Les écologistes ont des ministres et n’ont toujours pas de projet

Les écologistes ont des ministres et n’ont toujours pas de projet

«Aujourd’hui, nous incarnons souvent l’insoutenable légèreté de l’arrivisme… Nous avons échoué, dit-il, là où on voulait redonner espoir: en faisant de la politique autrement», (Daniel Cohn Bendit, Le Figaro, 22 mai 2012).
On aurait pu imaginer que l’entrée dans le gouvernement et la constitution d’un groupe parlementaire aurait été l’occasion, pour les écologistes, de mettre en ordre leur projet politique. Mais il n’en fut rien. Ils ont bien grouillé pour avoir ces postes (Jean Vincent Placé doit être bien déçu). Et maintenant que, forts de leurs misérables 2% de la présidentielle, les voici un peu embarrassés quant on les interroge sur leur attitude vis-à-vis de projets du gouvernement qui pourraient n’être point aussi écologique que ça. Quand la presse les presse de répondre, un peu sournoisement évidemment, ils bottent en touche parlant de soutien du gouvernement sans exclure toutefois de déposer des projets de loi qui pourraient… et patati et patata. Étrange, car voici un parti au moins double (Europe Ecologie et Les Verts) qui n’est là où il est que grâce à la trouille pré-électorale du Parti Socialiste et qui se permettraient de… Car il faudra bien qu’ils l’avalent, le projet de François Hollande sur le démantèlement des centrales nucléaires ! Et d’autres couleuvres à avaler et chapeaux à manger, les attendent.
Sont-ils prêts, comme l’a si bien dit Chevènement à partir ou fermer leur gueule ? Certaines ont déjà commencé à caqueter. Il a fallu qu’on les mette au coin. D’aucun leurs donnent six mois. Les plus généreux, un an.
On pourra, en cette occasion, féliciter le Front de Gauche qui a quatre fois moins de députés pour quatre fois plus de voix, de n’avoir sollicité aucune fonction ministérielle pour disposer de son entière liberté de vote.
Hormis le projet politique indiscernable, on peut craindre aussi de bons moments de bordel interne dont les écologistes sont friands. Déjà, ils ont un nom double (EE et LV) et ils ont DEUX co-présidents de groupe. Et un porte-parole ! Voilà qui est nouveau. Que se passera-t-il quand les deux présidents ne seront pas d’accord ? Et quelle parole le porte-parole devra-t-il alors porter ?
Au final, on ne peut que regretter le tapis (vert ou rouge ?) que le Part Socialiste a déroulé pour une organisation qui représente si peu et s’intéresse si mal aux citoyens. Pour l’heure, le peuple est plus préoccupé par le chômage que par le démantèlement des centrales nucléaires dont il pressent bien qu’il se traduira par une hausse significative du coût de la vie.

Bakounine