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Pas besoin de sondage.6 mai 2012, 20 heures : la France enfin libérée !

Depuis 2007, la France s’est trouvée sous la botte d’un « hyper-président » qui, quand on voit comment les députés de sa majorité rampaient sous sa botte, n’était guère qu’un petit dictateur. Il a étendu son emprise sur tous les aspects de la vie sociale, depuis la suppression de la publicité sur les chaînes de TV du service public jusqu’à la nomination des juges. Il avait tout promis, il n’a rien donné. Sous des dehors populistes, il n’avait qu’un seul but: le pouvoir. Plus grave: pour conserver le pouvoir, il a montré son vrai visage, entre les deux tours: celui d’un homme prêt à tout… et au pire.

Il est temps qu’il parte, car tout ceci devient nauséabond.

Après 5 ans d’occupation, le 6 mai au soir, le peuple descendra les Champs Élysées, en vomissant le Fouquet’s, pour célébrer Paris et la France enfin libérés.

Hollande – Sarkozy : Sarko parano, Hollande habité

J’ai été très frappé par l’attitude générale de Sarkozy qui m’a fait penser au Commandant Queeg dans Ouragan sur le Caine : incessantes interruptions, incapacité à admettre qu’il pourrait n’avoir pas raison, poursuite et répétition d’un raisonnement inadapté, mais qui l’avantage, fuite devant les sujets précis vers des considérations politiciennes générales (références fréquentes à Mitterrand, notamment), insistance répétitive sur un point mineur qui pourrait l’avantager (lettre à propos des centres de rétention), médiocrité (référence à DSK), avec une attitude de la personne recroquevillée sur elle-même comme pour se protéger ou se préparer à sauter à la gorge de l’adversaire.
Cet homme a dû terriblement souffrir de trouver devant lui, et pour la première fois depuis cinq ans, un résistance farouche et ordonnée.
Dans Ouragan sur le Caine, le Commandant Queeg est un grand paranoïaque.
Au contraire François Hollande a semblé habité par la majesté et la grandeur de la charge. Révélation.

Lettre de Philippe Torreton à Jean Ferrat

Jean,
J’aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J’aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu’à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j’étais à Antraigues il n’y a pas si longtemps et je n’ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c’est sacré !
Pardon te t’emmerder, mais l’heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n’as que les titres d’une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l’heure est grave !
Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s’abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s’immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l’on traque comme d’autres en d’autres temps que tu as chantés, celle qu’on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n’est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l’on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l’essentiel…
Jean, rechante quelque chose je t’en prie, toi, qui en voulais à D’Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu’un air de liberté flottait sur Saïgon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s’est vendu à la Première dame de France. Écris-nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent !*Jean, l’huma ne se vend plus aux bouches des métros, c’est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l’info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs… Tu l’aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l’Elysée pour avoir l’honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu…
Jean, l’argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques-uns, et l’on ose donner des leçons de civilisation au monde…
Jean, l’Allemagne n’est plus qu’à un euro de l’heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l’haleine fétide des renvois populistes de cette droite “décomplexée”.
Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l’homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n’est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.
Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l’industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s’endetter il s’endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite… Finies les jacqueries !
Jean, la Commune n’en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous “le Temps des Cerises” ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade… Ici on massacre l’École laïque, on lui préfère le curé, on cherche l’excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés…
Jean, je te quitte, pardon de t’avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j’aime cette France, je l’aime ruisselante de rage et de fatigue, j’aime sa voix rauque de trop de luttes, je l’aime intransigeante, exigeante, je l’aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d’elle même pour le plus pauvre qu’elle, quand elle s’appelle en 54 par temps d’hiver, ou en 40 à l’approche de l’été. Je l’aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu’à elle-même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts…

Jean, je voudrais tellement t’annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai…
Je t’embrasse.

Philippe Torreton

http://nosenchanteurs.com/2012/04/22/lettre-de-philippe-torreton-a-jean-ferrat/

Comment vais-je pouvoir voter Hollande au deuxième tour ?

Cette campagne présidentielle est globalement lamentable Sarkozy rame tous les jours pour trouver un gadget qui l’empêcherait de perdre. Hollande ne vaut guère mieux. Pour un candidat promis à la victoire, on est en peine de trouver un programme viril et cohérent. Pas plus que Sarkozy, il n’a de vision d’ensemble de la politique qu’on pourrait mettre en œuvre. C’est un notaire, pire, un épicier qui recrute 60000 enseignants par-ci, qui taxe les plus riches par là. Mais quelle vision d’ensemble de l’éducation, autre que des affirmations symbolique sur l’importance de l’éducation. Quelle vision de la fiscalité et des recettes de l’état ? Quelle politique de santé ? Quelle politique internationale, en termes d’économie comme en termes de démocratie.
Marine Le Pen raconte toujours les mêmes trucs, un peu limés pour être présentables. Bayrou est devenu inaudible, faute d’avoir choisi son camp. Et Eva Joly, quelle déception ! Quant aux autres candidats, c’est comme d’habitude.
Comme d’habitude, sauf un : Jean-Luc Mélenchon. Jean Luc Mélenchon a fait le choix d’une authentique démocratie. « Prenez le pouvoir », écrit-il sur ses affiches. On est en face d’un projet nourri de philosophie et d’économie politique, nourri aussi des grands écrivains. On sent son Proudhon, son Marx… et même un doigt de Bakounine. La liste serait longue. Et toute cette culture, nourrie des erreurs de l’histoire (notamment sur le Marxisme) et de l’analyse du temps présent, débouche sur un projet politique et social fraternel, coopératif et autogestionnaire. Au passage, il redonne espoir aux communistes sincères effondrés de la dérive soviétique.
Il y a bien longtemps qu’on n’avait vu ça. Pourvu que ça dure !
Comment vais-je pouvoir voter Hollande au deuxième tour ? Nous voilà si différents.

