Gagner à gauche : il faut un président volontariste face aux puissances de l’argent

Gagner à gauche : il faut un président volontariste face aux puissances de l’argent

Chaque jour apporte ses nouvelles des dérives de l’économie libérale. Aujourd’hui, on apprend que les laboratoires Servier connaissaient es risques du Médiator et que ce médicament a continué à être prescrit et vendu. Odieuse dérive qui a coûté la vie à nombre de patients. Aujourd’hui encore, on découvre qu’un japonais a été embauché pour un emploi de camionneur et qu’il s’est retrouvé sur le site de Fukushima sans dosimètre. Hier, c’était Continental qui continuait sa politique asociale en voulant faire renoncer les salariés à leurs jours de RTT, sous peine de licenciements, alors que Continental dégage des profits substantiels. Avant-hier, c’étaient les détaillants de produits pétroliers, y compris les grandes surfaces, qui maintenaient des prix élevés à la pompe alors que le prix du baril de pétrole avait baissé.

C’est la litanie sans fin des ententes sur les prix, des salaires et bonus scandaleux, des licenciements sans autre cause que le profit, du management sauvage conduisant au suicide, des complicités entre le politique et le capital, du détournement de l’argent public, etc..

Seule une présidence courageuse pourra commencer à faire face. Les derniers septennats n’ont rien fait pour limiter le pouvoir des puissances de l’argent. Bien au contraire, le tout s’achevant par le scandaleux « Bouclier Fiscal ». Bienheureux les très riches que ce bouclier protège pendant que le peuple n’est pas protégé contre le chômage. Or qu’attend le peuple de ses représentants et de l’exécutif qu’il a élu ? Qu’il soit protégé contre les hasards malheureux de la vie. A quoi sert un état s’il ne sert pas à protéger les citoyens.

dsksarko.1305243196.jpgOr, la majorité des candidats qui vont se présenter à la présidentielle n’ont pas le désir de mettre fondamentalement en cause un ordre économique et social injuste. A  droite, celui qui devrait être candidat a montré depuis 5 ans sa collusion avec les « patrons » du CAC 40. Et même s’il modifie hâtivement, en fin de quinquennat, sa politique fiscale, la grande majorité du peuple n’en bénéficiera pas. Le chômage sera toujours entretenu comme moyen de ne pas augmenter les salaires, avec la complicité du patronat. Les banques pourront continuer à augmenter profits, dividendes et rémunérations des dirigeants, sans entraves. Les fonds de pension américains pourront continuer à acheter et vendre des entreprises françaises entières comme des paquets de lentilles. Pareillement, à gauche, ni Hollande, ni DSK, n’ont prévu de changer l’ordre économique. Sans doute feront-ils quelques aménagements de politique sociale pour compenser les injustices les plus criantes. Et ce sera tout. Ségolène Royal a bien quelques lueurs sur cette question, mais, de toute façon, elle n’est plus dans la course.

Quant aux « verts », ramassis de tout et n’importe quoi, y compris de nombreuses ambitions personnelles, ils ne seront jamais que l’appendice écologique du Parti Socialiste. On se demande d’ailleurs ce que les altermondialistes foutent là dedans.

Paradoxalement, il y a quelques similitudes entre les projets de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Si elle est sincère, la candidate d’extrême droite s’engage à remettre en cause le système économique, la répartition des richesses et le traité scélérat de Lisbonne qui n’est jamais qu’une entente entre les puissances de l’argent des pays d’Europe. C’est la raison pour laquelle, elle recueille les voix d’électeurs qui auraient voté communiste en d’autres temps. S’il n’y avait que cela, on ne se poserait pas de questions. Mais il y a tout le reste, xénophobe sinon raciste pour l’essentiel, dont elle ne s’est pas débarrassée. Et le veut-elle ?

Comme Robert Guédiguian le disait l’autre jour sur une station de radio, une élection de président de gauche se gagne à gauche. Un candidat de gauche ne doit pas craindre de règlementer, taxer, nationaliser, tous ce qui est contraire aux intérêts du peuple. Tous les candidats de la social-démocratie paraissent pétrifiés devant l’économie de marché, la mondialisation et autres saloperies qui spolient le peuple, comme la musaraigne devant le crotale, alors qu’il faudrait une gouvernance comme celle de Pierre Mauroy en 1981 et, malheureusement, vite abandonnée.

Seul, le candidat du Parti de Gauche, paraît avoir un programme en conformité avec ces ambitions, et le courage de le mettre en œuvre.

Bakounine