Archive dans 10 août 2011

Voilà des années que le monde libéral ne fait rien

En France, le libéralisme d’après guerre a débuté dès le départ du Général de Gaulle. Avec Pompidou, la banque et la finance se sont vues ouvrir les portes de l’état. En Occident, nombre de pays y étaient venus plus tôt, d’autres y viendront plus tard. Dans certains cas, il accompagnera la chute des dictatures (colonels, Franco, Salazar). On peut même affirmer que, sans la complicité des banques et de la finance, ces révolutions ne se seraient pas produites. Une certaine dose de nationalisme et de direction de l’économie a toujours prospéré dans les régimes totalitaires. En raison de leur complicités et de la scandaleuses injustice dans la répartition des fruits du travail, ces régimes n’ont cependant jamais été capables de mettre en place une économie de prospérité et de consommation populaire aussi bien en Europe de l’Est qu’en Espagne ou au Portugal.
Lorsque les dictatures ont été balayées, les peuples se sont rués sur la consommation selon le modèle américano-européen : économie de marché, libre échange, constitution de groupes capitalistes dominants.
Les pays qui se sont ralliés plus tard à la démocratie, notamment en Amérique du Sud, après avoir combattu les multinationales nord-américaines, se sont aussitôt ralliés à l’économie de marché. Ces pays sont devenus prospères, au sens du FMI, sans pour autant, comme partout ailleurs, avoir éradiqué la pauvreté et le chômage.
En même temps, les pays non démocratiques se plaçaient en position de concurrence, notamment en matière de coût de main d’œuvre. La totalité de la richesse profitait à quelques groupes ou à quelques clans avec la complicité des multinationales qui pratiquaient quasi ouvertement la corruption. Si possible, on maintenait le peuple dans la soumission et la pauvreté. Au pire, on laissait se développer une bourgeoisie qui s’enrichissait de façon importante et qui ne constituait évidemment pas un risque pour les pouvoirs en place.
Quand cette structure (pouvoir fort, complicité d’une classe sociale bénéficiaire, complicité avec les multinationales) impactait la Côte d’Ivoire, il n’y avait guère de conséquence pour l’économie mondiale. Quand il s’est agi de la Chine, ce n’était plus la même chose.
Dans le monde libéral, la libre concurrence dont on disait religieusement qu’elle était un facteur de développement, s’établit partout. Entre entreprises, entre régions, entre pays. Ceux qui avaient la main d’œuvre la moins chère produisaient à bas prix des biens de consommation qu’achetaient les futurs chômeurs des pays où la main d’œuvre était plus coûteuse, au plus grand bénéfice des organismes qui étaient à la manœuvre, c’est-à-dire les sociétés financières, les banques, les multinationales. En même temps, pour maintenir un bon niveau de rémunération des actionnaires, il devenait nécessaire, paradoxalement, de supprimer la concurrence, pour se retrouver à deux ou trois pour pratiquer des ententes, avec le massacre social que l’on sait.
Naturellement, les gouvernements qui sont parfois composés de personnes compétentes, ont vite pris la mesure des inconvénients pour le tissu industriel et la politique sociale. Il était devenu indispensable de réglementer. On fit alors des groupes, G7, G8, G20, etc.. Les montagnes ont accouché de vers de terre. On n’a pratiquement rien réglementé. On a laissé le prix de l’énergie aller et venir sous l’effet de la spéculation. On a laissé faire toutes les délocalisations. Pire encore, on a laissé commercer avec la Chine, notamment, dont la monnaie est étonnamment sous évaluée.
On a laissé des banques jouer à toutes sortes de jeux raffinés et malhonnêtes au lieu de diriger les investissements vers des projets industriels productif. On a privatisé à tout va le peu qui était encore la propriété des états, avec les résultats que l’on sait et dont la Grande Bretagne fut l’exemple le plus imbécile.
Voilà que les chinois sont en train de mettre au point des milliers de robots pour fabriquer des produits électroniques actuellement fabriqués (un peu) par des humains.

Au nom de principes stupides (libre concurrence, économie de marché, mondialisation) mis en œuvre et développés par esprit de système l’économie mondiale est au fond du trou. Et pour faire bonnes mesure, ce sont les banques sauvées par les états au moment de la crise conséquence des « subprimes », qui s’en prennent aujourd’hui aux dettes des états

