Archive dans 4 janvier 2008

Le Dakar annulé ! Que fait Sarkozy ?

ceciliacroft1.1199471304.jpgVoici que la nouvelle de l’annulation du « Dakar » occupe de longues minutes sur la radio et la télévision et va occuper bien des pages de la presse demain matin. Que cette caravane polluante et pétaradante, exhibitionniste des richesses du nord et qui, au passage, écrase de temps en temps quelques africains, des enfants de préférence, soit annulée, me remplit, personnellement d’aise. Mais voici, compte tenu de l’espace médiatique qu’on lui accorde, que c’est une catastrophe nationale. Je m’étonne alors que notre Sarkozy national, habitué aux incursions africaines express, ne débarque en Mauritanie pour forcer le passage, au péril de sa vie. Imaginez comme c’eût été beau: Nicolas Sarkozy debout dans un command-car, la kalashnikov à la main, en tête d’une brigade de ministres en tenue léopard, qui ajustant une mitrailleuse, qui arborant une ceinture de grenades.

Franchement, je regrette. C’eût été spendide.

Je vois que les mécaniques présidentielles ne roulent pas sur les pistes incertaines.

Ci-joint une illustration de lovizol.com qui montre qu’il n’aurait pas dû divorcer.

Sarko fait évaluer les ministres. Et la démocratie ?

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D’ordinaire, dans les démocraties, c’est le peuple qui évalue le gouvernement. C’est le peuple qui décide par son vote de renvoyer les mêmes ou des les jeter à la poubelle !

Peuple de France, à partir de ce jour, ton bulletin de vote est de la merde.

C’est un cabinet (eh oui, nom prédestiné !), c’est un cabinet spécialisé qui, à grands frais pour ta poche de contribuable, va évaluer les ministres et leur donner des notes. Ce qui auront des mauvaises notes seront traités comme le voulait le père Ubu. « Qu’on leur coupe la tête ».

Les critères seront à la mesure de l’enjeu:

– Combien d’immigrés rejetés à la mer ?
– Combien de fonctionnaires non remplacés ?
– Combien de délinquants arrêtés ?
– Combien de Rafales vendus ?
– Combien de racailles karcherisées ?
– Combien de tribunaux supprimés ?
– Combien de grèves brisées ?
– Combien de chômeurs rayés ?
– Combien de mannequins recyclés ?
– Combien d’automobilistes radarisés ?
– Combien de dividendes augmentés ?
– Combien de retraites diminuées ?
– Combien de dictateurs cajolés ?

Naturellement le « Grand Timonier » national, lui, échappera à l’évaluation, puisque c’est lui, pas toi, connard d’électeur, qui a fixé les objectifs à atteindre. Et en même temps, le grand personnage pourra se démarquer de la solidarité gouvernementale, même quand c’est lui qui aura écrit la partition par dessus l’épaule du pauvre ministre.

Et qui évaluera le « Grand Timonnier » ?

Sarkozy: une idée par jour !

sarko-idee-1.1199444396.jpgDans la série « UNE IDEE PAR JOUR« , après la Politique de Civilisation à l’impact mou, et la radiation des chômeurs qui refusent deux emplois « convenables », voici l’idée de ce vendredi: l’évaluation des ministres.

Je crois bien que le Sarko national s’est juré de vraiment sortir une idée par jour. Je finis par me demander si ce n’est pas un jeu. A l’usage, les historiens pourront vérifier si cette hypothèse est confirmée. Ce qui ne m’étonnerait guère, vu que le Sarko est un grand gamin. Chaque jour, il se réveille, après une langoureuse nuit auprès de qui vous savez, et se dit: « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir inventer aujourd’hui ? ». Parfois, il ajoute même, en pensant à quelques ministres: « pour les faire chier ». Mais l’imagination présidentielle risque de se tarir. sarko-idee-2.1199444429.jpgHeureusement, il a ses conseillers ! Et puis, il y a le truc de piquer les idées des autres. Par exemple, vous observez les opérations menées par les députés européens et les responsables européens pour la libération d’infirmières bulgares. Et quand tout est mûr, vous sautez sur la ligne en criant « prem ». Ou encore, vous avez un tyrannoïde russe qui remporte une victoire électorale: vite, vite, téléphoner le premier, quitte à dire des sottises pour peu que la presse (ah, la presse !) écrive que vous avez été le premier à…

