
Ayrault se prend le chou… et fatigue
L’exemple grec est devant nous. L’exemple espagnol suit comme l’exemple portugais.
Dans ces pays, on compte diminuer la dette en diminuant la dépense. Raisonnement simple de bon père de famille qui devient simpliste voire crétin quand il s’agit d’un état. Le dépense publique est génératrice de divers effets qui ont un impact économique.
– Quand on ne remplace pas 10000 retraités, ce sont 10000 chômeurs qu’on crée. La bonne solution consisterait en recruter des personnes qui, par leur formation, par l’environnement de travail, seraient en mesure de générer significativement plus de richesse. Malgré les assurances, les derniers reniement du couple Hollande-Eyrault font craindre.
– Quand l’état diminue les dépenses publiques, c’est autant d’activité économique qui diminue, c’est autant d’entreprises qui fourniront moins de matériel, de services, de prestations. C’est autant de pertes ou de manque à gagner avec leur cortège de mesures sur l’emploi.
– Quand on augmente la TVA ou tel ou tel prélèvement, on diminue le pouvoir d’achat. Si l’on est assez subtil pour n’augmenter cette TVA que sur les produits d’importation et la diminuer sur les produits nationaux, on aura limité les effets. Mais il est clair que les entreprises qui commercialisent des produits importés en prendront plein la figure.
– Si l’on baisse les salaires, les pensions, les allocations, etc., on diminue le pouvoir d’achat, donc la consommation intérieure. Les entreprises nationales verront leur chiffre d’affaire baisser, c’est mécanique. Il s’ensuivra dépôts de bilans, chômage, etc., et baisse encore du pouvoir d’achat. Le serpent ou le chien ou l’animal qu’on voudra se mordra la queue. Au final, la production baissera, les recettes fiscales aussi et l’on devra emprunter de nouveau pour payer la dette. Scenario le plus désespérant, la politique dite « de rigueur » fait augmenter, de facto, la dette.
Les gouvernants français ont sous les yeux les exemples européens : pas fameux. Alors pourquoi persévérer dans la même ligne. Certains économistes avisés pensent, d’ailleurs, que toute l’Europe sera contaminée. Ils ont aussi l’exemple américain : les USA, malgré les chipotages entre les Républicains et les Démocrates, font de la dette. Et beaucoup. Et y a-t-il un seul gouvernant, économiste ou autre qui croie sincèrement que les USA rembourseront leur dette ? Ils ne le feront jamais, car ce ne sera jamais possible. Les USA sortiront par le bas, c’est-à-dire la dévaluation probablement déjà masquée par des procédures discrètes.
Ce que devait alors faire le gouvernement français ?
Déjà, nettoyer un peu les niches fiscales, ne conservant que celles qui sont propice à l’emploi (emplois familiaux, par exemple).
Ensuite, nettoyer de même les mille et quelques dispositifs d’aides.
Ensuite, mettre en place un programme de travaux non délocalisables par la main d’œuvre : on voit d’emblée :
– Transports en commun et particulièrement en infrastructure,
– Logement sociaux y compris pour la classe moyenne et logements très sociaux pour les familles qui s’éparpillent dans des centres d’hébergement dont le fonctionnement est très onéreux et dans les chambres d’hôtel
– Recherche publique et recherche privée si elle accepte que l’usage des fonds soit contrôlé par l’État,
– Immense programme d’étude, de recherche et développement dans la production et le stockage des énergies nouvelles,
– Faire accueillir de façon positive par les banques, les demandes des PME, car il entre normalement dans la vocation des banques de prendre des risques,
– Enfin, favoriser les projets émergents d’entreprises coopératives, car on sait bien que la productivité dans ces entreprises est prodigieusement élevée.
– Par contrat, ou tout autre dispositif, veiller à ce que pas un centime ne tombe dans l’escarcelle des dividendes ou des profits, notamment dans le cas des sociétés financières qui n’ont d’autre projet que d’augmenter leur profitabilité sans projet industriel véritable.
Voilà quelques exemples de ce qu’il aurait fallu faire. En lieu et place, on nous a exhibé un programme de bidouillage de la TVA, assorti d’un « crédit d’impôt », tout cela bien compliqué et disponible à tous l’effets d’aubaine propres à augmenter les gains des établissements (on n’ose pas dire « entreprises ») financier.
Comme programme de gauche…
Notes d’économie politique 78 – 9 novembre 2012
PS: On en a un peu assez de répéter toujours les mêmes choses !
1014- 09/11/2012
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