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Exercice oratoire à l’attention des candidats à la Présidence de la République

Candidats ! Je vous propose de vous exercer avec ce texte de notre regretté Pierre Dac:

Les circonstances qui nous réunissent aujourd’hui sont de celles dont la gravité ne peut échapper qu’à ceux dont la légèreté et l’incompréhension constituent un conglomérat d’ignorance que nous voulons croire indépendant de leurs justes sentiments.

L’exemple glorieux de ceux qui nous ont précédés dans le passé doit être unanimement suivi par ceux qui continueront dans un proche et lumineux avenir, un présent chargé de promesses que glaneront les générations futures délivrées à jamais des nuées obscures qu’auront en pure perte essayé de semer sous leurs pas les mauvais bergers que la constance et la foi du peuple en ses destinées rendront vaines et illusoires.

C’est pourquoi je lève mon verre en formant le vœu sincère et légitime de voir bientôt se lever le froment de la bonne graine sur les champs arrosés de la promesse formelle enfouie au plus profond de la terre nourricière, reflet intégral d’un idéal et d’une mystique dont la liberté et l’égalité sont les quatre points cardinaux en face d’une fraternité massive, indéfectible, imputrescible et légendaire.

A propos des Nymphéas. La réponse de l’Orangerie

J’ai dit beaucoup de mal de la présentation des Nymphéas dans deux billets récents:
Le massacre des Nymphéas à l’Orangerie et Orangerie: Brochet, Lajus, Puyeo ou l’aménagement nul.

Voici la réponse de Françoise Chatillon, Chef du département de la programmation culturelle et des publics
« Nous avons lu avec attention vos remarques sur les salles des Nymphéas et nous permettons d’y donner une réponse par quelques explications ou informations.
Les salles qui vous ont semblé sombres voire ternes, vont être soumises à un nettoyage complet : le velum de chaque salle sera changé ce qui permettra aux peintures de retrouver une luminosité actuellement réduite et une lumière tamisée comme elle se doit pour la protection des oeuvres ; les murs dans un second temps seront repeints et enfin la moquette changée.
Ces opérations demandent un soin et une attention exceptionnelle assurée par des techniciens spécialistes des musées et ne peuvent donc être entreprises sans la mise en place d’un dispositif particulier. Ces travaux sont programmés début 2012 mais comme vous pouvez l’imaginer prendront un certain temps en raison de toutes les précautions à prendre.
Par ailleurs, les murs seront repeints dans ce même ton de blanc cassé selon les voeux respectés de Claude Monet qui avait décidé lui-même l’aménagement des espaces.
J’espère que ces quelques informations vous donneront envie de revoir les Nymphéas et de les apprécier à leur juste valeur comme c’est le cas de la grande majorité de nos visiteurs à en croire les nombreuses remarques enthousiastes sur le livre des publics ».

La police municipale s’est fait hadopiquer ! Chacun son tour !

Un poste informatique basé dans un commissariat sert habituellement à traiter des procédures ou bien à consulter des casiers judiciaires, mais certainement pas à télécharger illégalement des œuvres culturelles. C’est ce qui s’est pourtant passé dans l’enceinte d’une antenne de police municipale de la petite ville de Mèze, dans l’Hérault. L’info a été révélée par Le Midi Libre. Un tube des Black Eyed Peas et un dessin animé de Disney ont ainsi été téléchargés. Le maire, qui est le supérieur hiérarchique attitré de ces fonctionnaires de police, a eu la désagréable surprise de recevoir un courrier d’Hadopi sous forme de recommandation. Cette haute instance de régulation, créée récemment pour endiguer le téléchargement illégal, a effectué un banal contrôle ponctuel sur le réseau informatique du commissariat et a constaté cette violation du Code de la propriété intellectuelle. Une enquête disciplinaire a donc été ouverte. Elle n’a pas encore abouti…

http://www.gentside.com/insolite/la-police-municipale-epinglee-par-hadopi_art32481.html

