Archive dans 14 septembre 2011

La Zone Euro est une polygamie multiculturelle sans droit au divorce

L’euro a mis la Grèce dans une position probablement incompatible avec ses habitudes économiques et politiques. Pour des raisons diverses, ce pays a toujours été éloigné de la bonne gestion budgétaire. Certaines étaient et sont toujours fâcheuses, comme la corruption, le travail au noir et la dissimulation des revenus. Mais les grecs sont ainsi. Ils ne sont pas vertueux dans ce domaine et l’entrée dans l’euro n’a pas vraiment changé les choses.
Il ne faut pas oublier qu’à l’origine, en 1981, la Grèce n’aurait pas dû entrer dans le marché commun. Son économie n’était nullement à la hauteur. Ce choix fut politique, notamment pour extraire la Grèce du péril de la dictature des colonels et maintenir un régime démocratique.
A l’époque, l’habituelle politique inflationniste se traduisait régulièrement par une dévaluation de la drachme. Avec le serpent monétaire, ceci devint limité. Avec l’Euro, c’est devenu impossible.
Aujourd’hui, ce pays n’a toujours pas modifié sa gouvernance économique. Peut-on le lui reprocher ? Pas nécessairement. Est-ce vraiment possible ? N’y a-t-il pas des blocages culturels, des habitudes bien ancrées dont on ne se défait pas en 30 ans ? Avec l’euro, on imaginait que les finances grecques serait gérées comme dans un pays du Nord de l’Europe (on remarquera, d’ailleurs, au passage, que parmi les pays les plus incertains, se trouvent aussi l’Italie, l’Espagne et le Portugal, pays du sud). Ou alors, on faisait semblant d’y croire, ce qui démontre l’impéritie des gouvernants d’alors. Toujours est-il qu’il n’est plus possible de décider de dévaluer, comme au temps des parités fixes, ou de laisser les marchés de change effectuer cette dévaluation de facto.

Cette situation, comme on en découvre et découvrira plusieurs autres, démontre bien la manière précipitée et stupide de la construction européenne. Seuls des règles qui étaient destinées à favoriser le libre commerce, et partant l’enrichissement capitaliste, ont été mises en place. Le Traité de Lisbonne, contre lequel de nombreux citoyens se sont élevés, n’est pratiquement qu’une concaténation de dispositifs ayant cette vocation.
Il était, il est toujours, illusoire d’imaginer une communauté économique d’états si différents sur le plan culturel. Surtout sans avoir défini des clauses de sauvegarde permettant de détacher un morceau. La mise en place d’une véritable politique sociale aurait pu atténuer les différences. Mais celle-ci a toujours été remise à plus tard tant l’appât du gain fut prédominant.
Aujourd’hui, la Zone Euro est une polygamie multiculturelle sans doit au divorce. Autrement dit, un immense bordel.

Le 11 septembre 1973

Le 11 septembre 1973, au Chili, le gouvernement démocratique de Salvador Allende fut renversé par un coup d’état militaire dirigé par Augusto Pinochet. On a de bonnes raisons de croire que ce coup d’état a été soutenu, sinon organisé, en sous-main, par certaines multinationales, la CIA et par le gouvernement des Etats-Unis. Le Président état alors Richard Nixon.

« « Le 14 septembre, Agustín Edwards Eastman, l’homme le plus riche du Chili à l’époque, rencontre Nelson Rockefeller afin de demander de l’assistance. Le lendemain, Edwards rencontre Richard Helms, directeur de la CIA, et le soir les deux hommes se retrouvent à la Maison blanche, à Washington. Richard Nixon réagit très durement à la perspective inattendue de la victoire d’Allende, que les services américains avaient mal appréciée. Il ordonne alors d’éviter qu’Allende devienne président. La CIA met en place un plan pour empêcher qu’Allende prenne ses fonctions grâce au vote du Congrès, prévu pour le 24 octobre, plan parfois connu comme le Track One. Parallèlement Nixon demande la promotion d’un coup d’État à travers une autre procédure en cercle restreint, pour éviter de passer par le département d’État (ministère des affaires étrangères) qu’il estime incompétent et court-circuiter l’ambassadeur, c’est le Track Two :
• Le Track One (aussi connu sous le nom de «gambito Frei») a pour objectif de faire élire Alessandri par le Congrès. Une fois élu, ce dernier renoncerait à sa charge et de nouvelles élections où la droite soutiendrait alors Eduardo Frei seraient organisées. Cependant, ce plan n’a pas fonctionné. La DC et l’UP sont arrivées à une entente après la victoire d’Allende et l’on révèle l’existence d’un pacte secret entre les deux candidats de gauche (Tomic et Allende). Dans ce pacte chacun renonce à la victoire de l’autre si les différences de votes sont supérieures à 5 000, et celle d’Alessandri seulement si elle est supérieure à 100 000 votes. Finalement, pour accorder son support lors du vote du Congrès, la démocratie chrétienne exige la promesse qu’Allende respectera la constitution et les libertés fondamentales.
• Le Track Two consistait à inciter les forces armées chiliennes à intervenir et annuler les élections. Le général Roberto Viaux devait mettre en place ce plan. La sédition au sein de l’armée chilienne fut favorisée en coordination avec le mouvement d’extrême-droite Patrie et Liberté]. Les États-Unis avaient renoncé à mettre en œuvre ce plan quand le 22 octobre 1970 Roberto Viaux passe à l’action : le chef d’état-major Schneider, susceptible de s’opposer à un coup d’État est grièvement blessé par les éléments séditieux menés par le général Roberto Viaux, lors d’une tentative d’enlèvement. Bien que son chauffeur l’ait amené dans un hôpital militaire, il allait mourir le 25 octobre. Les circonstances de sa mort entraînent une large condamnation de la population et éloignent la possibilité d’un putsch. » (Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende).

