Leonarda : le piège médiatique

Leonarda : le piège médiatique

Voilà une famille immigrée dont le désir d’insertion ne semble pas très violent. C’est le moins que l’on puisse dire. Le père a refusé plusieurs offres d’emploi. Il a fait l’objet d’une plainte pour violence de la part de deux de ses enfants. Ils vivent dans un appartement mis à disposition par une association, appartement, soit dit en passant, qu’ils ont fortement dégradé. Ils ne font l’objet d’aucune persécution au Kosovar. La mère et les enfants, sauf le dernier, sont nés et ont vécu en Italie. Ils ont menti sur leur nationalité aux autorités françaises. D’ailleurs, seul le père, apparemment, parle Albanais. Le dossier est plein d’incohérences, d’inexactitudes volontaires et de mensonges.
Sauf si l’on est hostile à toute expulsion, ce dossier ne mérite guère d’être défendu. On peut, en effet, s’attendre à ce que les demandeurs ne trichent pas vis-à-vis des lois et des autorités françaises.
Mais voici que les policiers « manquent de discernement » au moment de l’arrestation de Leonarda au pied d’un car scolaire. Dès lors, la plupart des media se jettent sur le coté spectaculaire de l’évènement et négligent, au moins dans un premier temps, de faire état du reste du dossier. Du coup, l’émotionnel l’emporte sur le rational, rationnel que certains ne veulent même plus entendre une fois les détails fournis. Les anti-Valls en profitent pour lui en balancer une de plus. La classe politique commente dans tous les sens. Les lycéens manifestent dans la rue, ce qui n’est jamais bon pour un gouvernement. Le Ministre de l’Education demande qu’on « sanctuarise » l’école, terme plutôt étonnant pour une école laïque. Tout le monde cause trop vite et dit, à peu près, n’importe quoi.
Du coup, Hollande propose, pour donner des gages à sa gauche sans trop faire hurler à droite, que la jeune fille puisse seule rentrer pour faire ses études. Il sait bien qu’elle refusera. Au passage, il se couvre de ridicule.
Tout cela parce que des policiers ont été maladroits (personne, étonnamment, ne met en cause le préfet) et que la presse s’est jetée sur la chose comme la vérole sur le bas clergé pour en faire une cause internationale pendant que ce vieux filou de père de Leonarda se verrait bien en train de faire chanter la République.

1119 – 20/10/2013

Bakounine