Archive dans 19 novembre 2007

Dati tire dans tous les sens. D’où lui vient cette rage ?

Après avoir programmé la suppression d’un certain nombre de tribunaux d’instance afin de favoriser l’éloignement de la justice de proximité, voici qu’elle programme la suppression d’un nombre considérable de Conseils des Prud’hommes. Cette dernière mesure aura plusieurs conséquences: d’abord augmenter la charge des conseils qui, compte tenu des délais actuellement observés, ne semblent pas manquer de travail; ensuite d’éloigner les tribunaux des employeurs et des salariés qui devront se transporter à de plus logues distances ce qui induira des coûts en temps et en argent.
Et voici la dernière trouvaille de Dati: un magistrat va être chargé de rendre compte, chaque jour, par Internet, de l’application des peines planchers. Et, on imagine, gare aux vilains petits canards: pas d’avancement et toutes sortes d’avanies.
Mais où est donc partie la séparation des pouvoirs ?
A quand les Sections Spéciales qui se réuniront à la demande de l’Etat pour infliger des peines prévues à l’avance. Voilà qui me rappelle un passé pas si lointain. Oh, me direz-vous, ce n’est pas la même chose, il n’est pas question de condamner à mort. C’est certain, mais la tyrannie c’est comme la drogue. On sait seulement quand on commence…

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Fox Life sur CanalSat: les requins s’entrebouffent

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J’avoue que je ne porte pas grand intérêt à Fox Life. A vrai dire, je n’ai jamais regardé cette chaîne de télévision et je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elle diffuse. Et je ne le saurai pratiquement jamais puisque celle-ci sera retirée du bouquet CanalSat à la fin de cette année. CanalSat se propose de diminuer de 80% ce qu’elle paye à Fox Life. Il parait que pour la chaîne Voyage, ce sera la même chose.
Depuis que a société CanalSat a racheté TPS, elle fait la pluie et le beau temps sur tal TV satellitaire. Beaucoup de pluie. Pour les chaînes, elle voient diminuer ce qu’elles perçoivent. Pour les clients, la programmation perd beaucoup en qualité.
Cette situation est le produit du capitalisme libéral. Il s’abrite vers la concurrence. Mais le motif ultime est la disparition de toute concurrence par le phagocytage de ces même concurrents pour toujours disposer de plus de pouvoir et encaisser plus de profits.

Grèves: Zorro n’est toujours pas arrivé

zorrodort.1195315245.jpgIl y a toujours des milliers d’usagers du train qui n’en trouvent pas. Il y a toujours des milliers d’usagers du RER qui n’en trouvent pas. Il y a toujours des milliers d’usagers du métro qui n’en trouvent pas. Il y a toujours des milliers d’automobilistes qui sont bloqués dans les bouchons.Et Zorro n’arrive toujours pas.

Mais que fait-il ?

Image: www.ramon.tv

Grèves: Zorro n’est pas arrivé

sarkozorro2.1195255882.jpgC’est l’histoire de centaines de milliers d’usagers du train qui sont bloqués dans les gares. C’est l’histoire de centaines de milliers d’usager du métro qui sont bloqués dans les stations. C’est l’histoire de centaines de milliers d’automobilistes qui sont bloqués dans les bouchons.
Ils attendent.
Ils attendent. Ils attendent commes les pêcheurs bretons qui payent le gazole trop cher. Ils attendent comme les journalistes et les hotesses de l’air arretés au Tchad. Ils attendent que Zorro arrive et règle une bonne fois pour toute cette histoire ridicule.
Mais Zorro n’arrive pas.

Zorro n’est pas si fort que cela ?

Image: http://olivierpanza.blog.ca/?tag=politique

Aujourd’hui, sur YouTube, j’ai vu tuer un homme au Taser à Vancouver

taser.1195254718.JPGL’homme est polonais. Il a 40 ans et se nomme Robert Dziekanski Il débarque de Pologne à Vancouver et il est retenu depuis 10 heures heures dans la zone internationale de l’aéroport. Il cherche à rejoindre sa mère qui se trouve dans la zone publique. Il présente des signes d’agitation, il est vrai, mais on comprend qu’il puisse l’être. Et même s’il jette une chaise de colère, il ne présente aucun signe flagrant de dangerosité. D’ailleurs, il est entouré par un groupe de policiers et ne parait pas manifester de résistance.
Un policier sort son pistolet Taser et lui envoie une décharge de 50000 volts. L’homme hurle de douleur et se roule de douleur. On voit les policiers se jeter sur lui pour le maintenir.
Puis il meurt.

