Université et LRU : comment se faire mettre

Université et LRU : comment se faire mettre

Ce qu’il y a de remarquable, chez les universitaires, c’est qu’ils sont intelligents. Qu’ils sont intelligents et rationnels. Alors, ils votent de belles motions, intelligentes et rationnelles, ils écrivent de belles lettres, intelligentes et rationnelles.
Mais ils ne voient pas, ou font semblant de ne pas voir, que les puissants qui nous gouvernent n’ont rien à faire avec l’intelligent et le rationnel. Les puissants ont des idées, souvent toutes faites, souvent dogmatiques, souvent courtes, qu’ils sont allés pêcher on ne sait où, sinon à l’écoute de brillants conseillers qui les manipulent bien. Le mode de fonctionnement du puissant est animé par un petit nombre de principes. La popularité d’abord. Il faut bien être réélu pour entretenir son goût du pouvoir et son train de vie. Et quelques principes, bien profondément calés au fond de leur réflexion superficielle. Et c’est ainsi qu’on fait des « crises », et c’est ainsi qu’ont fait des guerres.
Ce qui se passe aujourd’hui à l’Université n’est pas une petite péripétie. C’est le choc violent entre deux cultures, humaniste et sociale, d’un côté, capitaliste et libérale de l’autre. Et l’on veut appliquer aux humanistes, les règles du libéralisme qui vient, une fois encore, à l’échelon mondial, de démonter son effet particulièrement nocif.
Demain, après l’Université, ils vont tuer l’Hôpital Public. C’est prévu. Ils ont d’ailleurs commencé en stigmatisant quelques malheureux accidents, et ils vont continuer en distribuant le gras aux cliniques privées et le maigre à l’hôpital, comme c’est déjà le cas pour l’enseignement privé et l’enseignement public. Les exemples anglo-saxons nous montrent déjà ce que va devenir le « meilleur système de santé au monde ! ».
Avant nous, les Présidents des diverses cours de justice ont déjà écrit de belles et cartésiennes lettres pour défendre un système, certes imparfait, mais bien moins stupide que celui qui se met en place. Et l’on assiste, impavides, au déferlement d’organisations insensées, de lois répréssives et même intrinsèquement criminogènes, presque sans broncher. Voilà la Justice complètement déglinguée, sans qu’on risque de découvrir le moindre bénéfice pour la société.

Des Présidents écrivent ! Quelle belle nouvelle ! Et la presse s’empresse… De tout simplifier.
Une fois éteint l’enthousiasme populaire lié à deux ou trois motions et lettres rationnellement écrites, il sera toujours temps d’en revenir peu à peu aux bonnes petites réformes scélérates.
Contre ces gens-là, il n’y a que deux moyens: les chasser ou leur faire peur.

 

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Bakounine