Les anarchistes ne fabriquent pas de bombes

Quand parviendra-t-on à faire entendre aux politiques et aux media (aux media surtout) que les anarchistes ne sont pas des individus violents seulement désireux de détruire tout ce qui passe à leur portée.
« L’Anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires. Fondé sur la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toutes contraintes découlant des institutions basées sur ce principe, l’anarchisme a pour but de développer une société sans domination, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d’autogestion » (Wikipedia).
Voilà qui n’est guère violent, qui n’est guère destructeur. Point de bombes, point de fusils. Le principal, c’est la négation du principe d’autorité. Les anarchistes espagnols élisaient leurs officiers. La belle affaire ! Peut-on imaginer un seul instant qu’ils votaient pour le plus stupide ? Évidemment non. Ils choisissaient celui qui les conduisait là où ils devaient se rendre, avec le moins de pertes possibles.
Les anarchistes vont s’intéresser à promouvoir et à créer des modes d’organisation collectives. Impossible ? Bien sûr que non. En France, on pourra s’intéresser au Société Coopératives Ouvrières de Production. Dans une SCOP, les salariés possèdent au moins 65% des droits de vote. Dans une Scop, il y a un dirigeant comme dans n’importe quelle entreprise. Mais celui-ci est élu par les salariés associés. Dans une SCOP, le partage du profit est équitable… Il y a environ 2000 SCOP en France.
Savez vous que vos « Chèques Déjeuner » sont émis par une SCOP florissante ?
A l’heure où le libéralisme est la cause d’une crise phénoménale, dont le seul résultat est l’austérité, il est temps de mettre en place et généraliser d’autres formes de production. Les salariés de telles entreprises vous diront qu’ils n’ont pas d’actionnaires à gaver. Pas mal, non ?  Ils vous diront aussi qu’étant propriétaires, collectivement, de leur outil de travail, ils feront passer l’emploi en premier.
Mais dira-t-on, comment peut-on élire son patron ? C’est tout simple. C’est comme les anarchistes espagnols. Les gens ne sont pas fous. On choisira celui qui semblera le meilleur pour conduire l’entreprise et assurer la meilleure rémunération pour chacun. Et puis, s’il ne fait pas l’affaire, rien n’empêche de le remplacer. Car chacun exerce son contrôle sur la direction de l’entreprise.
Les anarchistes ne sont pas, comme on veut nous le faire croire, des gens qui veulent tous commander. Au contraire, l’anarchisme s’accorde bien à l’idée d’élection. Ou plus précisément à l’idée de délégation qui rend mieux compte du contrôle collectif. Ce n’est pas comme un député qu’on parachute en Pas de Calais et qui habiterait Paris et qui ferait bien ce que bon lui semble pendant 5 ans… C’est quelqu’un à qui l’on confie une mission parce qu’on pense qu’il ou elle saura le mieux être utile à la collectivité.
Les SCOP sont-elles l’aboutissement du projet anarchiste ? Pas complètement. Mais ce n’est déjà pas si mal. Et d’ailleurs qui dit que toutes les organisations anarchistes devraient se ressembler ? Ce serait contradictoire. L’essentiel est le mode autogestionnaire, l’abolissement de l’autorité et de l’arbitraire. Lors de l’accident minier de Courrières, en 1906, nombre de mineurs n’ont pu être sauvés parce les ingénieurs avaient décrété que ce n’était pas possible ! On ne saura jamais combien de mineurs sont morts de faim et de soif derrières des éboulement qu’on aurait peut-être pu franchir, alors que les survivants étaient prêts à tout, y compris à mourir, pour sauver leurs camardes.
Les anarchistes ne seraient alors pas des agités poseurs de bombe ? Comme partout, il y a des extrémistes. Mais, pour la plupart, ils sont plutôt pacifiques. Ils n’aiment guère les canons. Mais ils font peur quand ils prônent la destruction de l’Etat. Mais regardons autour de nous dans le monde. Il y a des formes d’organisation de l’Etat, bien plus démocratiques que d’autres. Il y a des pays où les ministres circulent en vélo et prennent le métro, où le salaire des gouvernants est modéré, où les électeurs rencontrent souvent leurs élus, des pays où il y des référendums… Non, la Norvège et la Suisse ne sont pas des pays anarchistes !
Mais il existe bien des formes de gouvernement dont la priorité soit de donner la parole au peuple. C’est toujours ça. Malheureusement, cela semble de plus en plus rare et pourtant, seule la volonté populaire pourra s’opposer à l’ascension d’un tyran. Il y a toujours un tyran dans un coin.
Pour en savoir plus sans trop se « prendre la tête », le texte produit par le collectif anarchiste de l’Université de Melbourne (1989).
L’intérêt, c’est qu’il n’y aura pas un puriste pour vous tenir rigueur du fait que ce texte est imparfait. C’est bon pour les marxistes ! Chez les anarchistes, on respecte la diversité des points de vue.

Le Prix 2011 du meilleur tioube

Après en avoir délibéré lors d’un repas à la brasserie du coin, en mangeant une bonne choucroute, notre académie a décerné le prix 2011 du meilleur tube à « Book », qui circule depuis plus d’un an sur le net, à l’unanimité, par une voix contre zéro.

Berlusconi: al fiume la carogna

On ne peut que se féliciter du départ de Berlusconi. On regrettera toutefois que ce soient les marchés qu en  soient la cause. Le peuple italien, ou du moins ceux qui ont tant voté pour lui et pour sa clique concussionnaire et prévaricatrice, ne peuvent se féliciter des circonstances du départ de celui qui emporte dans ses valises les millions d’euros qu’il a volé.

Serrer la main de Khadafi ou la morale en politique.

On se souvient bien, il n’y a pas si longtemps, du dictateur libyen se pavanant sous sa tente à Paris et ces mains qu’on serrait au nom de je ne sais quelle politique. Ou plutôt, je sais laquelle. N’était-il pas question de lui vendre des avions ou des trucs de ce genre. Et voici que Sarkozy fut un des plus déterminés à vouloir faire la peau du tyran, peut-être pour se venger des humiliations subies.
Il y a des mains qu’on s’honorerait à ne pas serrer, même pour faire des affaires. Au moins tous les chefs d’état des pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés. La liste est loin d’être courte. Il y a tous les tyrans d’Afrique. Et les tyrans des pays arabes : El Assad en attendant qu’il suive le chemin de Khadafi. Et l’Ahmadinejad, en Iran ? Et puis il y a des « gros ». Il y a le Hu Jintao. Et le Poutine ?
Sans compter les infréquentables, comme Berlusconi.
Au fond, chaque chef d’état devrait se demander s’il se serrerait la main à lui-même.