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J’ai fait un bon score de lecteurs (plus de 40, ce qui est pour moi un record), le 24, avec l’histoire de « Fillon au pilori », je crois. Presque aussi bien que le soir du 6 mai ! Mais depuis ma Médiamétrie tombe tous les jours. Mon exposé d »hier au soir, sur la chrono-biologie scolaire, chiadé et tout, que le Zephir trouve « riche », n’a pas recueilli autant de lecteurs. Il faudra que j’essaye un truc vachement attrayant du genre « Boutin à poil » pour que je puisse espérer passer le cap des cinquante.

Où alors une fausse nouvelle vachement sympa, comme: « Sarkozy suit le modèle chiraquien, il dissout l’assemblée nationale ! ». Beau rêve. Ou encore, Nicolas, Cécilia et Rachida vont sur un bateau. Cécilia tombe à l’eau. Qui reste-t-il ?

Ou encore: « Prenant son courage à deux mains, Fillon, a donné sa demission ».

Plus de samedi matin à l’école. Chouette !

ecole.1190941329.jpgVoilà enfin qu’on annonce une bonne nouvelle. Les écoliers n’auront plus classe le samedi matin. Le gouvernement sarkozyble ne nous avait pas habitué à tant de discernement. Malheureusement, il faut craindre qu’il soit animé par des considérations plus démagogiques que pédagogiques.

 

Et aussitôt, agitation de tous les experts et autres associations et question stupide des journalistes: « Par quoi va-t-on le remplacer ? »

Pourquoi remplacer ?

Le ministre a certainement d’abord pensé à tous les parents qui en ont assez de se lever tôt le samedi matin pour conduire les petits à l’école. C’est peu comme argument, mais il compte. Mais d’un autre côté, y a-t-il une durée horaire annuelle de travail des écoliers ayant été scientifiquement déterminée sur des bases biologiques, physiologiques et psychologiques sérieuses ? Il n’en est rien.

Autrefois, l’année scolaire commençait le 1er octobre et durait jusqu’au 14 juillet. Il n’y avait de vacances qu’à Noël et qu’à Pâques. Les élèves sortaient-ils plus bêtes que maintenant ? Puis, c’est arrivé quand j’étais encore scolarisé, on a avancé la sortie au 30 juin. Trois mois de « grandes vacances », c’était vachement bien. Puis, on s’est mis à inventer de petites vacances, à la fois pour des motifs convenables de chrono-biologie et pour favoriser l’industrie des sports d’hiver en février. C’est ce dernier objectif qui a conduit au décalage des zones pour ne pas encombrer trop les pistes à certaines périodes, tout en sachant quand même que les enfants qui peuvent profiter d’une semaine à la montagne sont une minorité.

Qu’est-ce qui est bien, alors ?

La première considération doit absolument porter sur la longueur de la journée. Aucun adulte n’est capable de travailler six heures dans une journée, avec le niveau d’attention qu’on demande aux écoliers. C’est tout aussi vrai pour les collégiens et les lycéens. Apprendre, comme on a trop coutume de le vouloir faire faire, c’est à dire en écoutant un orateur, parfois soporifique, est une position psychologique intenable. On voit bien que les adultes, au travail, s’offrent des pauses régulières ou irrégulières dans la journée.

Hier, j’ai fait un cours dense pendant une heure et demie. Un vrai cours. Un exposé vivant, sans notes évidemment. Les auditeurs sont restés attentifs, c’est vrai, mais c’était parce que cet exposé était exceptionnellement facile à suivre parce que fait par quelqu’un qui connaissait parfaitement son sujet et qui est un bon orateur. Mais à la fin, ils étaient rouges et farcis !

Apprendre est quelque chose d’effroyablement difficile qui implique à la fois la qualité de celui ou du dispositif qui apporte les connaissances et la part indispensable d’activité personnelle de l’apprenant. Mais on sait bien que l’efficacité de l’apprentissage n’est pas lié à la durée. D’autres éléments entrent en compte, telle la motivation et l’implication personnelle, par exemple. En d’autres termes: Il n’y a pas de relation entre la durée d’un apprentissage et la qualité de celui-ci. Partant de cet axiome, poser la question de savoir comment on va « remplacer » le samedi matin est une ânerie. La vraie question est de savoir comment produire des enseignement méthodologiquement bien construits tout en tenant compte de la variation de l’attention au cous de la journée.

