Archive dans 14 septembre 2010

Retraites: le scandale des 67 ans selon Bayrou

Il se trouve que 44 % des femmes seulement arrivent à obtenir les annuités d’une carrière complète, alors que 86 % des hommes y parviennent, ce qui signifie aussi que la pension des femmes est inférieure de 42 % en moyenne à la pension des hommes.

Si donc il n’y a que 18 % des personnes qui partent à 65 ans, si les femmes sont très largement majoritaire au sein de ces 18 %, si la pension des femmes est inférieure de 42 % à la pension des hommes, alors il est clair aux yeux de tous qu’il est impossible qu’il y ait là un tiers du financement de votre réforme. Ce n’est pas de la politique, ni de l’idéologie, c’est de l’arithmétique élémentaire.

Et, de surcroît, 80 % de ceux qui prennent leur retraite à 65 ans ne sont plus dans l’emploi, mais dans d’autres situations. Cela veut dire que les dépenses sont assumées par d’autres caisses que les caisses de retraite, elles sont assumées par l’UNEDIC, par les caisses assurant les minima sociaux, et par le minimum vieillesse. De ce point de vue, les économies qui seront faites par l’ensemble de l’action publique en direction des personnes qui prennent leur retraite sont évidemment infiniment inférieures au tiers du financement que vous avez annoncé pendant tous les débats préalables sur cette affaire, et je serais curieux qu’un des membres du Gouvernement me dise en quoi ce raisonnement arithmétique est faux. Je ne crois donc pas à vos chiffres, et je pense que de ce point de vue on abuse la représentation nationale. C’est le premier point.

Deuxièmement, cette disposition touche ceux qui ont les pensions de retraite les plus faibles. L’augmentation de cet âge est particulièrement ciblée sur ceux qui attendent 65 ans parce qu’ils ne peuvent pas toucher une pension suffisante à leurs yeux. Ce sont donc les pensions les plus faibles qui sont ainsi ciblées, et évidemment ce sont les pensions des femmes qui sont majoritairement atteintes, des femmes qui ont interrompu leur carrière pour élever des enfants, ou des femmes qui sont entrées tard dans la carrière à cause des charges familiales qu’elles assumaient. De ce point de vue, il y a une terrible injustice à faire payer une part de la réforme par ceux qui sont les plus faibles et qui ne peuvent pas se défendre.

On a encore essayé d’abuser l’opinion par l’utilisation des mots. Lorsque l’on dit qu’il s’agit d’une retraite à taux plein, beaucoup de nos compatriotes entendent que ces gens, ces femmes et ces hommes, qui n’auraient pas travaillé, auraient cependant des retraites pleines. La vérité, nous le savons tous dans cet hémicycle, est que ce ne sont pas des retraites pleines. Ces personnes ont seulement le droit de faire valoir les droits qu’elles ont acquis et d’avoir des retraites proportionnelles aux annuités qu’elles ont assurées. Il me semble qu’il y a là quelque chose de très frappant.

La vérité est que vous aller condamner ces personnes, dont 80 % n’ont pas d’emploi, à rester deux ans de plus au chômage, ou à se trouver deux ans de plus aux minima sociaux et dans certains cas au minimum vieillesse. Cela est terriblement choquant pour nous.

Pour finir, nous ne devrions pas accepter, nous tous ici, une mesure de cet ordre. Car il n’y a pas sur ces bancs une personne, pas une femme et pas un homme, qui relèvera d’un dispositif de cet ordre. Tous, protégés que nous sommes par nos carrières professionnelles ou par le régime spécial que nous nous sommes donné en tant que parlementaires, nous sommes à l’abri de ce que nous imposons aux plus faibles de nos compatriotes. Par un mouvement d’honneur et de fierté, nous ne devrions pas l’accepter. Nous devrions au contraire revendiquer, s’il y a une réforme juste, et qui entraîne en effet que l’on prolonge l’activité pour pouvoir toucher sa retraite, qu’au moins nous ne la fassions pas supporter à ceux qui n’ont personne pour les défendre. Parce que ceux-là n’ont pas de syndicats, ceux-là sont isolés, ils n’ont pas de voix qui parlent en leur nom ; c’est pourquoi nous nous honorerions en renonçant au contenu de cet article 6 et à l’injustice qu’il comporte.