Un autre truc consiste à aller fourrer son nez partout. Imaginez, par exemple, que des ressortissants français soient arrêtés, dans un pays d’Afrique, disons le Tchad, par exemple. Alors, avant même d’avoir pris le soin d’étudier en détail le dossier, on se jette dans un avion et on arrive là-bas, sans être invité, évidemment, et on sarko-idee-3.1199444481.jpgproclame qu’on va les ramener dare-dare quitte à déclencher une guerre mondiale.

De toute façon, il est bien connu que les gens qui ont une idée par jour sont de grands et profonds penseurs. Ils n’osent pas se mettre en scène dans des lieux de basse tenue intellectuelle, tel DisneyLand, par exemple, et faire des tours de manège avec des femmes. Jamais ils ne s’exhibent dans des hôtels de luxe ou dans des avions privés ou sur des yachts de riche. Au contraire, pour eux, l’ascèse et la pauvreté sont le lot quotidien.

Sarko: une idée par jour: pénaliser ceux qui refusent un emploi.

anpe.1199384857.jpgOn ne sait s’il va tenir comme cela. Cinq ans, cela fait 1825 jours sans tenir compte des années bissextiles. Chaque jour, voilà qu’il nous apporte une idée nouvelle dont la presse et la télévision font leurs choux gras.

Je ne dirai rien de la « politique de civilisation ». Qu’on laisse Edgar Morin tranquille. Qu’on ne cherche pas à rapprocher ce derrnier et Guaino , nommé le Géo-trouve-tout par un commentateur bien avisé du Monde.fr de ce jour.

Et voici que ce soir, c’est assez exceptionnel pour que j’en parle, voici une bonne idée, en espérant que ce ne soit pas une fausse bonne idée: pénaliser les chômeurs indemnisés qui refusent deux offres d’emploi « convenables ».

Cela se pratique dans des pays qui nous servent parfois de modèle, alors, pourquoi pas.

Sauf que l’idée, jetée comme cela en pâture aux foules, ne se suffit pas à elle-même. On imagine le type de 52 ans, cadre balancé pour cause de dividende insuffisant et qui a dû quitter son emploi remplacé par un plus jeune moins cher, et à qui on propose de faire … Contrairement à d’autres pays, on a cultivé, en France, l’idée de « carrière », calquée sur une époque où il n’était pas malaisé de « faire carrière » dans une administration ou une grosse entreprise. D’où la connotation négative pour quelqu’un qui tente de se relancer dans un autre domaine, quitte à redémarrer avec un moindre salaire. Cette idée est d’ailleurs toujours entretenue par les images d’entonnoirs qu’on propose aux jeunes (« Et le petit ? Que veut-il faire dans la vie ? »), avec des formations qualifiantes et pointues alors que les outils, les savoir-faire, les moyens d’analyse et d’action devraient être les plus généraux possibles. Et non point apprendre un métier, mais acquérir des compétences utiles pour des tas de métiers.

