Sans Internet, c’est la dèche

Sans Internet, c’est la dèche

dslam-eci2.1196238202.gifUne panne n’est jamais qu’une panne. Et pourtant, à l’occasion de cette interruption de service d’Internet, je prends conscience de la part que ce moyen de communication et d’échange a pris dans ma vie en quelques années. Le nombre de recours quotidiens à ces services est vraiment très important.
Bien sûr, il y a la messagerie qui tourne en tâche de fond du travail. Elle économise beaucoup de coups de téléphone. Et elle possède une qualité certaine: elle n’est pas intrusive. J’envoie mes messages quand je veux. Mon correspondant lit les messages quand il le veut. Et rien qu’au titre, il a une idée de l’urgence qu’il veut bien accorder à chacun d’entre eux. C’en est presque fini des téléphones qui sonnent à des moments intempestifs, au cours des repas, pendant la sieste, quand on est sous la douche ou aux toilettes, pendant une bonne sieste améliorée. Car enfin, on a beau demander si on dérange, il y a peu d’interlocuteurs capables de dire franchement « oui ». Et de toute façon, à partir du moment où il a décroché, on l’a déjà dérangé.
Il faut dire aussi un mot de la communication immédiate. J’ai été franchement dubitatif en voyant mes filles bavarder par écrit avec MSN dans un langage peu châtié et peu orthographier. Et voilà que, empêché de me rendre à l’université en raison des grèves de ces jours derniers, voilà donc que je me suis mis à substituer aux travaux dirigés que je ne pouvais faire, des échanges sur Internet avec msn. Je ne suis pas totalement satisfait. Une vidéo-conférence aurait sans doute été plus pertinente. On tentera de faire mieux la prochaine voix, même si la bande passante n’est pas très grande.
Il y a aussi l’aspect documentaire que représente le web. Et l’habitude se prend vite de confier quelques mots à Google ou à Wikipedia. A moi de faire le tri, évidemment. Mais il est de toute façon déjà tant de cas où il ne s’agit que de vérifier une information ou une connaissance. Ceci veut dire que les enseignants que nous sommes auront de moins en moins besoin de fournir des sources et des références. Mais nous devrons, en contrepartie contribuer à façonner l’esprit critique pour valider ou invalider les sources. Ne nous en offusquons pas. Cette démarche est déjà nécessaire avec les ouvrages, entre les prosélytes, les vulgarisateurs et les auteurs d’articles vraiment scientifique. Et, ma foi, apprendre ce que sont les conditions d’un raisonnement scientifique, c’est déjà une belle et grande activité de formation.

Bakounine