On sait, par exemple, qu’il y a des périodes plus propices que d’autres. La fin de la matinée est très mauvaise, pour une part en relation avec la mauvaise qualité diététique du petit déjeuner français. Contrairement à ce qu’on croît, la vigilance est bonne vers 16 heures. En clair, il ne faudrait éviter les maths en fin de matinée et en début d’après-midi. Et l’on voit bien que, pour des raisons techniques d’organisation des emplois du temps, on ne le fait pas, notamment dans les collèges et lycées. Quant à l’Université, n’en parlons pas !

Du coup, on voit bien que la question de la durée des journées et de l’année scolaire n’a aucun intérêt. Mettons de bons enseignants devant des classes d’effectif acceptable avec des méthodes pédagogiques convenables (ce qui élimine d’emblée certaines méthodes qui ont germé dans l’esprit de certains soi-disant « spécialistes » qui hantent les IUFM et certaines sphères ministérielles), avec des élèves qui ont par ailleurs des conditions de vie qui les perturbent peu, alors la question de la durée ne se posera plus du tout.

J’ai cependant entendu des arguments qu’il faut bien prendre en compte. Certains enseignants de quartiers difficiles, comme l’on dit, estiment qu’il est bon que l’école soit ouverte le samedi matin pour éviter que les enfants ne traînent encore une demi-journée de plus où ne se vautrent devant la télévision. Argument recevable. Mais la question de la durée du temps scolaire de toute la nation ne peut pas être asservie à ces considérations. Autrefois, on prenait en compte les activités agricoles dans la France rurale (moissons, vendanges, etc.). Mais pouvait-on pour autant légiférer de la même façon pour les citadins ?

Alors ?

Alors, on peut prendre le parti de libérer le samedi matin pour que les enfants bénéficient d’un week-end complet avec leur famille. Mais ceci ne doit pas forcément être compensé par des minutes prises ici ou là ou des journées ajoutées là ou ici. On doit aussi être attentif à débarrasser les programmes et autres directives du gavage scolaire dont on sait bien qu’il ne sert qu’à faire apprendre aujourd’hui ce qu’on aura oublié demain. On veillera à pratiquer des méthodes « actives » (Célestin Freinet, réveille-toi). Enfin, on n’oubliera pas, dans les quartiers ou les communes « sensibles » à proposer plus qu’ailleurs des activités péri-scolaires pour que les familles qui ont conscience du péril puissent y inscrire leurs enfants.

Vivent les vacances. Si on n’en peut jouir à 10 ans, où va le monde.

 

 

 

15.000 moines bouddhistes manifestent en Birmanie

moinesbouddhistes.1190662399.jpgCela va nous changer un peu de notre petit univers franco-français.

Des milliers de moines et de moniales bouddhistes manifestent en Birmanie contre la dictature. C’est d’autant plus agréable à constater que, compte tenu de leur philosophie, les manifestants en question ne risquent pas, s’ils gagnent d’installer une Inquisition locale.

Voilà un moment qui rafraîchit. On a bien envie de prier pour qu’ils réussissent.

A propos… Y a-t-il jamais eu des milliers de moines et moniales catholiques manifestant contre une dictature ?

Un fonctionnaire sur deux ne sera pas remplacé: le serais-je ? ou l’angoisse du fonctionnaire avant sa retraite.

sarkolene.1190324389.jpgJe dois l’avouer: je suis fonctionnaire. je dois aussi dire que j’ai largement dépassé les 60 ans et que je suis toujours en activité. Je songe à partir, à prendre ma « retraite », comme l’on dit, quoique je n’y aspire pas trop. J’ai la chance d’avoir un métier relativement facile.
Mais maintenant, me voici pris d’un angoisse terrible. Serais-je ou ne serai-je pas remplacé. D’un certain point de vue, ne pas être remplacé, c’est donc, en quelque sorte être irremplaçable. Voilà qui est bien flatteur. Mais d’un autre côté, ne pas être remplace peut vouloir dire que tout le travail effectué ne servait pas à grand chose et qu’on ne se bilera pas trop de votre départ.
Mon Dieu ! Quelle terrible angoisse. Alors je me dis que je vais rester.Tant pis pour tous ceux qui lorgnent sur ma place. De toute façon, il y a une chance sur deux.
Ceci me conduit à faire une autre proposition: si on ne remplaçait qu’un sénateur sur deux ? Ou qu’un député sur deux ? On fera de drôles d’économies ! Pour le Sarkozy qui court partout à tel point qu’on croit qu’il se dédouble, ce serait utile. Imaginons qu’on n’ait plus qu’un demi Sarkozy, coupé dans le sens de la longueur.. On pourrait faire un mutant en y associant une demi Ségolène. Vous vous imaginez le truc. L’hémisphère droit c’est Nicolas, l’hémisphère gauche, c’est Ségolène. Le deux hémisphère qui se causent sans arrêt. L’hémisphère gauche qui dit au droit: « Arrêtes de dire n’importe quoi sans réfléchir. »
C’est peut-être une bonne idée.

