Archive dans 8 mai 2011

Didier Lombard sauvé du chomedu !

Le pauvre Didier Lombard ! On l’avait mis un peu sur la touche à France Télécom  Il est vrai qu’il avait impulsé des méthodes de management étonnantes. Même un étudiant débutant en Psychologie du Travail les aurait trouvé stupides  Elles allaient tellement à l’encontre de tout ce que la recherche nous avait appris.

Ce qui n’empêchait pas ce Didier Lombard d’être toujours membre de quelques conseils d’administration au titre de quoi il palpait de bond jetons de présence. Ce qui ne troublait personne, y compris ceux qui siégeaient à la droite et à la gauche de celui qui est probablement à l’origine de quelques poignées de suicides.

Il était membre du conseil de surveillance de STMicro, il en devient président. STMicro sera bien surveillé. Et le Lombard va palper plus.

La théorie de la bande de requins qui gouvernent l’économie française trouve ici, une fois encore, son application. Ils s’entrenomment entre eux dans les conseils de ceci et de cela Comment disait l’autre : « Les copains et les coquins ! ». Ma foi !

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Il a pourtant pas l’air d’un assassin. On remarquera sa Légion d’Honneur à sa boutonnière

Gauche : nous ne voterons pas pour DSK !

C’est décidé. Nous sommes quelques uns et peut-être beaucoup qui avons décidé de ne pas voter pour DSK. Et nous avons décidé  aussi, de ne pas nous laisser intimider par le discours culpabilisateur annonçant un deuxième tour entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy.

Pour que cela n’arrive pas, le Parti socialiste n’a qu’à présenter un candidat où une candidate pour lequel la gauche pourra voter, c’est-à-dire un candidat de gauche qui parle de sujets de gauche au peuple de gauche. Comment le directeur du FMI pourrait-il être celui-là ? En proposant un candidat socialiste de centre-droit, le Parti Socialiste se tire une balle dans la tête. D’ailleurs, il a l’habitude. On attendait Jospin et on a eu Le Pen. Comment les socialistes ont-ils pu laisser Jospin s’enferrer comme il l’a fait ? On attendait Ségolène, on la disait gagnante à 54% et au final, elle a perdu. Elle a perdu parce que ceux-là même qui se haussent du col aujourd’hui pour venir sur le devant de la scène, avaient chié dans ses bottes.

Voilà quatre ans que Sarkozy sévit. Peut-on imaginer que Ségolène eût fait pire à sa place ?

Le Parti Socialiste va perdre de nouveau parce qu’il produit un discours inaudible pour les électeurs. Ecoutez Marine, un peu ! Elle sait quoi dire aux petites gens. Ah, Marine ! Il est temps de cesser de traiter le Front National comme une couche de bébé pleine de diarrhée. Marine Le Pen doit être combattue sur son programme, et ce ne sera pas facile. Ainsi et curieusement, la position du FN sur la question de l’Europe n’est pas si éloignée de celle du Parti de Gauche. Ce qui est quand même un sacré point de la politique à venir. Et que dire des syndicalistes de la CGT ou de la CFDT qui sont membres du Front National ?

Car le grand sujet est là : quid du capitalisme, du libéralisme, de l’europisme, qui organisent le pillage des richesses du travail vers les fonds de pension américains en garnissant des poches des complices avec de gras bonus ? Car c’est le véritable discours de gauche, celui qui se tient auprès des travailleurs et qui refuse de se placer dans le cadre d’une économie de marché. Dans cette question, il y a une ligne de démarcation qui passe dans le Parti Socialiste, dans les écologistes (Cohn Bendit a vraiment baissé !) et même quelque part dans l’UMP.

C’est ainsi que la vraie gauche s’organise autour d’une pincée de Socialistes, d’un bon nombre d’écologistes (dont les altermondialistes, par exemple), du Parti de Gauche, des communistes et du NPA. La cohérence n’est pas excellente, mais il y a un bon dénominateur commun. C’est là que se trouvent les vraies racines d’un programme de gauche. Exit DSK !

La vraie candidature unificatrice devrait non seulement présenter un Programme Commun négocié avec ses alliés potentiels, mais aussi annoncer l’équipe gouvernementale qui le mettra en œuvre en cas de victoire. C’est-à-dire annoncer qu’Eva Joly serait Ministre de la Justice, par exemple, et que Mélenchon se verrait confier tel ou tel ministère, etc., etc.. Il ne reste plus qu’à se demander quel candidat socialiste semble le plus capable de négocier à l’avance, un programme et une équipe de vraie gauche. Pour l’heure, on voit au moins qui en serait incapable. DSK est le premier d’entre eux.

