Université : le symbolique pour cacher la défaite

Université : le symbolique pour cacher la défaite

occupation-ministere.1244055192.JPGLes universitaires disposaient de l’arme absolue : faire en sorte que les examens n’aient pas lieu, d’une manière ou d’une autre, ou qu’ils soient reportés. Et les ministres, le premier comme les autres avaient une peur bien bleue de cela ; car c’étaient des étudiants dans la rue, peut-être avec leurs parents.

Alors, ils se sont ligués pour jeter l’opprobe : les gouvernants, la presse, une partie du peuple, même, pour stigmatiser ces salauds qui étaient payés pendant leur grève et qui, de plus, voulaient pénaliser les pauvres étudiants dont la majorité jouissait sans honte de ces vacances inattendues. Et les universitaires, justement parce qu’ils n’étaient pas ce qu’on disait d’eux, on retourné le revolver sur leur tempe et ont tiré.

Les examens auront lieu. Peu importe comment et la ministre va disant qu’on peut rattraper et ceci et cela. Le peuple est content, les examens auront lieu et l’université sera livrée aux requins du libéralisme sauvage et du capitalisme indécent. La culture tombera dans l’antre du pognon et la Princesse de Clèves violée ira mourir sur l’autodafé de l’intelligence.

Et les universitaires se sont bien tués : Fillon et Pécresse vont se gargarisant ici et là et partout de l’habileté avec laquelle ils ont géré cette crise et sauvé l’essentiel…

Et les universitaires, pour ne pas sombrer, ou du moins le croient-ils, se répandent en assemblées, motions, défilés, rondes, mobilisations symboliques dont tout le monde se branle (mot ordurier utilisé à dessein puisque la culture se meurt). Toutes ces actions magiques sont comme des cérémonies solennelles d’enterrement des victimes de la catastrophe de l’Airbus d’Air France. Paroles, paroles, paroles…

Sur l’échafaud du fric et de la vulgarité, l’Université se fait guillotiner pendant que ses membres tournent en ronde vers la mort des obstinés.

Bakounine