Dans son discours devant l’ONU, en décembre 1972, Salvador Allende avait notamment déclaré :
 » Nous sommes face à un véritable conflit entre les multinationales et les Etats. Ceux-ci ne sont plus maîtres de leurs décisions fondamentales, politiques, économiques et militaires à cause de multinationales qui ne dépendent d’aucun Etat. Elles opèrent sans assumer leurs responsabilités et ne sont contrôlées par aucun parlement ni par aucune instance représentative de l’intérêt général.
En un mot, c’est la structure politique du monde qui est ébranlée. Les grandes entreprises multinationales nuisent aux intérêts des pays en voie de développement. Leurs activités asservissantes et incontrôlées nuisent aussi aux pays industrialisés où elles s’installent « 

Le coup d’état du 11 septembre au Chili, dans lequel les USA ont été impliqués, a provoqué la mort de plus de 3000 personnes, sans compter les « disparitions » qui suivirent pendant les longues années de la dictature d’Augusto Pinochet.

L’attentat du World Trade Center du 11 septembre 2011 n’a provoqué « que » 2750 victimes.

Fillon, pourquoi n’as-tu pas taxé la mort ?

Monsieur le Premier Ministre,
Avec vos complices misérables, la Pécresse et le Baroin, vous avez doublé l’impôt sur les cotisations des mutuelles. Doublé ! J’ignorais même que cela existât. Dans quel immonde esprit, une telle idée a-t-elle pu germer ?
Tant qu’à taxer la santé, pourquoi n’avoir pas taxé les remboursements ? Voilà qui eût été bien plus fructueux.
Tout cela est bien mesquin.
Le temps est venu de taxer les cancers. Voyez tout ce que coûtent les cancers. Alors, une petite contribution au paiement de la dette, en passant… Et puis aussi les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux. Tant qu’à être immonde, autant l’être tout à fait.
Et puis, en apothéose, la taxe sur les frais d’obsèques. Pas de détail, 100% ! La pauvre malheureuse famille est si éprouvée qu’elle ne se rendra compte de rien.
Recevez, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de mon profond mépris.

Communiqué : DSK revient. Tout s’arrête


Soyons heureux. Le spermatogène international est revenu. Quand son avion s’est posé sur les pistes de l’aéroport, le monde s’est arrêté.

Les prisons nord-coréennes se sont ouvertes.
Les somaliens ont cessé d’avoir faim.
Fukushima a cessé d’envoyer des gaz radioactifs.
Les insurgés libyens ont cessé de chercher Kadhafi.
Nicolas Sarkozy a pris sa carte du Parti de Gauche.
La dette grecque s’est effacée.
La CGT s’est engagée à ne plus faire grève.
La TVA de la restauration est remontée à 19.6%
Rachida Dati a révélé le nom du père de son enfant.
L’âge de la retraite est revenu à 60 ans.
Schneider a décidé de ne plus délocaliser.
Bettencourt a donné toute sa fortune aux pauvres et s’est retirée dans un couvent.
Berlusconi a confessé ses crimes.
Claude Guéant a ouvert la France à l’immigration.
Le pape a plaidé pour le préservatif.
Les islamistes ont libéré tous les otages.

