Peu importent les raisons qui ont prévalu dans la décision de proposer aux grecs de se prononcer par référendum sur le « plan d’austérité » imposé par les Européens, mais en réalité les « marchés ». On avait un peu trop pris l’habitude de gouverner sans interroger le peuple. Voilà qui est une sage décision.
La proposition du Premier Ministre grec provoque un tollé d’imprécations. Et pourtant n’est-ce pas démocratique que de consulter le peuple ? Voilà des semaines qu’on dit au peuple qu’il va subir une cure d’austérité pour des raisons dont il n’est aucunement responsable. Et ceci, sans le moindre débat dans es assemblées élues. Les décision sont prises dans des comités qui ne représentent personne, sinon la terreur devant la dictature de la finance.
Naturellement, les « marchés » s’affolent et les cours se remettent à jouer au yoyo. Y a-t-il quelque chose de plus infantile que les marchés ? La simple hypothèse que le peuple pourrait repousser ce plan sauvage leur fait mouiller la culotte. Les « marchés » n’aiment pas qu’on interroge le peuple.
Ce 1er Novembre, les marchés on accusé une forte baisse, comme l’on dit. Les marchés gouvernent le monde et s’énervent quand il est question de démocratie. Un marché qui s’énerve est un marché qui baisse selon le bon vouloir d’une bande de joueurs de casino qui n’ont d’autre objectif que leur enrichissement personnel. Ces gens-là se moquent éperdument du fait que le nombre de pauvres et de chômeurs va augmenter significativement en Grèce. L’égoïsme de ces gens-là est incommensurable.
Que va-t-il se passer ?
Ou bien le référendum approuvera l’austérité et le gouvernement grec y puisera une légitimité. Ou bien le référendum produira un rejet et il faudra bien tenir compte, pour une fois, de la voix du peuple. Voilà ce qu’il en aura coûté de faire une Europe des marchands, et seulement des marchands sans prendre l’avis des peuples pour mettre en place une véritable politique économique et sociale.
Tous les gens sérieux savent bien qu’il aurait fallu faire de l’Europe autre chose que la concaténation des intérêts de chaque nation. Tous les gens sérieux savent bien qu’avant d’inventer l’euro, il aurait été nécessaire de mettre en place une véritable politique budgétaire, économique et sociale sous une forme probablement fédérale. Mais on a voulu suivre au plus vite l’appât du gain dans une organisation quasi nulle.
Aujourd’hui, c’est le retour du bâton. Seule une prise de pouvoir forte et réelle des états sur l’économie pourra remettre les choses en ordre. Mais il est à craindre qu’une fois encore, on fera un bricolage dont le peuple fera, comme d’habitude, les frais.
Il faut que « le peuple souverain s’avance » comme on le chante dans le Chant du Départ et fasse valoir ses droits !
Notes d’économie politique 63 – 1er novembre 2011
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