Le tyran
Les gens regardent passer dans le char bariolé la grandeur du très haut personnage
Lui leur rit au nez
La foule applaudit le grand homme riche qui roule dans le carrosse d’or et se nourrit de viande alors qu’elle, elle bouffe des pommes de terre
Le ciel est au dessus de tout cela et dispense aux hommes sa chaleur qui lui fait oublier son malheur
Et le tyran roule toujours sous les applaudissements des foules
Sauf de ceux qui vomissent par trop d’écoeurement sur le bord du chemin
Ce sont ceux-là qui demain matin iront sur l’échafaud de la démocratie mourir pour la liberté des hommes contraints
Et les hommes siffleront et les montreront du doigt comme des prostituées
Oubliant que ceux qu’ils doigtent que ceux-là même dont ils encouragent le supplice sont leurs frères
Ou leurs petits cousins
1962
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