Mesurer la « diversité » et ses effets

Mesurer la « diversité » et ses effets

indien.1194399812.jpgDans la nouvelle loi sur l’immigration, figure un amendement (63) qui autorise les statistiques sur la « diversité ». Disons, comme on a pris l’habitude, sur certains sujets, de ne pas appeler un chat un chat, disons donc de permettre que des variables concernant la nationalité et peut-être des variables ethniques puissent être stockées. Cette information pourrait alors figurer dans des bases de données afin de pouvoir être croisée avec d’autres dans des études.
A première vue, ceci pourrait faire bondir au nom de sacro-saintes discriminations.
Et pourtant…
Lorsqu’on veut étudier si des noirs ou des beurs sont plus ou moins bien acceptés dans des discothèques, on présente à la porte des noirs ou des beurs pour voir ce qui se passe. Alors, si l’on veut étudier, par exemple, l’intégration sociale et professionnelle des populations d’origine malienne vivant dans des cités HLM et la comparer à celle des personnes d’autres nationalités ou d’autres origines nationales, il faut bien qu’on dispose de l’indication de la nationalité.
De même, si l’on veut savoir s’il y a des différences (emploi, études, rémunérations, par exemple) entre les personnes de nationalité française nées en Algérie et les personnes vivant en France, mais de nationalité algérienne, il faut bien que la nationalité et l’origine ethnique soit connue. J’irais plus loin: imaginons qu’un organisme HLM ait une véritable politique de mixité de peuplement, il est peut-être utile de ne pas mettre dans les mêmes cages d’escalier des proches des nationaux qui ont entre eux de lourds contentieux historiques: des Kurdes et des Turcs, par exemple. Et même simplement parce qu’il faut savoir si le brassage ethnique est une bonne chose et, si c’est le cas, quelles en sont les limites.
C’est ainsi qu’au motif d’empêcher une discrimination qui se produit de toute façon sur des critères plus ou moins subjectifs, on empêche toute investigation scientifique et rigoureuse sur ces sujets. Et plutôt que de se voiler la face, comme certains sont tentés, souvent et stupidement, de le faire, n’est-il pas plus raisonnable d’affronter, le front haut et le verbe sain, les réalités sociologiques ?
La science et la connaissance ne peuvent s’embarrasser de telles hypocrisies.
Mort aux cons.

Bakounine