Archive dans 3 janvier 2008

Sarko: une idée par jour: pénaliser ceux qui refusent un emploi.

anpe.1199384857.jpgOn ne sait s’il va tenir comme cela. Cinq ans, cela fait 1825 jours sans tenir compte des années bissextiles. Chaque jour, voilà qu’il nous apporte une idée nouvelle dont la presse et la télévision font leurs choux gras.

Je ne dirai rien de la « politique de civilisation ». Qu’on laisse Edgar Morin tranquille. Qu’on ne cherche pas à rapprocher ce derrnier et Guaino , nommé le Géo-trouve-tout par un commentateur bien avisé du Monde.fr de ce jour.

Et voici que ce soir, c’est assez exceptionnel pour que j’en parle, voici une bonne idée, en espérant que ce ne soit pas une fausse bonne idée: pénaliser les chômeurs indemnisés qui refusent deux offres d’emploi « convenables ».

Cela se pratique dans des pays qui nous servent parfois de modèle, alors, pourquoi pas.

Sauf que l’idée, jetée comme cela en pâture aux foules, ne se suffit pas à elle-même. On imagine le type de 52 ans, cadre balancé pour cause de dividende insuffisant et qui a dû quitter son emploi remplacé par un plus jeune moins cher, et à qui on propose de faire … Contrairement à d’autres pays, on a cultivé, en France, l’idée de « carrière », calquée sur une époque où il n’était pas malaisé de « faire carrière » dans une administration ou une grosse entreprise. D’où la connotation négative pour quelqu’un qui tente de se relancer dans un autre domaine, quitte à redémarrer avec un moindre salaire. Cette idée est d’ailleurs toujours entretenue par les images d’entonnoirs qu’on propose aux jeunes (« Et le petit ? Que veut-il faire dans la vie ? »), avec des formations qualifiantes et pointues alors que les outils, les savoir-faire, les moyens d’analyse et d’action devraient être les plus généraux possibles. Et non point apprendre un métier, mais acquérir des compétences utiles pour des tas de métiers.

Cette proposition (de pénaliser) ne peut être opérationnelle que sous réserve de conditions diverses et compliquées à mettre en place. On dira probablement qu’il faut des moyens. Peut-être. Mais, il faudra surtout offrir des structures de formation ou d’adaptation véritablement fonctionnelles et opérationnelles (autre chose que des stages généraux…). Accompagner la recherche d’emploi sur le mode « coaching » plutôt que sur le mode administratif. S’intéresser profondément à l’état fréquent de faiblesse psychologique des intéressés. Mettre en place une structure d’appel de qualité en cas de désaccord entre l’intéressé et l’administration. Nos gros machins, ASSEDIC et ANPE, sont-ils capables de procéder à une telle révolution culturelle ? Il le faudrait…

Il faut aussi que les entreprises et leurs patrons acceptent leurs responsabilités sociales. Et là, on peut craindre le pire. Car l’entreprise n’a pas pour seule vocation de servir des dividendes aux actionnaires. Elle doit aussi, en contrepartie du service rendu par le salarié, assurer son rôle de pourvoyeuse de développement économique et, donc, d’emploi. Et là… J’ai dû lire queque part qu’il y a quelques dizaines d’années, les deux-tiers des bénéfices des grandes entreprises revenaient aux salariés, contre un tiers aujourd’hui. On sait bien que le tiers qui fait la différence nourrit grassement et de façon amorale les fonds de pension. Alors cette ponction sévère sur l’économie que représentent les dividendes manque pour assumer les autres responsabilités de l’entreprise.

La « virée people » de Sarkozy, vue par les journaux d’Europe

Avec les fêtes, j’ai un peu de retard dans mes lectures du Monde. Et ce n’est qu’aujourd’hui que je découvre l’article d’Henri de Bresson dans l’édition datée du 28 décembre. J’y découvre ce que je craignais. Hélas !

Qu’il me soit permis de reproduire ici les citations pour tous ceux qui ne lisent pas Le Monde (ce en quoi ils ont tort):

« Sur le trône de De Gaulle, un président en manches de chemise, avec la chemise déboutonnée et les lunettes de soleil d’Alain Delon, qui reçoit ses ministres les pieds sur la table et tutoie (presque) tout le monde ». (Italie, La Repubblica).

« Au lieu de se démener, comme le reste de la classe politique du pays, sur le pouvoir d’achat, les retraites ou les délocalisations, il s’en va le week-end à Disneyland » (Allemagne, Focus).

« Ehonté, irritant, narcissique ». (Allemagne, Süddeutsche Zeitung).

« Ses prédécesseurs aussi aimaient le luxe. Chez Sarkozy, cependant, cela tourne vite au vulgaire […] Les Français ne peuvent que constater à quel point ce nouveau Napoléon est imprévisible ». (Allemagne, Berliner Zeitung).

« Virée people … Sarko termine 2007 sûr de lui, arrogant, espérant mettre un voile sur ses premiers vrais déboires ». (Belgique, Le Soir).

« Ce qui se déroule vraiment à l’Elysée, où l’on semble tourner un remake de Louis de Funès ». (Pays-Bas, NRC-Handelsblad).

« Kozy et sa copine sur les rives du Nil ». (Grande Bretagne, The Sun).

« Sarkozy qui a réinventé la présidence de la France à l’époque du star-system ». Il est « le candidat unique d’un studio de «Loft Story appelé Elysée, une star de soap opera ». (Grande Bretagne, The Independent).

2008: Ça commence mal !

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Kenya: Des personnes se réfugient dans une église pour échapper aux massacres. Et voilà qu’on met le feu à l’église. Et voilà une trentaine de personnes dont des enfants brûlées vives. Pour bien commencer l’année.

Et quand je jette un coup d’oeil sur Internet pour vérifier, je tombe aussi sur une trentaine de victimes dans un attentat en Irak. Pas mal non plus. Sauf que là c’est la routine. Une voiture piégée par ci, une voiture piégée par là et boum ! Trente, quarante ou cinquante morts !

Qu’est-ce qu’on a encore: une employée d’Action Contre la Faim tuée au Burundi. Un type passe et mitraille un peu une voiture, histoire de fêter la nouvelle année, quoi !

Le pire est que cela ne nous émeut plus. Ou à peine. Sur l’instant, un petit hoquet. Puis on reprend sa vie.

C’est vachement sympa.

Les valeurs de la civilisation et de l’humanisme ont encore du chemin à accomplir.

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