Sarkozy et l’intéressement des salariés

Sarkozy et l’intéressement des salariés

Je suis à peu près persuadé que cela part d’une bonne intention. Sarkozy a bien fini par être sensible à la question de l’écart scandaleux entre les revenus salariaux et les revenus des actionnaires. Sans compter les salaires exorbitants des patrons.

Alors il reprend la vielle idée gaullienne de l’intéressement et de la participation.

Ce qu’il oublie, c’est que le nombre des salariés susceptibles de bénéficier d’un tel intéressement n’est pas si important que cela. En sont exclus tout d’abors tous les fonctionnaires. Et tous ceux qui travaillent dans le secteur public ou para-public et qui ne produisent pas de bénéfices. Et le personnel hospitalier (alors que le personnel des cliniques le pourrait), personnel de l’URSSAF, des ASSEDIC et des mutuelles, personnel du monde associatif, personnel des services à la personne, etc., etc., et toutes sortes d’emploi qu’on a créé pour pallier le manque d’emplois industriel. Il y a aussi, bien sûr, toutes les professions indépendantes dont les honoraires ne sont pas toujours aussi élevés que l’on croit. Au bout du compte, cela doit faire beaucoup de monde ! Allez, à tout casser, il y aura une petite moitié des salariés qui en bénéficiera. Ce qui aura pour effet d’en mécontenter beaucoup d’autres.

Et voilà ce qui arrive quand on ne veut pas prendre un problème vraiment de face. Alors, on a recours à des expédients bricolés. Y compris des expédients qui peuvent être aussi coûteux pour le Trésor Public, puisqu’il est prévu des avantages pour les entreprises. La vraie réponse consisterait à affirmer qu’il est impératif que les revenus du travail retrouvent la proportion d’il y a quelques dizaines d’années pendant lesquelles le revenu des actionnaires était égal à celui des salariés, alors que maintenant il en est le double.

C’est pourtant simple de faire une loi disant que le montant des dividendes ne saurait être supérieur au montant des salaires. Et s’il y a des actionnaires mécontents, peu importe. Ils n’auront qu’à vendre leurs actions qui auront, de ce fait, perdu de leur valeur. Les salariés les achèteront.

Bakounine