Trombinoscope des hommes dangereux (catégorie censure, corruption et dictature): Zine el-Abidine Ben Ali

benali.1195172355.jpgC’est en préparant ce post sur Ben Ali que je suis tombé sur le site http://www.bakchich.info/.
Il n’y a qu’à citer. Rien à ajouter:
Le 7 novembre 1987, Zine El-Abidine Ben Ali, alias « bac moins trois » s’emparait du pouvoir au pays du jasmin. Après 20 ans de règne absolu, il peut être fier de son bilan : la Tunisie a rejoint le top 5 des pays les plus répressifs et mafieux de la planète. Hauts les cœurs et retour sur une dictature aux méthodes décapantes.

Impressions marocaines

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Voilà quelques jours que j’ai envie de dire un mot de mes premières impressions marocaines. Impressions bien fugitives puisque le voyage n’a duré que quatre jours, et encore à Agadir seulement qui n’est certainement pas représentative du type et du niveau de vie marocains. En fait c’était le seul pays du Maghreb que je ne connaissais pas. J’avais des souvenirs de 30 ans d’une Algérie dominée par le F.L.N. et je me demande si les choses ont changé et si c’est le cas, dans quel sens. J’ai des souvenirs plus récents de la Tunisie, ai j’ai peur qu’elle ne se fige sous le joug de Ben Ali.
J’ai trouvé un Maroc qui m’a paru vibrer. Certes le contraste entre la richesse de certains et la grande pauvreté d’autres est bien perceptible. Mais, était-ce l’exception d’Agadir, j’ai cru pouvoir sentir les marocains un peu plus libres. En même temps, je lisais que le jeune roi introduisait lentement une petite dose de multipartisme et de démocratie. Peut-on faire mieux ou autrement sans ouvrir la porte à l’intégrisme démagogique ?
Sur un autre plan, j’ai rencontré ce que je n’avais jamais rencontré: des mouettes comme en Bretagne et des palmiers, comme dans le désert. Cohabitation inattendue pour moi (et sans doute si banale pour d’autres). Et puis une image, que je trouvais le matin en sortant de la chambre: un coin de mer, des maisons blanches et bleues aux couleurs locales, un brin de palmeraie (avec dattes) et le sentiment que la vie est plus heureuse quand le soleil brille.

On m’a coupé l’eau: abus de Véolia

Lorsque j’ai reproduit « Coupé d’eau pour une facture de 85 euros de retard » je ne pensais pas recevoir tant de doléances de victimes. Voici Gregory:

Ce qui vient de m’arriver n’est pas mal non plus:
Car je suis en prélèvement automatique, et Véolia n’arrive plus à se servir.
Si Véolia m’avaient prévenus je les aurais payer par chèque, mais c’est trop leur demander.
Alors ils m’ont fermé l’eau puis déposé dans ma boite aux lettres un avis de fermeture, (sans même sonner, car à ce moment là ma femme aurais payé cette facture). On ne prend pas ce genre de risque avec un bébé de moins de trois semaines.
J’ai donc demandé à ne plus avoir de prélèvement automatique comme au bon vieux temps je sortirais mon chéquier.
Ceci est un bel exemple d’abus (car je ne peux choisir un autre fournisseur d’eau), et une preuve évidente qu’il y a des sociétés privée qui font preuve d’une incompétence bien plus grande que le service publique (à son époque).
Qui a t’il de pire qu’une société publique ?
Une entreprise privé sans concurrent. (merci…)
14 novembre 2007

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Sarko, l’Afrique, les Etats Unis, le monde: attention danger !

