Dans le langage des campagnes, on dit une « moissbat ». Une moissonneuse batteuse se déplace sur le champ de céréales, coupe, plie, écrase, et restitue le grain d’un côté et la paille de l’autre.
Tous les deux mois, je livre mon corps, à l’auteur du livre ci-joint. Cela se passe le matin, vers 8H20. Debout, assis, couché sur le ventre ou sur le dos, je subis diverses avanies façon étirements, pliages, et autres torsions et ratatinages. Heureusement, nous avons une conversation instructive, ce qui m’évite de porter une trop grande attention aux sévices dignes de la Sainte Inquisition qui me sont infligés (excepté le brodequin, l’entonnoir et le fer rouge).
A la fin, il me prie de me mettre debout, ce que je fais à grand peine. Il regarde son œuvre. Comme c’est de dos, je crains le pire, car il ne me dit rien, sauf « rhabillez-vous ». Chance. Les sujets de la Sainte Inquisition n’ont pas la possibilité de se rhabiller car les morceaux de leur corps sont épars, ici ou là. Moi, j’en sors entier.
C’est là que commence ma dure journée où j’ai l’impression d’avoir été avalé et charquepouillé par une moissonneuse batteuse. Ce qui me console c’est que mon bourreau est essoufflé. Chacun sa croix !
De deux choses l’une, me dit-on. Ou bien je suis masochiste, ou bien cela sert à quelque chose. Bon, je suis un peu masochiste, mais pas à ce point. Alors, je dois bien reconnaître que cela sert effectivement à quelque chose.
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