Archive dans 7 septembre 2007

Rama Yade et les squatters

yade.1189184388.jpgC’est le rêve absolu. Voilà qu’un (une) ministre de Nicolas Sarkozy vient apporter son soutien à des squatters expulsés dans la commune (communiste) d’Aubervillers. Voilà qui est bien. Nous attendons désormais que cette avenante personne se mobilise avec fermeté pour le maintien de tous les squatters dans tous les squats de France !

Il semble cependant que cette démarche n’ait pas été du goût du chef du gouvernement qui l’a prié de faire oeuvre de davantage de concertation. D’autant que cette démarche se présentait comme une contestation d’une décision de justice.

Il ne reste qu’une issue: la révocation.

Révocation de Rachida Dati

Nous commençons aujourd’hui les révocations des ministres ou des hauts fonctionnaires ou des hauts autre chose qui ont failli à leur mission.

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Madame Rachida Dati est révoquée pour les motifs suivants:

– Pour avoir déclaré le 28 février 2007 que son ministèreserait celui de la rénovation urbaine à coups de karcher .
– Pour n’avoir pas tenu parole et avoir appliqué la rénovation au karcher au personnel du ministère de la justice.

Sarkozy écrit aux enseignants. Voici ma réponse.

piaget.1189022366.jpgMonsieur Le Président de la République,

 

Je viens de lire sur Internet le contenu de la lettre que vous m’avez adressée. C’est mieux que de l’attendre à la poste car, sachant ce qu’est devenu le service postal en voie de privatisation, je crains d’ailleurs qu’éloigné du centre du monde, comme je suis, cette missive ne m’arrive jamais.

 

Je voudrais commenter votre travail et un peu l’analyser, car vous imaginez bien qu’il a pu m’intriguer. On me dit que la version « papier » occuperait de nombreuses pages, ce dont témoigne, en effet, le temps que j’ai mis à vous lire. S’il est vrai que votre texte est un peu plus court qu’un discours-fleuve d’un dirigeant d’un pays totalitaire, il n’en reste pas moins que jamais Président de m’en avait tant dit, au moins en une seule fois.

La première observation que je ferai est que votre dissertation est trop longue, ce qui conduit, comme cela arrive souvent pour des travaux de cette taille, insuffisamment préparés, sinon à des contradictions, au moins à des dysharmonies. On sent que vous oscillez, tout au long de votre propos, entre la valorisation d’une éducation portant les valeurs traditionnelles, pour dire vite, de l’école républicaine modélisée, et le souci d’une individualisation des parcours, tout en craignant que cette individualisation même ne conduise à des excès: vous ne le dites pas, mais on sent que vous le pensez. Comme on a pu en observer après 1968.

Au fond, vous venez de redécouvrir ce que nous savons tous, au moins tous ceux qui ont pris le temps de réfléchir à leur pratiques pédagogiques – et vous ne savez sans doute pas combien nous sommes nombreux – combien est étroit et difficile, le chemin éducatif entre la valorisation des talents et des acquis individuels et la pression normative de la société qui souhaite que nous fabriquions des bons sujets, bien adaptés aux normes sociales, morales et économiques.

Du coup, votre exposé est un peu sec. Il présente ce défaut, qu’un professeur de français sanctionnerait sévèrement dans une dissertation (je n’ose imaginer ce que ferait un professeur de philosophie), d’être fréquemment composé de paragraphes qui ne comprennent qu’une seule phrase. Ceci témoigne, en général, d’une pauvreté ou d’une absence de la pensée dialectique qui est pourtant à la source de tout raisonnement philosophique élaboré, structuré et construit. Vos références pédagogiques, après une superficielle allusion à l’humanisme et aux « Lumières » (qu’il aurait fallu développer) semblent limitées à Jules Ferry, alors que, même sans parler de Platon et d’Aristote, on aurait pu évoquer Rousseau, et Pestalozzi, et Decroly, et Makarenko, et Montessorri, et Freinet… Pour ne citer que les plus connus.