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De longue date, la politique extérieure de la France a toujours été marquée par un non-alignement, vis à vis des Etats Unis. Cela ne date pas d’hier. De de Gaulle à Chirac, en passant par Mitterand, la France s’est toujours réservée une position singulière et bien différente, par exemple, de celle de la Grande Bretagne. Les justifications de cette attitude sont diverses. Elles ont d’ailleurs passablement évolué selon les présidents. Si de Gaulle se référait implicitement aux différends qu’il eût avec ces puissances pendant la deuxième guerre mondiale, Mitterand se tenait à distance respectable des Etats Unis pour des raisons idéologiques socialistes. Quant à Jacques Chirac son regard porté sur le monde et notamment sur les pays en voie de développement était bien différent de celui de Georges W. Bush. Cette dernière différence trouva son acmé au moment de l’intervention des Etats Unis en Irak pour provoquer la chute de Sadam Hussein et tout ce qui s’ensuivit.
On remarque que ceci permit à la politique étrangère de la France de tenir sur une position qui lui permettait d’être perçue dans le monde d’une façon singulière notamment face aux présidents républicains ou des chefs de gouvernement conservateurs: trois exemples : la guerre du Vietnam (Richard Nixon) et la dernère intervention en Irak (George W. Bush).De même, au moment de la guerre des Falkland la position française fut plus nuancée que celle de Margaret Tatcher.
Même si notre politique africaine laissait parfois à désirer, depuis Jacques Foccart et le soutien à certains dictateurs.
Au final, Nicolas Sarkozy laisse entendre que la France pourrait bien intégrer l’OTAN, y compris au niveau du commandement intégré, c’est à dire accepter que les militaires français interviennent sous les ordres de généraux étrangers et notamment américains. Ce qui est presque à l’opposé de la position antérieure d’allié permettant d’évaluer au cas par cas les mesures qu’il convenait de prendre.
On peut discuter des évaluations de cette politique de non alignement. On peut dire aussi qu’elle était probablement motivée par des considérations économique (gaz soviétique ou algérien). C’est possible. Mais il n’en reste pas moins que l’opinion publique internationale considérait la France « autrement » ce qui n’était pas sans intérêt notamment pour des partenariats dans la résolution de crises, comme en Yougoslavie, par exemple. On n’a pas forcément légitimité à être trop fier de cette situation car elle a pu conduire parfois à une certaine vanité non justifié compte tenu des résultats variables de cette politique. Certains furent lamentables comme la livraison de centrales nucléaires à l’Irak. C’est probablement le prix à payer de l’indépendance politique.
Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy présente des orientations politiques très différentes de celles de ses prédécesseurs. Vis à vis de l’Afrique, il a commis deux graves impairs: le discours de Dakar qui peut être interprété comme possédant certaines connotations racistes, ce que, naturellement les adversaires ne manquent pas de souligner. L’autre est l’intervention à la Rambo au Tchad, à propos de l’affaire de l’Arche de Zoé. Car il ne faut pas s’y tromper. La libération des journalistes et du personnel navigant de l’avion destiné à emmener les enfants en France a été obtenu au mépris du droit tchadien et au mépris des autorités judiciaires tchadiennes.
Cette situation est extrèmement nouvelle. En d’autres temps on aurait procédé à l’aide d’une diplomatie traditionnelle et lente en recherchant à ne blesser aucun amour-propre. Et s’il est évident que les journalistes et les hôtesses de l’air n’ont aucune responsabilité, on aurait pu sauvegarder les formes en négociant au moins de bonnes conditions de détention, puis une comparution devant un tribunal local.
Le pire a été de demander que les responsables de l’association soient jugés en France. Quelle eût été l’attitude de Nicolas Sarkozy si le délit avait été commis en France et qu’on eût voulu juger les responsables en Afrique ?
Voici donc qu’en quelques mois, le Président de la République Française a renversé la vapeur. Il l’a fait de son propre chef. Ces orientations n’ont pas été clairement annoncées lors de sa campagne électorale. Il n’a pas consulté le peuple. Il n’a pas consulté le Parlement.
C’est grave car on ne peut préjuger des conséquences. On va même jusqu’à douter qu’il puisse s’agir d’une orientation structurée. Des exemples de l’immaturité de l’homme ont déjà été fournis en politique intérieure (cf. ses rencontres avec les cheminots ou avec les pêcheurs) avec l’annonce d’intentions irréfléchies qui ruinent des pans entiers de la politique qu’on veut, par ailleurs appliquer. Il ne s’agit évidemment pas d’un renversement d’alliance, mais tout de même. De Gaulle voulait décider lui-même du lancement des missiles nucléaires et ne confier à personne une décision aussi grave.
Aujourd’hui, les déclaration béates, voire niaises, d’amour pour les Etats Unis d’Amérique nous ridiculisent et nous inquiètent.

Photo: Le Monde du 9/11/2007