François Bayrou, Assemblée Nationale, 10 septembre 2010

L’U.M.P. absente du vote scélérat sur les retraites

Je me suis laissé dire que l’hémicycle était presque vide pour le votre de la retraite à 62 ans. C’est dire combien l’Assemblée Nationale compte peu dans l’esprit de ce temps. Que la gauche qui se savait battue d’avance, ne participe point à ce scrutin, on peut le concevoir. Mais que tous ces suppôts d’un gouvernement et d’un Président qui nous présentaient cette réforme comme absolument indispensable, n’aient pas été là, est à peine croyable.

Français ! La France n’est plus une démocratie

baroin.1283975211.jpgAujourd’hui, j’entends le petit Baroin qui « s’exprime » sur France-Info. Car, est-ce vraiment s’exprimer que de se prosterner ainsi devant les actes et les paroles du Grand Vizir. Disons qu’il a comme beaucoup d’autres l’expression prosternatoire…
Voilà donc le petit Baroin qui « s’exprime » sur les retraites. Il ne donne pas son avis personnel car à chaque phrase il se montre admirateur de « l’action » du Président de la république. Toujours est-il, qu’à propos de la gouvernance de la France, il précise que celle-ci est assurée par le Président, le gouvernement et l’U.M.P..
Il a tout simplement oublié qu’il existe une Assemblée Nationale qui est censée faire les lois. Le petit Baroin a totalement oublié qu’elle existait. C’est le reflet probable de la pensée de ceux qui nous gouvernent qui ne considèrent l’Assemblée Nationale que comme une majorité d’ectoplasmes ectoplasmique, incolores et qui adore se faire traiter comme de la fiente de chacal.

Rentrée scolaire 2010 : chronique d’une catastrophe annoncée

Je pensais me fendre d’un long papier pour commenter ce qui nous attend.

Mais inutile.

D’autres l’ont parfaitement fait.

Je me contenterai de donner deux liens. L’un sur Rue89 qui donne une bonne version d’un point de vue de journaliste et le site de Sauvons l’Université pour rendre compte des méfaits de la mastérisation.

Rue89 : http://www.rue89.com/2010/09/02/aujourdhui-etre-prof-cest-se-faire-trimballer-humilier-164868

Sauvons l’Université : http://www.sauvonsluniversite.com/

Le 7 septembre, tous dans la rue (suite)

manif-68.1283383848.jpgJe sens, ici ou là, des réserves, des retenues, des « à quoi cela servira-t-il ? ».
Ce 7 septembre, toutes les organisations syndicales appellent à manifester  pour qu’un autre plan soit décidé et voté, au sujet des retraites.
Car ce plan est injuste. Il fait porter tout l’effort sur les salariés. Rien, ou presque rien, sur les revenus du capital et sur les bénéfices de la spéculation boursière qui finit toujours par des licenciements.
Car ce plan se révèlera insuffisant. Pour les mêmes raisons que ci-dessus. Tant que l’assiette sera seulement les revenus des salariés, aucun plan ne saurait suffire sauf à pressurer sauvagement les travailleurs. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que Fillion fait le coup du plan définitif qui réglera définitivement la question.
Mais ce 7 septembre sera aussi l’occasion de montrer l’opposition des français contre ce régime ubuesque où un président qui se croit maître du monde décide de tout en n’écoutant guère de conseils sauf quelques uns de ces riches et gras capitalistes devant lesquels il se prosterne.
Que chacun participe. Grève si possible. Participation aux défilés, certainement en ne perdant pas de vue le souvenir de nos anciens qui ont défilé, parfois devant les fusils, pour créer, asseoir et faire durer la démocratie.
Le 7 septembre 2010, tous dans la rue.