Lionel, tu es vraiment dégueulasse !

jospin.1190233597.jpgSi j’en crois les analyses publiées par la presse, je crois bien que tu as disjoncté, ancien camarade.

Qu’est-ce qui t’as pris ? C’est quoi ce fiel, ce venin ? Comment peux-tu écrire de telles choses contre celle qui a été désignée et bien désignée par les militants du Parti Socialiste. Et qu’as-tu fait, au lieu de te donner corps et âme pour assister et aider la candidate ? Où as-tu mis ton sens de la démocratie ? Tu as fait la fine bouche, laissant gicler quelques jets de ta chique critique au coin de ta bouche en cul de poule.

Quand tu étais au pouvoir, je t’avais crû intègre. Quelle déconvenue. A la rigueur, je peux comprendre l’amertume de Dominique Strauss Kahn et de Laurent Fabius. Ils étaient candidats. Ils n’ont pas été choisi. Ils peuvent être déçus. Mais toi ? Tu ne vas sans doute pas essayer de me faire croire que tu espérais revenir aux affaires ? Alors tu es resté là à faire la bouche fine, le faux-cul, avec ton soutien du bout des lèvres.

Et voilà que tu récidives. Si j’en crois la presse, tu as écrit un bouquin pour flinguer de nouveau Ségolène Royal. Et si tu avais de bonnes raisons de la trouver imparfaite, pourquoi ne t’es-tu pas consacré à l’aider à l’époque sans arrière pensée. Mais non. Au fond, tu rêvais qu’elle perde. Et elle a perdu. Ne crois pas que tu n’y es pas pour quelque chose. Faut-il que je retrouve les déclarations pisseuses que tu as faites ? Ou les non-déclarations. Et voici que tu reproches à Ségolène Royal de ne s’être pas assez appuyée sur ton bilan ! Le problème est que, même si ton bilan est méritoire, tu l’as présenté d’une manière tellement sinistre qu’il a fait fuir tout le monde. Tu n’as pas compté ? Combien de gens de gauche n’ont pas voté pour toi ? Et ce n’est pas de la faute à Christiane Taubira ou à Pierre ou Paul, tu sais.

Et quelle légitimité estimes-tu avoir? Elle, au moins, elle est venue au second tour de l’élection. Tu as oublié ton score et le désastreux quinquennat qui a suivi. Si tu avais été assez chaleureux et convainquant pour battre Jacques Chirac, la question de Sarkozy ne serait pas posée.

Sarkozy, les fonctionnaires ou la démagogie érigée en système de communication

 

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Que sait Sarkozy de la réalité des fonctionnaires ? Que sait-il de la réalité du travail des serviteurs de l’état ? Sait-il pourquoi cette apparence d’improductivité ?

Depuis des années, la fonction publique a beaucoup changé. Le temps des « ronds de cuir » et des faiseurs de cocottes en papier est bien loin. Est-ce à dire que tous les fonctionnaires sont des forçats du travail ? Non. Mais ceci ne veut point dire que tous sont payés à ne rien faire. Depuis des années, le sens du service public a fait son chemin. Et ne nous y trompons pas: le vecteur essentiel fut l’exemple donné par les chefs, eux-mêmes suivant l’exemple des grands chefs et des hauts fonctionnaires. Et sur ce plan, on peut bien certainement convenir que tous les exemples ne sont pas excellents

Je dois dire que je ne connais que très peu de fonctionnaires paresseux ou n’ayant pas le sens de leur mission. Probablement guère plus que dans une très grande entreprise.

