Hamon et le peuple de gauche

Hamon et le peuple de gauche

Et ils sont tous là, à ergoter sur le nombre de votants et de ci et de là et paratati et paratata, que le revenu universel est « non finançable », que toutes ces idées sont utopiques, comme ils disent Est-il si anormal, si utopique de penser que chaque citoyen puisse disposer d’un revenu lui permettant de vivre ? Et, avant même d’avoir étudié l’idée, qui doit évidemment être étudiée, améliorée et amendée, de crier au rêve « irréaliste ». Qu’en savent-ils, puisqu’ils n’ont pas étudié l’idée ? Et puis il y avait bien d’autres projets. Ils ne les ont pas entendus. Sont-ils sourds ? Pour de vrai, ils attendaient Valls et Montebourg.

Mais le peuple de gauche, qui n’est pas idiot, a entendu dans toutes les propositions (car il n’y en avait pas qu’une) qu’il fallait faire en sorte qu’il y ait plus de justice sociale. Le peuple de gauche qui est sérieux et raisonnable ne s’est pas arrêté à cette histoire de revenu universel dont il savait bien que c’était un modèle vers quoi tendre. Il a tout écouté. Il a tout entendu. Et après avoir tout entendu et tout écouté, il a trouvé un beau programme, en tout cas plus beau que les autres. Plus de justice sociale. Un programme qui se suffit en lui-même :

Aller vers plus de justice sociale !

N’est-ce pas suffisant ? Comment ? On verra bien. On veut simplement que, chaque jour, toutes les mesures qu’on prendra soient imprégnées de cette idée. Aller vers plus de justice sociale !
En France, comme en Europe, comme dans le monde, le capitalisme, le libéralisme, la finance, tous ces requins qui se gobergent sur le dos du peuple, sont prêts à se jeter sur tout ce qui bouge sans un regard sur les gens, comme Fillon qui veut prostituer la protection sociale. Gouverner à gauche, c’est prendre les mesures pour les en empêcher autant que faire se pourra. L’exemple le plus violent de cette dérive est ce qu’on a fait de l’Union Européenne dont la Constitution, les lois et règlements, ne forment qu’un concordat de notaires et dont l’exemple est encore donné aujourd’hui par le déménagement d’une usine d’Amiens vers la Pologne. Gouverner à gauche, c’est ne pas faire comme Merkel qu’on nous montre en exemple, sans un regard vers les prolétaires de l’ex Allemagne de l’Est. Gouverner à gauche, c ‘est ne pas plier comme Tsipras, c’est ne pas faire comme en Irlande…
Gouverner à gauche, c’est rechercher les moyens d’empêcher ces sortes de choses.
Et le peuple de gauche a senti que celui qui représentait le mieux cela se nommait Benoit Hamon.

1237 – 24/01/2017

Bakounine