Macron veut commémorer Mai 68

Macron veut commémorer Mai 68

On raconte que Macron veut commémorer les 50 ans de Mai 68 l’année prochaine. C’est une brillante que j’approuve pleinement.
Ces commémorations seront inaugurées par l’occupation de la Sorbonne, sous la conduite du Président de la République. On tiendra meeting permanent dans le Grand Amphithéâtre. Chaque orateur disposera de dix minutes sur le sujet de son choix (les ministres pourront parler, mais seront systématiquement hués). Je crains fort que les sujets n’aient guère changé. A l’époque, il s’agissait, pour l’essentiel, de dénoncer le Grand Capital. Je crains qu’en 2018, le Grand Capital soit encore l’un des sujets majeurs, comme le niveau de vie, la condition ouvrière, etc. De plus, nous nous préparerons, dans la cour, à résister aux forces de polices si elles désiraient entrer.
Faudra-il retrouver Alain Geismar, Jacques Sauvageot et Daniel Cohn-Bendit ? Je crains que non. Alain Geismar est devenu Inspecteur Honoraire de l’Education Nationale. Jacques Sauvageot est Professeur dans l’Enseignement Supérieur. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il est devenu ce que nous savons : d’abord Rouge, puis Vert, et, au final Jaune (1).
Puis, il faudra organiser une évacuation de la Sorbonne et l’occupation du théâtre de l’Odéon. Nous irons aussi, en cortège, rencontrer les ouvriers pour qu’ils se joignent au mouvement. Si tout va bien, ils se joindront et bientôt, par contagion, il n’y aura plus que de la grève partout. Plus de Métro, plus de trains, plus d’avions, plus de télévision, plus d’essence (2).
Tous les jours, nous tiendrons meeting dans l’après-midi, puis nous irons manifester dans la soirée. Plus tard, ce sera le tour des « Enragés » qui devront, à grand peine, défoncer le goudron des avenues (geste archéologique) pour retrouver les pavés d’alors et construire les barricades, et retrouver encore (nouveau geste archéologique) retrouver « sous les pavés, la plage »). Les pavés seront, bien sûr, balancés sur les flics. Toutes les voitures qui stationneront sur le trajet des manifestations seront incendiées, ce qui apprendra à leurs propriétaires à respecter les interdictions de stationnement. Précisons que ces évènements devront se dérouler à Paris Intra-Muros. Les jeunes banlieues seront transportées gratuitement en Bus vers les lieux des manifestations.
L’Ecole des Beaux-Arts sera mise à contribution pour créer des centaines d’affiches.
S’ensuivra enfin, points d’orgue, il y aura une folle « Nuit des Barricades » , rue Gay-Lussac et une manifestation monstre de Denfert-Rochereau à la République.
On propose que la « chienlit » dure au moins un mois, le temps de faire comprendre à tout un chacun combien il est bon de vivre libre.

1-Le syndicalisme jaune (constitué en opposition aux syndicats « rouges », c’est-à-dire socialistes ou communistes) refuse certains modes d’action comme la grève et l’affrontement avec le patronat. Pour les grévistes, les jaunes sont les non-grévistes. Ce qualificatif, en se généralisant, a pris un sens péjoratif, désignant les « traîtres ».
2-Malgré le mécontentement général et les Ordonnances Scélérates, il est à craindre que les ouvriers craignent la répression et la perte de leur travail, ce qui pourrait nuire aux cérémonies de commémoration.
Quelques liens:
http://www.ina.fr/video/CAB98017512
http://www.ina.fr/video/CAA7800621601
http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/censure-en-mai-68/
Voir aussi: Dans ce blog

1271 – 16/10/2017

Bakounine

1 commentaire pour l’instant

luc nemeth Publié le15h26 - 30 octobre 2017

Bonjour. Je crois me rappeler que tout avait commencé à Nanterre avec une poubelle sur la tête du doyen. Il est grand temps de remettre le couvercle