Capitalisme. Libéralisme. La fin ?

Capitalisme. Libéralisme. La fin ?

Il semble bien que les gouvernants soient à l’affût des nouvelles boursières et des communiqués agences de notation. Or les bourses baissent et les agences baissent leurs notes. Mais qui pourrait affirmer que les bourses soient un bon baromètre des économies ? Personne. Et les exemples anciens montrent bien que les spéculateurs sont d’une versatilité qui n’a d’égale que leur appât du gain. Qui pourrait affirmer que les agences de notation disposent des instruments de mesure fiables et certifiés des économies des chaque pays ? Personne. Ces agences fluctuent selon des critères abscons et dont les qualités métriques sont évidemment contestables.
L’émotion prime sur la raison. Personne ne sait plus où cela conduira. Les états prennent des mesures à tout va dont la principale caractéristique consiste à emprunter davantage et pour plus longtemps. Demain, on rasera évidemment gratis, car les états ont fait trop de dettes et ne pourront rembourser sauf en générant d’autres dettes. Ceci s’appelle de la « cavalerie ». Madoff gouverne le monde !
Et tout un chacun fait semblant d’y croire. Notamment les organismes financiers contraints de prêter davantage pour espérer un jour retrouver une partie de la mise antérieure. Après avoir joué à la roulette russe en se vendant et se revendant des titres sans valeur sur les marchés privés, les banques continuent avec des valeurs du marché public. Ont-elles le moyen de faire autrement ? Probablement pas. Tout état en cessation de paiement cesserait de rembourser aux banques ce qu’il a emprunté à ces mêmes banques. Lesquelles banques, au passage, continuent à faire des profits, à rémunérer ses actionnaires, à payer grassement leurs dirigeants et leurs tenanciers des tables de jeux mondiaux.
Tout cela est donc fictif, bidon, et la véritables mission des banques qui devrait être d’apporter des crédits pour soutenir des projets industriels et commerciaux destinés, entre autre, à générer des emplois, est complètement négligée. Le monde est devenu un immense poker menteur. Mais ce ne seront pas les joueurs qui perdront. Les pertes se concrétiseront sous forme de « rigueur », i.e. baisse du pouvoir d’achat, chômage, catastrophes sociales. Pendant ce temps, les travailleurs ne peuvent que contempler ce bordel mondial, l’angoisse de la perte de l’emploi au ventre. Ils perdront beaucoup. Les banques et les capitalistes, un peu.
Il se peut que le système se plante complètement. Lors les banques et les capitalistes perdront davantage (sauf les lingots d’or et les diamants planqués dans les slips). Les travailleurs perdront tout. « Circulez », dira-t-on, « il n’y a pas de travail. Allez vous inscrire au chômage ! ». Et les états, histoire de distribuer des allocations minables, emprunteront encore et encore. La course au profit effrénée aura conduit au naufrage, en dévastant, au passage, la planète qui ne se relèvera peut-être pas de ce foutoir.
En ce mois d’août 2011, il est évident que le modèle capitaliste libéral est au bout du rouleau et proche de l’agonie, alors que, pendant des décennies et des décennies, une minorité d’individus se sera goinfrée d’enrichissement sans cause. Il est peut-être temps de lire ou relire Marx… et quelques autres.
On dit que de tels désordres trouvent leur issue dans une bonne guerre. Délicieuse perspective.
Par l’élection (peut-être), par la révolution (plus probablement), les peuples doivent donc prendre la main sur leur destin.
Seul le modèle coopératif se présente alors comme une petite chance de salut.
Notes d’économie politique 58 – 5 août 2011
Bakounine