Pourquoi est-ce que j’en veux tant à Sarkozy, me demande un lecteur ?
Voilà une véritable question. Car il est vrai que cet homme déclenche chez moi une aversion comme aucun Président de la République n’en a provoqué. De Gaulle était ce qu’il était et, malgré tout ce qui pouvait être dit à son encontre, il avait son aura. Et puis, de Gaulle était cultivé. Qu’on ait aimé ou non le personnage, ses discours reflétaient une excellente connaissance de la langue française. Et ses écrits sont, s’il en fallait un autre, en sont également témoignage. Pompidou était aussi fort cultivé. On n’est pas impunément normalien et l’auteur d’une très belle anthologie de la langue française. Sans compter son érudition dans le domaine de l’art. Giscard n’était pas mal non plus. Quant à Mitterrand, il n’est pas besoin d’en donner des exemples. Comme Chirac. Sous ses côtés buveur de bière et mangeur de tète de veau.
Mais, pour Sarkozy, on ne voit pas poindre le moindre petit morceau. Il s’exprime bien, mais on s’aperçoit vite que son vocabulaire n’est pas très recherché. Et son goût pour l’exhibitionnisme « people », comme l’on dit, n’est pas le meilleur. Au passage, et c’est conséquence, la mise en avant de sa femme dans son premier ministère et tous les avatars qui ont suivi font plutôt théâtre de boulevard que Comédie Française.
Et puis, il lui manque de la « hauteur ». On s’attend à ce que le premier magistrat ne s’occupe pas des questions mineures (de minimis non curat praetor). Alors, son goût prononcé pour l’empathie et la consolation des victimes fait un peu bonnes oeuvres. Surtout qu’il ne se prive pas de s’approprier le mérite comme dans l’affaire dite des « infirmières bulgares ».
A cause de cela, et de bien d’autres choses encore, le personnage m’apparaît comme profondément démagogique. Je le sens aussi arriviste, âpre au gain et, pour tout dire vulgaire. Et comme personne n’a oublié qu’il est capable de trahir…
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