Travailleurs de la zone euro, réveillez-vous !

Travailleurs de la zone euro, réveillez-vous !

L’économie mondiale a été mise à sac par une poignée de gens sans scrupules qui n’ont visé que leurs intérêts personnels. Ils ont joué au poker menteur avec le monde entier en trichant. Ils ont distribué sans vergogne des titres présentés comme prometteurs à des entreprises, à des organismes publics, à des collectivités territoriales et même à des organismes humanitaires. Et quand tout s’est effondré ils n’ont su que présenter la note. Ils ont ruiné des centaines de milliers d’américains qui n’ont pu être en mesure d’honorer des emprunts immobiliers qu’on leur a proposés comme de bonnes affaires. Ils ont ruiné tous ceux à qui ils avaient promis l’abondance. Ils ont promis. Ils ont menti. Ils ont perdu. Et ils ont entraîné le monde dans leur chute.Ils ont grassement rémunéré des serviteurs avides qui engraissaient l’hydre en spéculant sur des milliards entre tous les points de la planète, et en quelques secondes. Ils leur ont octroyé de gras « bonus » sans oublier de se servir eux-mêmes au passage avec des salaires honteux qu’un travailleur honnête ne pourra jamais gagner en toute une vie.Ils ont confisqué la richesse provenant du labeur des hommes et des femmes pour couvrir d’or les actionnaires et tout ceux de leur camp sans investir sérieusement dans ce qui aurait pu être investissement réellement créateur d’emploi. Au passage, ils ont vendu des entreprises entières avec tous les travailleurs comme des caisses d’oignons, en prétendant sauver des emplois pour toucher des aides vite englouties dans leur goinfre appétit.

Ils ont pillé les richesses de la planète. Ils auront brûlé en un siècle toutes les ressources fossiles que la nature avait mises des millénaires à créer. Ils pourrissent les fleuves, stérilisent les océans, dévastent les forêts, empoisonnent l’eau et l’air.

Quand ils ont tout gâché, joué et frelaté et qu’ils se sont retrouvés dans la fosse à purin, ils ont crié et battu des bras pour qu’on vienne à leur secours en même temps qu’à celui de toute l’humanité qu’ils étaient en train de ruiner. Et les états sont venus à leur secours en puisant dans les maigres contributions des travailleurs qu’ils soient aisés ou pauvres. On ne les a même pas condamnés. Et quand l’horizon s’est éclairci, ils ont recommencé.

Devant ce saccage total, les gouvernants de tous les pays sont restés figés, abouliques et impavides. Quant ils ne se sont pas montrés complices et prévaricateurs. Les députés, les conseillers, les ministres, les sénateurs, les chefs d’état ont à peine trouvé à redire en proférant quelques vagissements velléitaires, faisant semblant de promettre de punir les auteurs de cette mise à sac.

Aujourd’hui, ceux-là mêmes qui se sont trouvés si faibles et peut-être complices, se retournent vers le peuple et leurs électeurs promettant la rigueur et des lendemains qui ne chantent plus. Sont-ce les citoyens grecs qui ont menti sur les finances de leur pays ? Et demain, seront-ce les peuples portugais, espagnols, italiens et probablement français et allemands, et tous les autres, qui devront accepter des salaires plus bas, des retraites plus courtes et plus petites, des soins moins bons, un chômage encore plus grand et des impôts plus lourds.

Travailleurs de la zone euro (et du monde entier), vous n’êtes pas responsables de la situation dans laquelle nos gouvernants nous ont conduits. Ce n’est pas notre affaire de payer pour leur faiblesse, leur incompétence et leur appétence pour le monde de l’argent autour d’une monnaie qu’ils avaient promise comme source des plus grandes choses et qui commence à ne valoir guère plus que la roupie de sansonnet.

Travailleurs, retraités, chômeurs, femmes au foyer, citoyens de la zone euro, réveillons-nous pour dire ensemble à tous ceux qui nous promettent cet avenir morbide que nous n’en voulons pas et qu’ils n’ont qu’à se débrouiller avec leurs complices qui ont entassé tant d’argent.

J’attends de lire sur Facebook la date et l’heure de cette immense manifestation apéritive européenne. Il est temps qu’une immense clameur de désaveu monte de toutes les villes d’Europe… et du monde.

Réveillons nous.

Bakounine