La course au photovoltaïque ou la preuve que l’économie doit être dirigée

La course au photovoltaïque ou la preuve que l’économie doit être dirigée

Face à l’épuisement attendu des réserves mondiales de pétrole, l’état français a pris des mesures incitatives destinées à favoriser la production d’électricité photovoltaïque par les particuliers : incitations fiscales et fixation du prix de rachat du kilowatt heure par E.D.F.. Les résultats dépassent toutes les prévisions

Ces mesures interventionnistes n’ont pas été pilotées par des nécessités économiques, mais par une politique énergétique de remplacement des ressources fossiles par des ressources solaires. Mais le côté économique a été totalement négligé. Et si l’on s’attendait bien à voir progresser les emplois chez les installateurs, la question de la production des panneaux n’a pas été examinée.

panneaux-solaires.1289665217.jpgConcernant le premier point, on a vu apparaître des installateurs peu qualifiés se précipitant sur l’effet d’aubaine pour faire signer des contrats par les particuliers. Des organismes de crédit se sont impliqués dans la partie et l’on faisait croire que les déductions fiscales et le prix de rachat du kilowatt compenseraient largement les mensualités, ce qui dépend du prix de rachat qui n’est nullement garanti. De plus, la qualité des panneaux et la compétence des installateurs n’étant nullement certifiés, on se trouve déjà devant de nombreux recours, sans compter le nombre de citoyens bernés qui n’oseront déposer plainte à cause d’installations de mauvaise qualité. Aux jours d’aujourd’hui encore, on démarche des clients par téléphone sur la base de données fiscales et d’un prix de rachat dont on sait pertinemment qu’ils vont être modifiés sous peu.

Hormis l’intention écologique vertueuse, le laisser faire qui s’est ensuivi pout les contrats d’installation ne pouvait que conduire à des déboires significatifs pour certains clients. Cette activité professionnelle et les montages financiers auraient dû être soigneusement encadrés et certifiés.

Mais le plus grave est d’avoir laissé importer sans contrôle des composants et de panneaux d’origine chinoise. Du coup les principales retombées vont vers la Chine. Et comme les contraintes de la politique européenne interdisent de taxer l’importation de ces produits, les coûts de production français sont trop élevés. Les bénéfices pour le développement et industriel et l’emploi sont très inférieurs à ce qu’on aurait pu espérer.

Il est probable que les plus grands bénéficiaires de cette politique soient les chinois. Ceci mérite réflexion.

Notes d’économie politique 51 – 3 octobre 2010

Bakounine