Réformes des collèges : encore une !

Réformes des collèges : encore une !

Presque chaque Ministre de l’Education veut sa réforme. Il y en eut de célèbres, plus connues pour avoir échoué ou mis du monde dans la rue, hélas.

Vallaud-BLe (ou la) Ministre ne connaît pas forcément grand-chose à l’éducation. Au mieux, il en a une connaissance partielle. Il (ou elle) s’appuie donc sur des secrétaires d’état, quand il y en a, et sur des experts. Les experts sont des lobbies. Il y a les lobbies syndicaux, il y a ussi des chercheurs, mais il y a aussi l’Inspection Générale, et aussi le programme du président élu, construit aussi par un lobby, etc. Et puis il y a aussi l’air du temps.

Comme beaucoup d’autres, Najat Vallaud-Belkacem, qui sort de Sciences-Po, n’a jamais fait la classe. N’ayant jamais été enseignant, elle n’a appartenu à aucun syndicat. Il ne semble pas qu’elle ait appartenu à une association de parents d’élèves. Que sait-elle de l’éducation et notamment du collège ? Probablement rien, sauf quelques idées reçues qui ne sont pas d’elle si l’on en croit la pauvreté du discours qu’elle produit sur ce sujet.

Sans compter l’ambiance. L’ambiance de ces collèges où juifs et musulmans se foutent sur la gueule. L’ambiance de ces collèges où les profs ne savent plus quoi faire. L’ambiance de ces collèges où l’on se fournit en herbe dans les coins. L’ambiance de ces collèges où les filles n’osent plus porter robe ou jupe. L’ambiance de ces collèges où des mecs se font sucer dans les toilettes.

Venons-en à la réforme elle-même. Comme beaucoup d’autres, elle bidouille les matières, les horaires, invente quelques âneries qu’on lui à soufflé comme l’apprentissage du « codage informatique’. Elle reste crispée bec et ongles, comme tous ses prédécesseurs sur le « collège unique », sainte Bible de gauche comme de droite que l’on contourne par tous les moyens depuis des décennies.

En même temps, on nous rabâche qu’au moins 20% des élèves sortent du primaire sans vraiment lire, écrire et utiliser les fondements de l’arithmétique. Ici commence le grand déconnage de vouloir faire un collège unique pour des enfants si disparates. Et comme le ministre (1) ratatine toutes les échappatoires qu’on avait créé ici ou là, elle provoque des contestations légitimes du corps enseignant qui ne voit toujours pas comment bien faire avec des populations si disparates. Quant aux parents, ceux qui en ont les moyens organisent l’exfiltration ver l’enseignement privé.

Autrefois existait un examen d’entrée en sixième. Je le sais, je l’ai passé(2). Son inconvénient : le tout ou rien. Par contre des épreuves classantes seraient bienvenues pour mettre en place des options de rattrapage pour les élèves et les familles d’élèves qui en ressentiront le besoin, Er puis obvier vers un autre chemin. A quoi sert de conserver jusqu’à 16 ans des sujets qui n’en ont rien à faire des bancs de la classe ? L’intelligence serait peut-être de proposer toutes sortes d’options y compris de latin, de grec, de mécanique, de deuxième ou troisième langue, d’informatique (vraie) de pâtisserie ou… de rattrapage dans le cadre d’un projet souple et pragmatique au lieu d’asséner de discours dogmatiques, pompeux et sentencieux du haut de lutrins, et non de pupitres comme vous le dites souvent, mesdames et messieurs qui vous croyez grands(3).

Et puis, et puis… Il n’y a pas si longtemps, le maire d’une grande ville offrait à tous les élèves… un dictionnaire ! Maintenant on va donner des tablettes avant même qu’on ait sérieusement préparé enseignants et contenus à cet ouvrage. Et c’est là le plus grave.

1- Je ne puis me résoudre à féminiser les titres ou fonctions. Simplement parce que cette féminisation entraîne une connotation souvent affaiblissante.
2- Certains beaux parleurs actuels ne l’auraient peut être pas eu …
3- Désolé pour la règle d’accord de l’adjectif.

1126 – 14/05/2015

Bakounine