Notes d’Économie Politique N° 59 – 10 août 2011

La richesse mondiale aux mains des joueurs de roulette russe

Autrefois, au temps des parités fixes, on dévaluait dans la nuit du dimanche au lundi. A l’ouverture de la bourse, la monnaie avait perdu un certain pourcentage de sa valeur. Les prêteurs s’étaient fait baiser. Ce n’était pas très honnête. C’était comme ça.
Aussi, avait-on inventé des emprunts dont la valeur était indexée sur l’or. Les états perdaient la main puisque indexation sur un critère indépendant. Du coup, les créanciers se firent des pudenda in aurum.
Le libéralisme a laissé le soin d’établir les cotes aux « marchés ». Que sont les marchés ? Une bande d’hystériques infantiles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et qui étaient absents le jour de la distribution des cerveaux rationnels. Quand les choses ne vont pas trop bien, ils ne serrent pas les fesses. Ils pissent et chient de peur la diarrhée verte sous la conduite de quelques gourous autoproclamés experts.
Comme les états ont abandonné tout pouvoir sur ce sujet, ils n’ont plus qu’à renter dans les épaules leurs têtes inondées de pisse et de diarrhée verte.
Et, pendant ce temps-là, quelques plus malins que les autres, spéculent à la hausse ou à la baisse selon le sens du courant et se les font encore in aurum tout en dépossédant les citoyens les plus pauvres de leur dernier morceau de pain.
C’est amoral. C’est odieux. Et tous les chefs d’état du monde se lamentent impuissants en faisant de grands gestes inutiles.

Capitalisme. Libéralisme. La fin ?

Il semble bien que les gouvernants soient à l’affût des nouvelles boursières et des communiqués agences de notation. Or les bourses baissent et les agences baissent leurs notes. Mais qui pourrait affirmer que les bourses soient un bon baromètre des économies ? Personne. Et les exemples anciens montrent bien que les spéculateurs sont d’une versatilité qui n’a d’égale que leur appât du gain. Qui pourrait affirmer que les agences de notation disposent des instruments de mesure fiables et certifiés des économies des chaque pays ? Personne. Ces agences fluctuent selon des critères abscons et dont les qualités métriques sont évidemment contestables.
L’émotion prime sur la raison. Personne ne sait plus où cela conduira. Les états prennent des mesures à tout va dont la principale caractéristique consiste à emprunter davantage et pour plus longtemps. Demain, on rasera évidemment gratis, car les états ont fait trop de dettes et ne pourront rembourser sauf en générant d’autres dettes. Ceci s’appelle de la « cavalerie ». Madoff gouverne le monde !
Et tout un chacun fait semblant d’y croire. Notamment les organismes financiers contraints de prêter davantage pour espérer un jour retrouver une partie de la mise antérieure. Après avoir joué à la roulette russe en se vendant et se revendant des titres sans valeur sur les marchés privés, les banques continuent avec des valeurs du marché public. Ont-elles le moyen de faire autrement ? Probablement pas. Tout état en cessation de paiement cesserait de rembourser aux banques ce qu’il a emprunté à ces mêmes banques. Lesquelles banques, au passage, continuent à faire des profits, à rémunérer ses actionnaires, à payer grassement leurs dirigeants et leurs tenanciers des tables de jeux mondiaux.
Tout cela est donc fictif, bidon, et la véritables mission des banques qui devrait être d’apporter des crédits pour soutenir des projets industriels et commerciaux destinés, entre autre, à générer des emplois, est complètement négligée. Le monde est devenu un immense poker menteur. Mais ce ne seront pas les joueurs qui perdront. Les pertes se concrétiseront sous forme de « rigueur », i.e. baisse du pouvoir d’achat, chômage, catastrophes sociales. Pendant ce temps, les travailleurs ne peuvent que contempler ce bordel mondial, l’angoisse de la perte de l’emploi au ventre. Ils perdront beaucoup. Les banques et les capitalistes, un peu.
Il se peut que le système se plante complètement. Lors les banques et les capitalistes perdront davantage (sauf les lingots d’or et les diamants planqués dans les slips). Les travailleurs perdront tout. « Circulez », dira-t-on, « il n’y a pas de travail. Allez vous inscrire au chômage ! ». Et les états, histoire de distribuer des allocations minables, emprunteront encore et encore. La course au profit effrénée aura conduit au naufrage, en dévastant, au passage, la planète qui ne se relèvera peut-être pas de ce foutoir.
En ce mois d’août 2011, il est évident que le modèle capitaliste libéral est au bout du rouleau et proche de l’agonie, alors que, pendant des décennies et des décennies, une minorité d’individus se sera goinfrée d’enrichissement sans cause. Il est peut-être temps de lire ou relire Marx… et quelques autres.
On dit que de tels désordres trouvent leur issue dans une bonne guerre. Délicieuse perspective.
Par l’élection (peut-être), par la révolution (plus probablement), les peuples doivent donc prendre la main sur leur destin.
Seul le modèle coopératif se présente alors comme une petite chance de salut.
Notes d’économie politique 58 – 5 août 2011

Post pour l’anonyme

Monsieur (ou madame) l’anonyme qui postez des commentaires peu flatteurs, je tiens à vous dire ceci :

Poster des commentaires sur les contenus des articles est légitime et, même souhaitable. Le débat d’idées est l’honneur de la démocratie.
Mais il n’est pas correct de poster des attaques ad hominem en se cachant derrière l’anonymat. C’est très lâche et ceci ôte toute valeur à ce que vous écrivez. Le système me fournit votre adresse de messagerie, mais vous trichez en donnant de fausses adresses. Sachez que je reçois aussi votre adresse IP dont il est possible d’en faire usage.

Pour l’heure, tant que vous n’aurez pas retiré votre masque, vos commentaires seront systématiquement supprimés