Mais, ce qu’il faut surtout affirmer, c’est qu’il y a toutes sortes de catégories de fonctionnaires. Et puis, il y a plusieurs fonctions publiques selon la structure d’apartenance: l’état, les régions, les départements, les communes, les structures inter-communales. Et, d’un autre côté, peut-on considérer de la même façon le personnel soignant ou de service hospitalier, les instituteurs du monde rural, les professeurs de collège des communes de banlieue, les agents de la D.D.E. qui entretiennent les routes et conduisent des chasse-neige, les contrôleurs de la navigation aérienne, les agents de la recherche géologique et minière, les inspecteurs du travail, les inspecteurs vétérinaires, les agents de contrôle de la concurrence et de la consommation, les policiers de la police urbaine, les gendarmes du peloton de haute montagne, les cuisiniers des cantines scolaires, les gardes forestiers, les agents des haras nationaux, les gardiens de musée, les architectes des bâtiments de France, les pilotes de Canadair ? La liste exhaustive serait longue, très longue. La fonction publique c’est des dizaines, peut-être des centaines de métiers très différents.

Cette diversité des métiers impose, pour commencer, un minimum de réflexion et d’analyse dans une approche de recherche d’éventuels gains de productivité: va-t-on ne pas remplacer un instituteur sur deux, un pompier sur deux, une infirmère sur deux, un gendarme sur deux ? Va-t-on diminuer les effectifs de la police de la route ? Des juges ? Des gardiens de prison ?

Et puis, il y a les directives. Qui viennent de haut. Voire de très haut, comme de ceux qui votent des lois, voire des lois contradictoires que les fonctionnaires sont chargés de mettre en oeuvre. Les législations, les réglementations, sont si abondantes que rares sont ceux qui les connaissent intégralement dans leur propre domaine de compétence. Il n’est alors pas étonnant que les agents qui sont au bout de la chaîne et reçoivent des instructions incomplètes ou trop complexes ou inapplicables soient un peu voire très démotivés.

Il existe des recueils entiers de ces incohérences étatiques (il suffit, par exemple, de lire semaine après semaine, Le Canard Enchaîné) dont les fonctionnaires qui les mettent en oeuvre ne sont nullement responsables. Qui est alors responsable ? Pour une part le législateur, pour une part les gouvernements, pour une part les anciens élèves de l’E.N.A.. Mais pas le fonctionnaire de base que j’on rencontre au guichet !

Tout ceci pour conclure qu’il est vain et absurde de parler des fonctionnaires comme s’il s’agissait d’une catégorie unique et uniforme.

Toute analyse globale et sommaire comme vient de la faire ce jeudi 19 septembre 2007, le Président de la République n’est donc que l’expression d’une formidable ignorance et d’une superbe démagogie.

Extraits du discours de François Bayrou au Forum des Démocrates: no comment

bayrou-main-levee.1190155912.jpgExtraits du discours de François Bayrou au Forum des Démocrates
16 septembre 2007


Les signes multipliés au monde de l’argent, au CAC 40, aux milliardaires, à l’univers du Fouquet’s, la « pipolisation » de la société, les vedettes éphémères, la vedettarisation de la politique, la jubilation des hot-dogs avec Bush père, Bush mère, Bush couple, – et que j’ai aimé ce jour-là que Cécilia Sarkozy ait une angine blanche !- et qu’aussitôt rentré on se précipite, toutes affaires cessantes, pour envoyer le ministre des Affaires étrangères en Irak, pour y dire tout haut ce que l’administration américaine pense tout bas, et que le ministre de la Défense vienne et explique sans précaution, sans introduction, que, toutes affaires cessantes, il faut cesser de « chipoter » et qu’il faut dare-dare rentrer dans l’OTAN, tout cela – chacun des gestes, pris individuellement, pourrait être maladresse, hâte de novice, geste improvisé – eh bien tout cela fait un système, et ce système, je le crois, ce n’est pas le choix fondamental, historique, des valeurs de la France.

