L’euro a été inventé pour se glisser entre l’écorce et l’arbre du libéralisme. Au motif de la mondialisation, on a cherché à inventer quelque chose qui puisse contrebalancer le dollar ou le yen. C’était déjà une entorse au libéralisme qui prônait la libre concurrence entre les entreprises, les états et les monnaies. L’une de ces protections était d’empêcher les dévaluations, soit par les cours du marché, soit par les décisions des états au temps des parités fixes.
Quoique friand de libre concurrence, le libéralisme n’aime pas les fluctuations des monnaies, sauf pour spéculer dessus. Mais on ne peut pas s’enrichir par la simple spéculation des monnaies si elles ne servent pas à vendre ou à acheter. L’euro a donc été inventé pour supprimer les fluctuations des monnaies européennes. La soi-disant Constitution Européenne est d’ailleurs truffée de trucs et de machins destinés à gérer l’économie (et non à définir comme elle le devrait, les fondamentaux de la démocratie européenne).
On a alors fabriqué l’euro en mariant, non seulement la carpe et le lapin, mais aussi le lièvre et la tortue, soit des économies et des modes de gouvernance économique à des niveaux très différents. La Grèce a toujours vécu sur le déficit et l’inflation, l’Allemagne sur l’équilibre budgétaire et la stabilité (et la solidité) du mark.
Le libéralisme stupide, en inventant l’euro, a modifié pour sa convenance immédiate, certaines règles tout en ne modifiant pas les autres y compris celle qui étaient dépendantes. Naturellement, on a inventé d’autres règles destinées, en même temps, à préserver les précédentes. En clair, les états ne devaient pas générer de déficit au-delà d’un certain seuil que presque personne n’a respecté.
S’ensuivirent les effets de bord.
Alors, on demande aux autres de payer les dettes de la Grèce, du Portugal, de l’Irlande. Par punition, on a décidé de pressurer les peuples de ces pays. Ces peuples n’y sont pour rien. Les responsables, notamment les gouvernants, vont, naturellement passer au travers. Pourtant, on va diminuer les salaires, augmenter le chômage et la pauvreté.
Personne n’est capable de prévoir les conséquences de ces décisions improvisées et foutraques.
Bien sûr, les peuples n’ont pas été consultés
Notes d’économie politique 57 – 17 juillet 2011
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