Wade m’a écrit cette phrase touchante : « Je vous invite a venir passer une journée en tand que controleur sncf (sur lille) et vous verez le plaisir que nous avons a nous coltiner des 3h du mat des connards comme vous …, en commentaire d’un article ancien (9 novembre 2007) intitulé: SNCF : régimes spéciaux et connerie .
J’ai pris la peine de lui répondre.
Bonjour, c’est le connard,
Posons tout de suite : le connard est fils et petit-fils de cheminot. Si je disais à mon grand-père qu’il y a des agents d’accompagnement qui jouent avec une Game Boy, il se retournerait dans sa tombe.
Le connard dit aussi que notre statut de fonctionnaire ou d’agent des services publics nous impose un comportement digne de notre fonction. C’est pour cela que notre statut nous protège des licenciements. La responsabilité de l’agent d’un train est d’être responsable. Ce n’est pas sérieux de défendre celui que j’ai pris en photo et il ne serait pas anormal qu’il soit sanctionné.
Je veux bien convenir aussi que votre hiérarchie, ou plutôt d’ailleurs, le système hiérarchique de la SNCF présente d’énormes défauts. Mais ceci n’excuse pas cela. Je sais parfaitement que l’accompagnement de certains trains est difficile, voire dangereux, mais tout cela ne légitime pas la Game Boy. Pire, celui que j’ai photographié donne une image désastreuse dont pâtissent ceux qui se coltinent des connards comme moi à 3 heures du matin à Lille, ou même bien avant dans la soirée.
Je vais juste vous raconter une anectode. Juste comme cela, pas pour me faire mousser car je n’ai fait que ce que je pensais devoir faire:
Un jour, aux alentours de Méru, un endroit qui n’est pas de tout repos sur le ferroviaire, une dame contrôleur a tenté de calmer une bande de jeunes qui faisaient vraiment chier la moitié d’un train. Bien sûr, le ton est monté et l’on pouvait craindre… J’ai avisé quelques hommes, autour de moi et j’ai dit « on ne peut pas rester comme ça, sans rien dire ». Je me retrouvé seul à y aller, le courage populaire étant ce qu’il est. Le connard qui mesure 1m80 et pèse 100 kilos, s’est approché. Puis il a commencé à discuter calmement afin de détourner une part de l’agressivité. Et puis, la dame n’était plus seule, ce qui a contribué à faire réfléchir. Du coup, les choses ne sont pas allées plus loin. Le connard a pris soin de signaler l’attitude courageuse de la dame contrôleur à sa hiérarchie (qui n’a, d’ailleurs, même pas pris la peine de me répondre) pour qu’elle en soit félicitée. Cette dame ne jouait pas à la Game Boy. Et quand je lui ai dit combien j’avais trouvée courageuse son intervention, elle m’a juste répondu: « c’est normal, c’est mon travail ».
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