Le scandale grec !

Le scandale grec !

Après que ses hommes politiques aient conduit la Grèce là où elle est arrivée, la liste des punitions que le peuple va subir est longue et injuste. On s’étonne d’ailleurs que ces dirigeants politiques soient encore là. Dans le monde des affaires, les dirigeants d’entreprise ayant d’aussi lamentables résultats seraient limogés. A moins qu’ils n’aient été mis là pour procéder à des « restructurations », comme l’on dit, ou à des licenciements. Peut-être est pour cela qu’on les conserve.
Et l’Europe et le F.M.I. sont là, comme un fond de pension américain qui serait l’actionnaire majoritaire, à pousser à des mesures « d’austérité » qui ne seront que des spoliations. Les décideurs du F.M.I. ou les décideurs européens n’en verront pas leur train de vie personnel modifié. Leurs rémunérations ne seront pas abaissées. C’est le peuple grec, et lui seul, avec un salaire minimum à 500 euros par mois, qui fera les frais de l’opération et qui verra son niveau de vie affecté pendant de nombreuses années. Car il leur faudra, non seulement subir l’austérité présente, mais aussi l’austérité future, car il faudra aussi rembourser les prêts.
Voilà l’étonnante trouvaille d’une Union Européenne dont les agissements ne sont pas pour les peuples, mais CONTRE les peuples. Il ne s’agit pas de venir au secours des grecs. Il s’agit de demander aux plus faibles de sauver le rouleau compresseur économique des intérêts qui ne sont pas les leurs. La « Constitution Européenne » montre ce qu’elle est réellement : un concordat de notaires autour d’un mariage sous le régime de la séparation des biens. « Europe sociale » ? Foutaises !
Dans le monde des affaires, il existe même une porte de sortie qui est le dépôt de bilan. Les grecs ne peuvent même pas y procéder. Ils sont priés de créer de la valeur qui leur sera aussitôt confisquée.
Travailler pour que la totalité des richesses produites soit confisquée par un tiers, pendant qu’on ne laisse à la main d’oeuvre que juste de quoi ne pas mourir de faim ! Cela a un nom. Cela se nomme esclavage.

Aujourd’hui, le peuple grec est totalement dépossédé de ses choix politiques. Le F.M.I., l’Europe, les dirigeants grecs se comportent comme des dictateurs qui imposent leur loi sans que le peuple ait été consulté. Où est la démocratie ? Est-ce à dire que la démocratie se trouve suspendue dès lors que de puissants intérêts économiques sont en jeu. On a dépouillé le peuple grec de ses droits fondamentaux. Il ne lui reste plus qu’à être pauvre et à travailler pour l’occupant. Heureusement, il lui reste le droit de s’indigner et de camper sur la place Syntagma, devant le parlement et de demander un référendum. Le jour où la police fera le vide, on sera revenu au temps des colonels.

Bakounine