Est-il moral d’assassiner Khadafi ?

Est-il moral d’assassiner Khadafi ?

Peut-on se débarrasser de Khadafi sans le tuer. Ou, plus précisément, existe-t-il un moyen de l’empêcher de se livrer à des massacres ?Ce serait un vrai sujet de dissertation pour le baccalauréat si ce n’était qu’un exercice de style. Mais ce n’est point le cas. Cet homme est un grave malade mental et il n’est pas impossible qu’il se livre aux horreurs qu’il a promis de faire. Dire qu’il est fou complique encore la question morale. Car s’il est fou, il n’est peut-être pas responsable de ses actes.

C’est ici que toutes les précautions humanistes prennent fin. Car si l’on ne peut l’empêcher avant qu’il ne passe à l’acte, il va bien falloir tout faire pour le tuer, comme on aurait dû faire avec Hitler avant qu’il ne dérive totalement. Il vaudrait mieux qu’on l’attrape et qu’on le juge. Sa condamnation apportera peut être quelques bribes d’apaisement aux familles de ses victimes.

Vient aussi la question de la fréquentation de tels chefs d’état par la « communauté internationale », comme l’on dit. Comme Hitler, Khadafi a été reçu en beaucoup d’endroits comme un chef d’état. Ici, la morale dit bien qu’il ne peut être question de serrer la main à de tels bourreaux.

Par ailleurs, le très influent théologien qatari d’origine égyptienne cheikh Youssef Al-Qardaoui, 85 ans, a émis, lundi, une fatwa, appelant sur la chaîne Al-Jazira l’armée libyenne à assassiner Mouammar Kadhafi. «Que celui qui dans l’armée libyenne peut tirer une balle sur Mouammar Kadhafi pour en débarrasser la Libye, le fasse», a-t-il déclaré. Il a aussi demandé à l’armée libyenne de «ne pas obéir à celui qui lui ordonne de frapper son propre peuple» et a appelé les ambassadeurs libyens à se dissocier du régime.

C’est bien la première fatwa sensée. Mais méfions nous. En accepter une, c’est déjà pencher d’un côté.

Si l’on n’avait pas laissé ce tyran sanguinaire prospérer, on n’en serait pas là.

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Bakounine