L’entreprise autogestionnaire

L’entreprise autogestionnaire

C’est dans l’entreprise que le modèle autogestionnaire est, paradoxalement, le plus facile à définir : il suffit que les employés ou les ouvriers la possède (out à tout le moins, un bonne majorité) et que soit définies et acceptées des règles participatives. L’entreprise autogestionnaire existe. Il y en a près de 2000 en France : cela s’appelle une Société Coopérative Ouvrière de Production.

« La Scop (Société Coopérative de Production) est une société commerciale qui vit et se développe dans le secteur concurrentiel avec les mêmes contraintes de gestion et de rentabilité que toute entreprise. Son originalité : les salariés sont associés majoritaires de l’entreprise dont ils détiennent au moins 51% du capital. Tous les salariés ont vocation à devenir associés dans des modalités définies par les associés existants et avec leur accord.

En étant associés majoritaires de la Scop, les salariés décident ensemble des grandes orientations de leur entreprise et désignent leurs dirigeants (gérant, conseil d’administration, etc.). Ils décident également du partage des bénéfices qui ont une double vocation : privilégier ceux qui travaillent dans l’entreprise, sous forme de participation, d’intéressement, voire de dividendes, et penser aux générations futures en constituant des réserves qui consolident les fonds propres et garantissent la pérennité de l’entreprise. Enfin, l’esprit Scop favorise l’information et la formation des salariés, condition nécessaire pour acquérir l’autonomie, la motivation et l’esprit de responsabilité que requiert un monde économique devenu incertain.  » (www.scop.coop )

C’est probablement au cours de la Commune de Paris, en 1871 que se sont crées les premières formes de travail coopératifs. Des ouvriers ont repris des ateliers abandonnés par leurs propriétaires. Le nombre de ces coopératives s’est augmenté peu à peu : en 1979, il y en avait 650. Aujourd’hui, en 2009, il y en a pratiquement le triple. La SCOP la plus importantes est le Groupe Chèque Déjeuner qui emploie plus de 1000 salariés.

Pour que de tels groupements existent, il faut, naturellement un « esprit ». Mais il n’est pas difficile de percevoir les avantages de ce type d’organisation. L’objectif n’est pas le profit, ce n’est pas de dégager du cash pour des actionnaires invisibles. L’objectif est d’apporter à chacun la meilleure rémunération par les salaires, l’actionnariat des salariés et l’intéressement. En période de crise, le principal est évidemment de maintenir l’emploi.

Contrairement à ce que certains croient, les entreprises coopératives ne sont pas des pandémoniums. La hiérarchie y est bien tolérée, y compris la hiérarchie des salaires quand elle repose sur des capacités réelles quoique cette dernière est moins importante que dans le secteur capitaliste. De plus, le contrôle collectif interdit évidemment tout passe droit. Ce n’est donc pas seulement un esprit. C’est une morale.

Le modèle de l’entreprise autogestionnaire n’a pas besoin d’être construit. Il existe. Il suffit de le faire connaître et de le développer.

Bakounine