Le choc pétrolier ou l’incurie des gouvernants du monde

Le choc pétrolier ou l’incurie des gouvernants du monde

Bien des questions se posent à propos de la phénoménale augmentation du coût du pétrole.
mblanche.1212272776.jpgLa première concerne l’impuissance des gouvernements. Et c’est tout de même fort ! Comment la comprendre. Passe encore s’il s’agissait de pays producteurs. Mais ce n’est même pas le cas. Les USA subissent. Toute la Communauté Européenne subit. L’Inde subit. Même la Chine subit ! Les pays producteurs affirment que, pour une bonne part, cette inflation est d’origine spéculative. Si cela est exact, cela veut dire que l’ordre économique mondial est, actuellement, entre les mains de quelques dizaines de spéculateurs et que les gouvernements des états libéraux sont dans l’incapacité totale d’agir.
La deuxième question concerne la réalité de la production.
On nous dit, comme si l’on s’en apercevait subitement, que la demande des états émergents croît de façon importante.
Ceci était-il prévisible ? Evidemment oui. Quelles dispositions ont-elles été prises pour tenir compte de ce facteur ? Apparemment aucune.
On nous dit, et là depuis quand même un certain temps, que les réserves pétrolières diminuent de façon sensible.
downingst.1212272927.jpgQuelles dispositions ont été prises par nos gouvernants ? Très peu. La plupart des programmes de recherche ont été initiés par des chercheurs indépendants ou des groupes industriels de façon dispersée. En fait, on attend que la production d’énergie de substitution devienne rentable pour déployer les programmes de recherche. Mais ceci aurait dû être fait avant afin d’éviter la douloureuse période transitoire. De plus, cette question n’a été pratiquement traitée qu’en termes économiques. Le fait que l’économie humaine ait consommé en 150 ans le pétrole que l’évolution géologique a mis des millénaires à constituer n’est évoqué que de façon anecdotique.
On peut regretter et déplorer l’attitude des personnes individuelles et des entreprises industrielles ou commerciales sur cette question. Mais qui, au demeurant, a la charge d’organiser et de déployer une politique adaptée sinon les gouvernements qui sont, normalement, là pour ça?

elysee.1212272805.jpgDepuis longtemps, les gouvernements ont fait des produits pétroliers, notamment du carburant automobile une source de revenus grâce à des taxes élevées (notamment dans la plupart des pays d’Europe et particulièrement en France). Ceci se concevait, dès lors qu’il s’agissait d’un produit bon marché et sans que ceci père de façon exagérée sur l’économie et le budget des ménages. Aujourd’hui, pour nombre de citoyens qui doivent utiliser leur automobile pour aller à leur travail ou s’approvisionner, le carburant est devenu un produit de première nécessité. Il en va de même pour un certain nombre de professions.
L’intelligence consisterait à prendre acte du changement de statut de ce produit et d’adapter en conséquence le système de taxation quitte à redéployer ces taxes vers des produits moins indispensables. Ou sur des produits d’importation qui concurrencent l’économie locale. On constate qu’il n’en est rien. Cette hypothèse est rejetée d’un revers de main par ceux qui nous gouvernent tant les soi-disant bénéfices fiscaux qui en découlent sont séduisants.
C’est ignorer l’impact secondaire, notamment sur le revenu des ménages et la consommation. Dans des pays, comme la France, où le développement est fortement appuyé sur la consommation intérieure, cette attitude est dangereuse.
Dans cette affaire, on constate donc que, pour l’essentiel, les régimes libéraux tenants de l’économie de marché n’ont rien prévu et se laissent aller à la politique du chien crevé au fil de l’eau. Cette absence de volonté, cette impuissance, remet le monde entier entre les mains des dangereuses puissances de l’argent.

Notes d’économie politique 24 – 1er juin 2008

Bakounine

1 commentaire pour l’instant

raymond p Publié le23h38 - 25 février 2009

Couardise,mains liées ou bien encore incompétence crasse,toujours est-il que nos gouvernants n’ont jamais sus faire correctement ce pourquoi ils se sont fait élire.Pendant les campagnes électorales ils se présentent comme de vrais justiciers,mais voila qu’ausitot élus le discours n’est plus le meme.Eh oui,voila que maintenant c’est la faute du précédent gouvernement…et cela meme s’ils sont la depuis deux mandats ou plus.Et nous sommes assez cons pour aller voter encore.
Je suis cruche et content de l’etre