie dons les gouvernements sont coutumiers ne l’emportera pas. Une thèse économique soutient que la crise actuelle trouve son origine dans l’intervention américaine en Irak. Si cette thèse est vérifiée, elle fournit un parfait exemple des ravages que peuvent produire une bande de crétins entourant un débile profond lorsqu’on leur laisse le pouvoir de nuire.

Notes d’économie politique 27 – 10 juin 2008

Bakounine