 

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Libye : quand on a goûté à la liberté…

Les Libyens  ont goûté à la liberté. Certains sont morts pour elle. Il est inimaginable que la révolution ne réussisse pas, que Kadhafi ne soit pas expulsé, sinon tué et que ses affidés ne soient pas réduits.

Il est urgent de les aider, plus encore. Il serait bon de rappeler à Monsieur Obama qu’il y eut  un certain général La Fayette qui se porta au secours des américains contre les anglais. Et s’il est possible d’éliminer Ben Laden, il ne devrait pas être impossible d’éliminer le malade mental qui maintenait le peuple Libyen sous sa tyrannie. De toute façon, il n’y a plus de retour arrière possible sans d’énormes massacres que l’opinion mondiale ne saurait accepter. Allez, encore un petit effort.

L’illusion comique de la concurrence comme facteur de baisse des prix

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« L’Europe », entendons par là les doctrinaires et les « gouvernants » de cet amas de pays régis par le concordat de notaires dénommé Traité de Lisbonne, sont d’ardents thuriféraires de la libre entreprise et de la libre concurrence. Ce dogme s’applique aussi à ce qu’on a coutume de nommer « services publics », qui peuvent être non rentables, comme la distribution du courrier ou du téléphone dans des régions éloignées ou reculées.

Pour atteindre cet objectif défini par esprit de système, on a privatisé un certain nombre d’entreprises qui apportaient ces services, comme les télécommunications et la fourniture de l’énergie électrique, par exemple, désormais placées sous le régime du profit et de la concurrence. Cette politique perdure. Les transports ferroviaires de passagers devant être prochainement concernés.

Ces société nationalisées ont été vendues à des actionnaires qui se moquent royalement du service offert et souhaitent des dividendes. Ces sociétés, jetées dans le monde de la concurrence sauvage se trouvent alors dans la position pleine de contradictions du domaine privé. Pour prospérer, elles doivent vendre moins cher que les concurrents tout en maintenant un niveau de bénéfices suffisants pour ravir l’actionnaire.

Les premières victimes de cette politique sont les usagers des services publics placés dans des positions atypiques et dont la desserte sera coûteuse. Sur ce point, l’exemple de la téléphonie et d’Internet est tout à fait démonstratif. Aux citadins, le « haut débit », sans qu’il y ait forcément une différence de prix conséquente avec des services bien inférieurs. Du coup, on se retourne vers les collectivités territoriales pour dérouler du câble ou de la fibre optique faisant indirectement augmenter la facture de chacun via l’impôt. Fini le temps de l’égalité des citoyens et faute de services suffisants les zone rurales se dépeuplent quand il faudrait une sérieuse politique d’aménagement du territoire. Le coût des effets pernicieux de cette situation sont renvoyés vers l’impôt qui se trouve alors subventionner les profits des actionnaires.

Mais le plus rémunérateur consiste à maintenir un haut niveau de prix malgré la concurrence… à condition que toutes les parties s’entendent. Ce n’est pas là l’entente entre le petit commerce et le supermarché. Le petit commerce doit être ravagé puis qu’il éloigne le chaland des zones commerciales. Et puis, la lutte est trop inégale. Il s’agit de l’entente entre les « gros ».

Ainsi GDF-Suez et E.On se sont-ils fait prendre. De même France Télécom, Sfr et Bouygues Télécom. Il en est de même pour Procter et Gamble, Henkel et Unilever. Mais Henkel ne fut pas puni pour avoir dénoncé ses camarades.

Les exemples de telles ententes sont nombreux. Même aux U.S.A qui disposent d’un arsenal législatif bien supérieur à celui de l’Europe. C’est d’autant plus facile qu’il y a concentration. Quand on domine à deux ou trois le marché du monde, il n’est pas malaisé de s’entendre. Le but ultime du jeu est que la plus fort ait dévoré tous les autres et qu’il se retrouve seul à pratiquer les prix qu’il veut. En France, après la disparition de TF1 et d’Orange, le marché de la télévision par satellite est totalement entre les mains du groupe Canal Plus – Canal Sat.

Dans un monde vertueux la concurrence serait un facteur de baisse des prix.

Mais le monde n’est pas vertueux.

Notes d’économie politique 55 – 2 mai 2011