Ce manque de pensée dialectique transparaît également par un choix quasi systématique de l’indicatif. Je ne suis pas certain que vous ayez une seule fois employé le conditionnel pour exprimer des doutes ou formuler des hypothèses. Et quand vous écrivez « je souhaite », tout le monde sait bien que c’est une litote qui veut dire « je veux ». Vous me semblez atteint par un syndrome de pensée univoque, voire unique, comme si, dans ces quelques pages, vous pouviez faire litière de toutes les incertitudes et de toutes les questions qui ont assailli des millions d’éducateurs depuis des décennies. N’oubliez pas que Descartes a aussi écrit: »Je doute, donc je pense ».

Je ne relèverai pas tous les lieux communs. Juste, ici et là, en souligner quelques uns: « L’autorité des maîtres s’en est trouvée ébranlée », « Il est une autre opposition encore qu’il nous faut dépasser : celle du corps et de l’esprit », « Ce qu’il nous faut retrouver, c’est la cohérence du projet éducatif », « Parents, vous êtes les premiers des éducateurs »… Pour cette dernière citation, si j’étais sévère, je demanderais ce que vient faire ici cette interpellation, puisque la lettre n’est pas destinée aux parents.

Je voudrais, pour terminer, et pour l’exemple, discuter une vos propositions que je cite ci-après: « Si tant d’adolescents n’arrivent pas à exprimer ce qu’ils ressentent, si tant de jeunes dans notre pays n’arrivent plus à exprimer leurs émotions, leurs sentiments, à les faire partager, à trouver les mots de l’amour ou ceux de la douleur, si beaucoup d’entre eux n’arrivent plus à s’exprimer que par l’agressivité, par la brutalité, par la violence, c’est peut-être aussi parce qu’on ne les a pas initiés à la littérature, à la poésie, ni à aucune des formes d’art qui savent exprimer ce que l’homme a de plus émouvant, de plus pathétique, de plus tragique en lui. »

Simplement pour vous dire que, dans une société inondée de télévision que nos enfants ingurgitent jusqu’à quatre heures par jour, il n’est plus la moindre place pour la littérature. Quant à la poésie, je vous invite à la rechercher dans le programme de TF1 de ce soir ! Comme le disait Patrick Le Lay:  » Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Au moins, Le Lay n’est pas faux derche !

Je veux bien essayer de recommander à nos enfants de fermer l’antenne et leur proposer, ne serait-ce qu’un bon roman d’aventure, pas la Princesse de Clèves ! Allez, c’est la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Vous ne pouvez pas imaginer combien c’est dur pour tous les maîtres, pour tous les parents, de détourner les regards des enfants de la boite à images (et à pognon).

Cette lutte contre la pression économique, contre la société de consommation, contre la sauvagerie mondialiste, contre l’enrichissement boursier sans autre cause que la spéculation, contre ces Fonds de Placement anonymes qui vendent les entreprises et les hommes et les femmes et qui génèrent les situations de pauvreté et de désespoir social que nous connaissons sont le pain quotidien des éducateurs de ce pays. Comment faire des hommes et des femmes comme vous essayez de faire croire que vous les souhaitez dans cet environnement compétitif dont, pour le coup, toute humanité, tout humanisme a disparu.

 

Je pourrais aussi m’étendre, compétence oblige, sur la vision de « prisme » que vous avez de la psychologie (« à ne plus voir l’éducation qu’à travers le prisme de la psychologie »). Alors adieu prisme Binet, adieu prisme Piaget, adieu prisme Wallon, adieu prisme Gesell ! Je vais commencer un formidable autodafé de ma bibliothèque.
Mon Dieu ! Quelle ignorance !

Votre devoir écrit est faible. Il est faible sur la forme. Il est faible sur le fond. Il est faible sur l’argumentaire. Je préfère ne pas lui donner de note !

 

Illustration: Sculpture représentant Jean Piaget à Genève

Coupé d’eau pour une facture de 85 euros en retard : avec Véolia c’est possible !

logo-veolia.1188867971.jpgTémoignage d’une victime de la privatisation des services publics:

Coupé d’eau pour une facture de 85 euros en retard : avec Véolia c’est possible !
C’est ce qui vient de m’arriver !
En rentrant du boulot ce mardi à 19H30, ma femme a découvert dans la boîte à lettre un « avis de fermeture et de suppression de la fourniture en eau » … pour une facture impayée de 85 euros qui était à payer pour le 5 juin dernier.
Je reconnais ma négligence (que je vais d’ailleurs payer au prix fort avec 40,50 euros de pénalités et frais de réouverture) : mais doit-on en arriver à couper brutalement l’eau, quelques semaines seulement après le retard constaté (et surtout en cette période d’été) et sans qu’aucune lettre recommandée par exemple ou relance téléphonique n’aient été effectuées ?
Si ce contact ou cette relance avait eu lieu, j’aurais pu d’ailleurs indiquer que mon règlement était déjà parti ce week-end.
Je dois préciser qu’abonnés depuis 25 ans, nous avons toujours payé nos factures d’eau et qu’aucune somme n’était dûe sur des factures antérieures.
J’ imagine ce qui se passe pour quelqu’un qui commence à accumuler des retards en raison de difficultés financières.
Par ailleurs, personne ne s’est préocuppé de savoir s’il y avait des enfants, des personnes âgées, des malades au domicile concerné.
Plus une goutte d’eau au robinet, ou dans les WC ! Je vous laisse imaginer. Impossible de boire un verre d’eau (nous n’achetons pas d’eau en bouteille), de se laver les dents ou les mains , de se faire un café, de faire cuire des pâtes : c’est incroyable le nombre de geste quotidiens où nous utilisons l’eau…
La coupure d’eau est une atteinte à la dignité humaine et une mise en cause des règles élémentaires d’hygiène.
Par curiosité je suis allé chercher le chiffres des profits de Véolia, l’un des fleurons du CAC 40 : + 94% en 2 ans (+368 millions d’euros) et son PDG se gargarise d’un « taux de rendement annuel des capitaux de 10,8% » et d’avoir pu augmenter les dividendes des actionnaires de 23,5% simplement cette année (Source : Communiqué des opérateurs d’eau en date du 10.03.2007).
C’est sur de telles pratiques que les actionnaires de Véolia prospèrent : la coupure d’eau est en effet une opération rentable puisque sans m’apporter une goutte d’eau en plus, Véolia a augmenté ma facture de 50% ce semestre !
Et quand je suis allé ce matin à l’Agence locale pour faire réouvrir mon compteur – ce qui a été fait après le règlement des pénalités – j’ai pu croiser plusieurs employés qui partaient avec de longues listes de coupures à effectuer.
Cette expérience me renforce dans ma détermination à obtenir l’interdiction des coupures d’eau (ainsi que d’électricité et de gaz) qui sont des pratiques indignes et inhumaines : plusieurs maires communistes ont pris des arrêtés en ce sens et la justice vient de donner raison au maire de Vénissieux à ce propos.
Je ne conteste pas le fait que la facture d’eau doive être payée mais il existe bien d’autres possibilités légales d’obtenir le recouvrement d’une facture auprès d’un usager de mauvaise foi.

 

 

 

 

Fusion GDF – Suez : Où est le sens caché ?

suez_eau.1188867089.jpgJ’ai beau faire des efforts, je ne parviens pas à ytouver un sens ou un intérêt quelquonque à la fusion annoncée entre GDF et Suez. On dit que cela va permettre de constituer le quatrième groupe mondial en matière de distribution d’énergie. Bon. Et alors ? A quoi cela sert-il d’être le quatrième, voire le troisième, voire le second ou le premier ? La face de mon compteur à gaz en sera-t-elle changée ?
parfois je me demande s’il n’y a pas là, une espèce de volonté convenue mais non contenue d’avoir la plus grosse, comme si c’était un gage de plaisir pour la partenaire. On m’avait pourtant appris que « small is beautiful » adage plus souvent vérifié quand le projet ou l’entreprise se contenait dans des dimensions humaines permettant à tout un chacun d’être autre chose qu’un pion en ayant une visibilité correcte des objectifs.
Si tel n’est point le cas, c’est donc, je le soupçonne fort, qu’il y a une face cachée de la chose que je ne découvrirai qu’au moment ou je serai brutalement sodomisé par la grosse chose. Ce qu’on décrit généralement comme « se faire faire un enfant dans le dos ». Le bas du dos, je pense. Déjà, si les patrons et actionnaires de Suez sont si emballés, c’est qu’ils y prévoient une bonne croissance de leurs dividendes, le dividende gras étant, comme on le sait bien, la manifestation naturelle de l’enrichissement sans cause.

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Source: Zorro de conduite
http://zorrodeconduite.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/09/04/alors-la-rentr%C3%A9e-ca-gaze.html