Glyphosate : soyons scientifiques

Glyphosate : soyons scientifiques

Une étude scientifique est une recherche qui a été publiée dans une revue scientifique ayant un Comité de Lecture. Cette notion est importante pour la simple raison que les meilleurs chercheurs ne peuvent être évalués par meilleurs qu’eux puisqu’ils sont les meilleurs. On pallie cet inconvénient par la constitution de comités comprenant un nombre suffisant de chercheurs eux-mêmes choisis parmi les meilleurs. Ces comités s’établissent en « Comités de Lecture » qui acceptent ou refusent les articles qu’on leur propose pour publication dans une revue scientifique.
Une « Revue Scientifique » est donc une revue dont les articles publiés sont validés par un « Comité de Lecture ». Ce qui ne veut pas dire pour autant que les résultats publiés présentent une vérité certaine :
– parce que le comité de lecture peut se tromper (d’où l’importance d’avoir un comité composé de plusieurs lecteurs parmi les meilleurs dans la discipline)
– parce que les résultats peuvent être truqués, ce qui est rare mais qui arrive, d’où l’importance de la réplication des recherches par d’autres chercheurs dans d’autres équipes.

Concernant le glyphosate, qu’avons-nous ? Si l’on effectue une recherche sur Google Schoolar (https://scholar.google.fr/) qui répertorie des centaines d’articles, on peut lire les abstracts voire consulter les originaux des recherches en pdf. Par exemple avec le critère de recherche « glyphosate ». Voire avec « glyphosate cancer ». Après avoir fait le tri et écarté les publications qui ne correspondent pas aux critères ci-dessus (publication dans des revues à comité de lecture), on aura moins de résultats. On doit aussi ajouter que, contrairement à l’idée répandue, les recherches n’ont pas été toutes financées par Monsanto. D’ailleurs, les scientifiques, les vrais, ont de plus en plus l’habitude d’annoncer leurs sources de financement dans leurs articles, ce qui est souvent demandé par les financeurs eux-mêmes.

En fait, on finira par trouver de bons articles exposant un lien entre l’exposition au glyphosate et certains cancers. Mais attention, un lien n’est pas une cause. Et là, viennent une foule de questions : les sujets concernés fumaient-ils, consommaient-ils de l’alcool et en quelle quantité, à quel dosage le glyphosate était-il employé. ? L’honnêteté intellectuelle consiste à dire qu’une corrélation n’est pas une relation de cause à effet.
Ceci ne veut pas dire que le glyphosate n’est pas cancérigène ? Certainement pas. L’est-il ? Peut-être. L’est-il plus ou moins que l’alcool ou le tabac ? Qui sait. Est-il souhaitable de ne point le côtoyer ? Peut-être. Alors, que faire ? Se comporter en personne responsable.
Personnellement, tant que je n’aurai pas d’alternative aussi efficace, je continuerai à l’employer à dose modérée, en évitant de l’ingérer ou de le respirer.

1133 – 19/06/2015

Bakounine

1 commentaire pour l’instant

Hlmbvs Publié le13h47 - 2 juillet 2015

J’ai l’impression que se poursuit ici une discussion entamée un certain midi…
Tes arguments basés sur la méthodologie scientifique sont irréfutables néanmoins, me rangeant à l’avis de Pascal pour ce qu’il disait de l’existence ou non de Dieu, je me dis qu’il existe un doute sérieux sur la dangerosité du glyphomachin, je préfère donc faire « le pari » que ça l’est bien plutôt qu’en attendre la confirmation qui viendra trop tard.
En attendant, le scientifique que tu es pourrait faire une petite expérience : tu identifies une petite (1/2 m2 par ex) surface de terre que tu excaves sur disons 20cm de profondeur et tu comptes la faune qui s’y trouve(lombrics, cloportes…). Tu remets la terre et tu arroses avec ton glyfotruc et tu recomptes la faune le lendemain et éventuellement le surlendemain. On en reparle à la rentrée 😉
Je ne signe pas tu m’as reconnu…