Je m’arrête un instant sur cette déclaration du ministre de la Défense sur l’OTAN. On peut discuter, on peut réfléchir, à un nouvel équilibre du monde qui construirait un pilier européen de la défense, qui se placerait face aux Etats-Unis et avec eux, à égalité de droits et de devoir. Ce n’est pas un médiocre sujet de réflexion, Philippe Morillon sait ce qu’il en est. Mais que le ministre de la Défense, dans l’exercice de ses fonctions, à l’université d’été de la Défense, présente ces quarante années d’indépendance ombrageuse de notre pays, comme du « chipotage », comme du « barguignage », ces mots péjoratifs, ces mots condescendants, ces mots qu’utilisent les machos qui se moquent des vieilles filles, alors il y a là en effet une rupture avec ce qui a été la grandeur, l’horizon, non pas le rêve, mais l’idéal d’indépendance de la France dans le monde.

Et pour la première fois, avec des grands mots, avec de grandes figures, avec des citations à la pelleteuse de Jaurès, de Clémenceau, avec le pauvre Guy Môquet que l’on met désormais à toutes les sauces, et les moins séantes ! et dont au bout du compte, évidemment, je le dis avec tristesse, la mémoire sera la première à souffrir, parce que l’émotion vraie va mal avec l’overdose, avec tous ces grands mots, avec toutes ces grandes déclarations, en réalité, au-dessous, l’œuvre entreprise, c’est l’alignement de la France sur le modèle qui domine le monde et, ça durera quelques mois encore, sur l’administration qui l’incarne le plus ouvertement !

 

Le modèle où l’on vénère l’argent, non pas l’économie, non pas la création, non pas l’entreprise, mais où l’on propose l’argent comme valeur. La ministre de l’économie l’a dit, naïvement peut-être, sans nuances. Elle a dit : le but du gouvernement, c’est de « réhabiliter l’argent, corollaire du succès… ».

Je pensais qu’il y avait bien des choses à réhabiliter en France : l’effort, l’esprit critique, l’idée de justice, l’esprit démocratique, la séparation des pouvoirs, le respect des citoyens, l’amour de la liberté, mais j’avoue qu’il ne m’était pas venu à l’esprit que le but d’un gouvernement de mon pays pût être de réhabiliter l’argent. J’avais même l’impression qu’il se réhabilite bien tout seul, dans la société où nous vivons !

Au lieu d’aller dans le sens de l’effort, les premières décisions du gouvernement, les premiers votes de la majorité ont été, au contraire, pour distribuer 15 milliards d’euros que la France n’avait pas, aux plus aisés de nos compatriotes. On a aggravé le déficit du pays alors qu’il fallait le réduire, on l’a aggravé toutes affaires cessantes, pour faire selon le mot du ministre des Finances allemand, des cadeaux à une clientèle électorale.

Le président de la République décide de tout, tranche sur tous sujets, le gouvernement a disparu, sauf ceux qu’épisodiquement distingue la faveur qui vient d’en haut, le Premier ministre est ravalé publiquement au rang de « collaborateur » (je crois qu’il l’a mal pris, il a bien fait), les ministres – on nous en avait promis quinze, ils sont plusieurs dizaines, chacun avec leur cabinet et tout leur appareil, et leur incognito. Chacun pour être bien vu du pouvoir, du président ou de sa femme qu’on décrit comme toute-puissante dans l’ombre, se précipite dans un concours de lèche permanent, le cirage de pompes est devenu un sport national dans notre pays. Les journaux économiques les plus sérieux vous expliquent que les grandes décisions qui vont concerner l’avenir économique de la nation et l’Europe ne peuvent être prises que par le président lui-même, et que derrière chaque grande décision, vérifiez, vous verrez dans les articles, il y a un tel qui est « proche », je ne sais pas ce que sont les « proches », il y a un « proche » du président de la République. Et l’absolutisme présidentiel est devenu tel que le secrétaire général de l’UMP s’est cru obligé de faire une très sérieuse déclaration publique pour dire qu’il va falloir très vite que l’on règle en France le statut de l’épouse du chef de l’État « il faut le faire, dit-il, nous sommes en retard, les monarchies ont traité cette question depuis longtemps » ! Il faut que notre pays sorte de cet archaïsme … En quel temps vivons-nous qu’il faille rappeler au premier responsable du parti au pouvoir que précisément, s’il le veut bien, s’il l’accepte, il y a une petite différence, une nuance, c’est que nous ne sommes pas une monarchie, nous sommes une République et nous avons bien l’intention de le rester !