Lexique de l’entreprise

Lexique de l’entreprise

Lexique de l’entreprise
d’après Quartier Libre

Accompagnement du changement :
Expression barbare pour expliquer que ce sont les hommes qui doivent s’adapter aux entreprises… et non l’inverse ce qui, dorénavant, va enfin paraître plus logique.

Analyste financier :
Jeune hyper diplômé jugeant de tout en remplaçant l’expérience par l’arrogance.

Best practice:
Le premier va dans le mur et tous les autres suivent. Pas de reproches possibles: on est à la mode.

Benchmark:
Le début des comportements moutonniers ; comme si penser singulièrement était un péché. Aussi e›fficace que regarder longuement un oiseau voler pour se jeter ensuite du haut d’un pont.

Brainstorming:
Un bon moment pour déconner.

Business plan:
Le meilleur moyen pour trouver de l’argent sérieusement et pour le claquer vite en s’amusant.

Camembert:
Le «ˆmeilleurˆ» de PowerPoint (voir Powerpoint).

Comité de pilotage :
Endroit où l’on fait semblant de maîtriser quelque chose devant des chefs qui font semblant de s’intéresser. Bien sûr, les décisions se prennent ailleurs… et avant.

Conformité :
Le must de l’irresponsabilité légale. Souvent synonyme de médiocrité.

Court terme :
La maladie de la fin du dernier millénaire.

Création de valeur :
Pour les «ˆcourt-termistesˆ» ayant l’œil rivé sur les marchés, synonyme de destruction de projet.

Croissance :
Pansement Urgo censé soigner une fracture ouverte.

CV :
Maquillage des absences.

Directeur de la stratégie :
Excuse coûteuse pour une absence de vision du patron.

Durable :
Accolé à développement, c’est trop souvent du marketing insupportable.

Eléments de langage :
Comment manier au mieux la langue de bois.

Establishment :
«Les Ceusses» qui font l’opinion dans les cocktails. Malheureusement, parfois ils la font aussi dans les entreprises.

Expertise :
Concentré de mots savants incompréhensibles qui donne de la soi-disant valeur à celui qui les utilise.

Fuite de talent :
Bonne nouvelle pour une entreprise qui souhaite être utile.

Gestion des compétences :
Des mots qui ne vont pas ensemble, un peu comme organisation des absents. Une compétence, dès qu’elle est en «ˆboîteˆ»… elle s’éteint.

Globalisation :
Mot fourre-tout pour expliquer qu’il faut baisser les rémunérations.

Haut potentiel :
Premier de la classe qui se met dans le moule collectif pour en tirer un intérêt individuel. Comme les hauts fourneaux, il finit souvent par se (la) fermer.

Hiérarchie :
L’art de cultiver les égos.

Immédiateté :
Quand les nouvelles technologies ne sont plus des moyens mais une fin.

Lean management :
Démarche visant à enlever le beurre fondu dans les épinards. Avant on disait BPR, BBZ. Après, ça serait bien que l’on dise±: «ˆComment ça se passe au mieuxˆ?ˆ».

Livrable :
Bouillie incompréhensible pour obtenir un paiement.

Management :
Méthode désuète du dernier millénaire pour encadrer des humanoïdes lobotomisés.

Management de l’innovation :
Là, c’est vraiment quand on n’a plus rien à dire.

Méthodologie :
Outil d’un propriétaire de marteau qui exige que tous les problèmes aient une forme de clou.

Normes :
Définit parfaitement le niveau d’absence de responsabilité d’un humanoïde. Elles ne peuvent que s’empiler jusqu’à en devenir insupportables.

Ordre :
Situation insupportable, proche de la mort. Organiser, ce n’est pas mettre de l’ordre, c’est mettre de la vie.

Partenaires :
Enchevêtrement de cupidités individuelles au sein de «ˆréseauxˆ» factices.

People review :
Manière anglo-américaine d’échanger avec ses collègues.

Performance :
Le mal – ou le mâle – de la fin du XXe siècle.

Plan d’action :
Produit fini pour expliquer que l’on va prendre du retard.

Planning :
Truc embrouillé et complexe pour éviter les échéances. Passe-temps très chronophage.

PowerPoint :
Degré zéro de la pensée humaine. Squelette sans chair. Le logiciel «Pas au Point».

Process :
Ou comment obliger les personnes à ne pas réfléchir en les mettant finalement dans des petites boîtes.

Quarter :
Unité de mesure pour analystes et marchés financiers confirmant qu’ils n’ont que faire d’une vraie vision pour une entreprise. L’apologie et la religion du court-terme au détriment des projets.

Référentiel :
La Bible du peureux.

Réseaux :
Remplace le lien pour les ambitieux prêts à tout.

Rétroplanning:
Voir planning…. en plus compliqué et en verlan.

Risk management:
La «ˆméthode qui sait toutˆ» explique finalement assez bien que les risques, on ne les a pas vus venir puisque forcément, l’esprit humain a pris de l’avance…

Road map:
On ne sait pas où l’on va, mais ce n’est pas grave puisque c’est une road map…

Steering committee:
Plus sérieux que comité de pilotage car… anglo-américain.

Stock option:
Confusion coupable entre salariat et actionnariat où comment gagner beaucoup d’argent sans prendre de risque.

Synergies:
Mot pour expliquer poliment que chacun restera chez soi et défendra bec et ongles ses opinions et intérêts.

Team building :
Pendant deux jours l’on fait comme si on avait été bien ensemble. Le lundi, un petit problème et tout redevient comme avant : chacun pour soi.

Trader :
Pour les malades des dérivés – et donc le plus souvent de l’inutile – par le passé on aurait certainement dit escrocs ou voleurs.

Transverse :
Pensée aplatie. L’alpha et l’oméga des organisations quand elles sont en bout de course.

Valeurs :
Mot marketing pour désigner ce que l’on n’est pas mais ce que l’on aimerait être si ce satané argent n’avait pas la même… valeur.

1040 – 14/01/2014

Bakounine