Les vertus des Sociétés Coopératives

Les vertus des Sociétés Coopératives

Le Monde publie un article intitulé: « La crise met en lumière les vertus des coopératives… les SCOP obtiennent des résultats économiques supérieurs à la moyenne« (1).

chequesdejeuner.1265152291.jpgLes S.C.O.P. ou Sociétés Coopératives et Participatives (dénomination récente) sont des sociétés dont les salariés détiennent au moins la moitié du capital. La plus grosse en France est constituée par le groupe « Chèques déjeuner » (1895 salariés). Il va sans dire que, dans ces sociétés, la recherche du profit maximum pour les actionnaires et les dirigeants n’est pas l’objectif premier. Mais ce n’est pas, non plus, comme d’ignorants détracteurs tendent à le faire croire, des établissement où tout le monde a le même salaire. Il y a une échelle, mais qui n’est évidemment pas aussi scandaleuse que dans les groupes du CAC 40.

L’objectif premier des SCOP et de maintenir, voir de créer de l’emploi, tout en distribuant, si c’est possible, une part des profits aux salariés.

Entre 1997 et 2007, ces sociétés ont augmenté leurs effectifs de 11%.

Durant la même période, le chiffre d’affaires des SCOP industrielles a augmenté de 68% (11% de plus que la moyenne du secteur).

Quelques remarques s’imposent alors :

Le développement de l’activité des SCOP est compatible avec une organisation dans lesquelles les salariés ont un droit d’expression et de décision. On découvre même que cette disposition est plus performante que l’organisation autour d’un patron ou d’un groupe patronal autocratique. Certains ont beau jeu de dire que c’est naturellement facile parce que le personnel est motivé. Justement, c’est ce qu’il faut. Dans d’autres environnements, la motivation est ce qu’elle est puisque les travailleurs n’ont aucune prise sur la marche de l’entreprise. Ces résultats mettent donc hors jeu l’organisation des groupes capitalistes. On observe aussi que la loi du maintien de l’emploi prévaut sur la loi du profit maximum. Les SCOP ne cherchent pas les profits financiers qui ont provoqué la « crise » que l’on sait.  Les SCOP utilisent leurs ressources dans l’investissement productif et la juste rémunération du personnel.

Une autre remarque est du type « small is beautiful ». La plus grosse SCOP française, comme on l’a dit ci-dessus a moins de 2000 salariés. Cette petite ou moyenne taille explique naturellement la souplesse et la productivité. Mais elle est aussi en rapport avec la proximité des acteurs. Et plus cette proximité est grande, plus l’implication est probable. Les salariés du secteur capitalistes n’on que faire de leurs « grands » patrons. Tout ce qu’ils savent c’est qu’ils gagnent mille fois plus qu’eux.

Il est enfin curieux de constater qu’en ces temps où l’on prône les rapprochements et les fusion afin d’augmenter la productivité et le profit, ce sont les petites entreprises coopératives qui se développent le mieux.

D’ici là à dire que le modèle coopératif est bien supérieur au modèle capitaliste tant sur le plan des résultats économiques que sur celui de l’implication, de la motivation et au final du bien être des salariés…

Voilà un pas que je franchis volontiers.

(1) On trouvera cet article pendant quelques semaines sur le site du Monde et ensuite ici.

Bakounine