Et, naturellement :
Jacques Lang est venu faire l’intéressant devant la presse.
Et on n’a pas vu le petit oiseau

Instit’ depuis 24 ans, je suis venu vous dire que je démissionne

Laurent Ott, membre du mouvement Freinet, a envoyé une lettre de démission à son Inspecteur d’Académie. Il y exprime sa colère face aux réformes dégradant les principes et le sens de l’école, son exaspération à ne pouvoir exercer pleinement et intelligemment son métier et, enfin, sa lassitude à voir prospérer le déni des droits et besoins des élèves (Rue89).

Je souhaite par ce courrier, Monsieur l’inspecteur, vous présenter ma démission. Depuis la fin des années 80, je n’ai pu qu’assister à la dégradation de la liberté éducative et pédagogique de l’enseignant, et à l’appauvrissement du champ éducatif à l’école.

Sous couvert d’un « recentrage » perpétuel vers l’acquisition de « fondamentaux », de socle, l’école primaire s’est appauvrie, s’est repliée sur elle-même ; elle s’est coupée des ressources de son environnement naturel, à la fois urbain, familial et social.

Le temps et le champ de l’enseignement se sont retrouvés de plus en plus quadrillés d’objectifs, d’injonctions et de contrôles. Les possibilités pour les enseignants comme pour les élèves, de faire preuves d’initiative et d’autonomie sont progressivement et toujours plus rognées par des injonctions dans tous les domaines et une inflation de règlementations dissuasives.

Le plan Vigipirate, l’alourdissement des procédures d’autorisation de sortie, ou d’intervention de tiers, la règlementation des activités physiques […] ont constitué autant d’entraves au développement d’un climat éducatif souhaitable, dans les classes et dans les écoles.

Qui peut encore en effet, dans sa classe et dans son école, sortir en toute simplicité, faire la cuisine, utiliser les transports en commun, faire participer les parents au quotidien de la classe, faire une sortie vélo avec ses élèves ou organiser un séjour avec eux ?

Sans que l’on y prenne garde, c’est toute la liberté éducative nécessaire à l’apprentissage de l’autonomie et au développement des relations éducatives de base qui se sont retrouvées progressivement rejetée hors de l’école.

A la place, nous avons connu une inflation des évaluations en tous genres, nationales, de circonscription ou exceptionnelles, qui prennent de plus en plus de temps, de plus en plus de place et qui déterminent lourdement le quotidien des élèves, comme celui des enseignants.

Cette tendance est allée si loin, que l’on peut se demander si l’enseignement à l’école n’est pas en train de perdre tout sens en se réduisant à la simple préparation… de ses propres évaluations.

En vingt-quatre ans, je n’ai observé également aucun progrès dans la formation ou l’accompagnement des jeunes enseignants.

La formation éducative, l’accès à une formation consistante dans les domaines de la connaissance du développement psycho-affectif de l’enfant, de la connaissance des réalités sociales et contraintes des familles les plus précaires, sont toujours refusés aux jeunes enseignants qui subissent de plein fouet les peurs, les préjugés, auxquels les expose leur impréparation.

Membre de l’Icem pédagogie Freinet de longue date, j’aurais souhaité contribuer à l’intérieur de l’Education nationale au développement d’une pédagogie respectueuse de l’enfant, de ses besoins et de ses aspirations.

Je suis malheureusement aujourd’hui forcé de constater que de telles pratiques pédagogiques n’ont plus de place dans l’Éducation nationale, telle qu’elle est devenue.

Les sanctions, ou plus banalement les brimades et dénis de reconnaissance pleuvent sur nos collègues et camarades qui, partageant nos principes, refusent les modes d’évaluation néfaste, l’absurdité du » soutien scolaire » obligatoire, ou le fichage des enfants dans Base Élèves.

La relation avec la hiérarchie s’est tellement dégradée qu’il n’y a plus de place aujourd’hui dans notre institution que pour des relations d’autoritarisme et de servilité qui empêchent le développement de toute créativité nécessaire à l’acte d’éduquer. Aujourd’hui, Monsieur l’Inspecteur, il devient clair que c’est en dehors de l’école que peuvent se développer de véritables innovations pédagogiques et éducatives.

C’est pour cette raison, que dans le cadre de l’action associative, je contribue à promouvoir de nouvelles formes de travail éducatif qui, répondant à des besoins sociaux pressants, ne trouvent pas de place à l’école.

C’est également pour cette raison que dans le cadre de la formation professionnelle, je contribue à développer des actions de formation propres à aider les éducateurs d’aujourd’hui à devenir les véritables promoteurs et ingénieurs de leur pratique professionnelle et éducative.

Constatant que ces objectifs n’ont plus aujourd’hui de place dans l’Education nationale, je vous prie donc de prendre en compte ma démission. Dans cette perspective, je vous prie de croire en mon attachement profond à l’éducation et à la pédagogie.

Célestin Freinet