Cette proposition (de pénaliser) ne peut être opérationnelle que sous réserve de conditions diverses et compliquées à mettre en place. On dira probablement qu’il faut des moyens. Peut-être. Mais, il faudra surtout offrir des structures de formation ou d’adaptation véritablement fonctionnelles et opérationnelles (autre chose que des stages généraux…). Accompagner la recherche d’emploi sur le mode « coaching » plutôt que sur le mode administratif. S’intéresser profondément à l’état fréquent de faiblesse psychologique des intéressés. Mettre en place une structure d’appel de qualité en cas de désaccord entre l’intéressé et l’administration. Nos gros machins, ASSEDIC et ANPE, sont-ils capables de procéder à une telle révolution culturelle ? Il le faudrait…

Il faut aussi que les entreprises et leurs patrons acceptent leurs responsabilités sociales. Et là, on peut craindre le pire. Car l’entreprise n’a pas pour seule vocation de servir des dividendes aux actionnaires. Elle doit aussi, en contrepartie du service rendu par le salarié, assurer son rôle de pourvoyeuse de développement économique et, donc, d’emploi. Et là… J’ai dû lire queque part qu’il y a quelques dizaines d’années, les deux-tiers des bénéfices des grandes entreprises revenaient aux salariés, contre un tiers aujourd’hui. On sait bien que le tiers qui fait la différence nourrit grassement et de façon amorale les fonds de pension. Alors cette ponction sévère sur l’économie que représentent les dividendes manque pour assumer les autres responsabilités de l’entreprise.

La « virée people » de Sarkozy, vue par les journaux d’Europe

Avec les fêtes, j’ai un peu de retard dans mes lectures du Monde. Et ce n’est qu’aujourd’hui que je découvre l’article d’Henri de Bresson dans l’édition datée du 28 décembre. J’y découvre ce que je craignais. Hélas !

Qu’il me soit permis de reproduire ici les citations pour tous ceux qui ne lisent pas Le Monde (ce en quoi ils ont tort):

« Sur le trône de De Gaulle, un président en manches de chemise, avec la chemise déboutonnée et les lunettes de soleil d’Alain Delon, qui reçoit ses ministres les pieds sur la table et tutoie (presque) tout le monde ». (Italie, La Repubblica).

« Au lieu de se démener, comme le reste de la classe politique du pays, sur le pouvoir d’achat, les retraites ou les délocalisations, il s’en va le week-end à Disneyland » (Allemagne, Focus).

« Ehonté, irritant, narcissique ». (Allemagne, Süddeutsche Zeitung).

« Ses prédécesseurs aussi aimaient le luxe. Chez Sarkozy, cependant, cela tourne vite au vulgaire […] Les Français ne peuvent que constater à quel point ce nouveau Napoléon est imprévisible ». (Allemagne, Berliner Zeitung).

« Virée people … Sarko termine 2007 sûr de lui, arrogant, espérant mettre un voile sur ses premiers vrais déboires ». (Belgique, Le Soir).

« Ce qui se déroule vraiment à l’Elysée, où l’on semble tourner un remake de Louis de Funès ». (Pays-Bas, NRC-Handelsblad).

« Kozy et sa copine sur les rives du Nil ». (Grande Bretagne, The Sun).

« Sarkozy qui a réinventé la présidence de la France à l’époque du star-system ». Il est « le candidat unique d’un studio de «Loft Story appelé Elysée, une star de soap opera ». (Grande Bretagne, The Independent).

2008: Ça commence mal !

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Kenya: Des personnes se réfugient dans une église pour échapper aux massacres. Et voilà qu’on met le feu à l’église. Et voilà une trentaine de personnes dont des enfants brûlées vives. Pour bien commencer l’année.

Et quand je jette un coup d’oeil sur Internet pour vérifier, je tombe aussi sur une trentaine de victimes dans un attentat en Irak. Pas mal non plus. Sauf que là c’est la routine. Une voiture piégée par ci, une voiture piégée par là et boum ! Trente, quarante ou cinquante morts !

Qu’est-ce qu’on a encore: une employée d’Action Contre la Faim tuée au Burundi. Un type passe et mitraille un peu une voiture, histoire de fêter la nouvelle année, quoi !

Le pire est que cela ne nous émeut plus. Ou à peine. Sur l’instant, un petit hoquet. Puis on reprend sa vie.

C’est vachement sympa.

Les valeurs de la civilisation et de l’humanisme ont encore du chemin à accomplir.

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