Mélenchon, le troisième homme (François Morel)

Voici qu’est revenue en campagne de France
Phénomène inouï, le temps de l’éloquence.
On l’avait oubliée la voilà revenue,
La parole exprimée des mineurs, des canuts.
Celle qui chantait fort des petits, des modestes
Les revendications, la rage manifeste.
Voilà qu’en plein meeting, on entendit les mots
D’un poète français nommé Victor Hugo.
Monsieur Victor Hugo, c’est à peine croyable,
Ecrivit un roman nommé Les Misérables.
Si vous ne l’avez lu, lisez le livre en poche.
Pour Jean Valjean, Fantine et Cosette et Gavroche.
C’est un livre d’amour un roman populaire
Qui parle de la vie du monde prolétaire.
C’est aussi voyez-vous un plaidoyer social
Mais qui n’oublie jamais de parler d’idéal.
Comme un diable surgi dans la monotonie,
Comme un soir de printemps, une douce embellie,
Voici revigoré l’antique PCF,
Qui depuis des années ne vivait que sous perf.
Voici des ouvriers qui reparlent d’espoir,
Voici qu’est évoqué, à nouveau, le grand soir.
Voici que l’espérance aujourd’hui a un nom
Un prénom et la voix de Jean Luc Mélenchon.
Ils ne sont pas nombreux aujourd’hui les tribuns
Il sera celui-là s’il n’en peut rester qu’un.
Le dernier Mohican, le dernier utopiste,
Le laïc intégral, l’ultime socialiste.
Il fut, on s’en souvient grand mitterrandolâtre,
Fabiusien, Rocardien, Jospinien acariâtre.
Il fut même, je crois, du genre Emmanuelliste
Mais je ne dis pas tout car très longue est la liste.
Marie Georges Buffet a les yeux de Chimène
Pour cet homme qui vient avec son oxygène
Réanimer la flamme et redonner confiance
A son parti qu’on vit en pleine déchéance.
On peut trouver parfois qu’il en fait un peu trop
Qu’un peu trop volontiers, il fait son numéro.
N’étant pas, je l’avoue, fort en économie,
Je me garderai bien de juger ses avis
Sur l’emprunt, sur la dette ou le pouvoir d’achat.
Faudra-t-il rembourser les banquiers ou bien pas ?
Quand il veut envoyer au gibet, à la corde
Tous ses contradicteurs, c’est un peu monocorde.
Il est assez souvent, dans la caricature,
Dans l’excès, il est vrai, dans la démesure.
Il fut leader trotskyste jadis à Besançon,
Sénateur de l’Essonne, militant pour le non.
Il fut en d’autres temps, vous ne le nierez pas,
Un révolutionnaire en chaussons au Sénat.
Mais aujourd’hui voilà que les sondages donnent
De très bons résultats qui tout le monde étonnent
Pour ce compétiteur qui, au commencement
Pesait peu, crédité d’à peine trois pourcent.
« Les sondages se trompent, les sondages se plantent »,
S’égosille Le Pen qui est très mécontente.
Cet homme qui naquit lors d’un referendum,
Pourrait bien devenir, demain, le troisième homme.
On dit aujourd’hui que cet être loquace
Peut être au premier tour à la troisième place.
Incroyable poussée, devancer le FN
Et son petit commerce de rancœur et de haine.
L’idée, je vous l‘avoue, ne m’attristerait pas,
La nouvelle serait réjouissante pour moi.
Je ne sais qui demain sera le bon pilote.
Je ne vous dirai pas pour qui ira mon vote.
Mais c’est plutôt, je crois, une bonne nouvelle
Que soient mises en valeur les idées fraternelles.
Quand on cite ces vers, on ne peut avoir tort.
Je parle de l’auteur, Hugo, prénom Victor.

François Morel, France-Inter, 6 avril 2012.  << Ecouter la chronique>>

Socialistes : le vote utile, c’est voter Mélenchon !

Le vote utile, c’est voter Jean-Luc Mélenchon.
Comment direz-vous ? Mais c’est très simple. Il suffit simplement que ce dernier fasse un meilleur score que Marine Le Pen. Et hop. Le fameux « spectre » d’un 21 avril est renvoyé aux gémonies.
Que risque-t-on ? Rien. Si, que Mélenchon fasse un meilleur score qu’Hollande, ce qui, soit dit en passant, serait une bonne chose. Car il y a une ligne qui passe quelque part, vers le milieu du Parti Socialiste, à gauche de laquelle les militants sont plus proches de Mélenchon que d’Hollande. Il y a tous ceux qui ont voté non au référendum sur l’immonde Constitution Européenne et qui se sont fait froidement mettre par la suite. Il y a ceux qui ne se reconnaissent pas dans l’économie de marché et dans le libéralisme économique. Ces 14% qui ont voté Montebourg aux primaires au grand étonnement de ceux qui ont les paupières collées par le pus d’une trop longue existence politique. Tous ceux qui ne sont pas centristes quoi.
Quant à moi, je revendique le droit absolu de voter au premier tour pour qui je veux. Sinon, pourquoi faire deux tours. Est-ce de ma faute si la gauche a abandonné la classe ouvrière et l’a jetée dans les bras de la famille Le Pen ?

Sarkozy abandonne la politique

Le Monde (.fr 8/3/2012): « Interrogé jeudi matin sur BFM et RMC, Nicolas Sarkozy a répondu « oui » à la question de savoir s’il abandonnera la politique en cas de défaite à l’élection présidentielle. »

Comme il va être battu, nous lui suggérons même de se retirer tout de suite. cela évitera bien des dépenses et bien des complications.

Croix de bois, croix de fer…