La connaissance des phénomènes climatiques n’est pas une science exacte.
Que pouvaient en penser les hommes à l’époque où ils croyaient que la terre était plate ? Puis quand ils découvrirent qu’elle était ronde ? Et qu’elle tournait ? Puis que le plan de l’écliptique était écarté de 23°27’30’’ du plan de l’équateur du soleil.
Ah, cet écliptique. Sans lui point de variations saisonnières d’un hémisphère à l’autre. Sans lui, point de variation de la durée des jours et des nuits, jusqu’au soleil de « minuit » et la nuit continue de l’hiver au dessus des cercles polaires.
Combien d’années fallu-t-il à l’espèce humaine pour découvrir tout ceci ? Au moins deux millénaires. Et combien de temps pour découvrir l’explication d’une partie de ces phénomènes qui nous « interpellent », comme l’on dit : la glaciation du quaternaire et le contraire à l’ère secondaire. Pourquoi ces variations cycliques et répétées de la température ? D’une ère à l’autre. D’un siècle à l’autre. D’une décennie à l’autre. Optimum médiéval, petit âge glaciaire des années 1600-1700, malgré l’été caniculaire en 1664 cause probable du grand incendie de Londres, hiver 54, canicule européenne de 2003…
La connaissance du climat progresse lentement, sans doute plus rapidement aujourd’hui qu’autrefois. Mais qui peut dire si nos connaissances sont suffisantes ou non pour explique ce phénomène jugé inquiétant : le réchauffement de la planète.
Pour prédire l’avenir, il faut beaucoup de connaissances du passé. C’est ainsi que procède la météorologie qui s’efforce de construire des modèles sur la base des observations rigoureuses menées depuis plus d’ un siècle. Et des ordinateurs très puissants sont chargés de rapprocher les observations du jour d’un modèle existant. Et ce modèle sera appliqué aux prévisions. A très court terme, c’est plutôt bon. Ensuite, c’est plus risqué.
Les prévisions concernant le réchauffement de la Terre sont faites sur la base de modèles qui sont bien moins nombreux qu’en météorologie. On met en cause les variations de l’activité du soleil, l’évolution de la couche d’ozone, la production de gaz à effets de serre, etc. Certains paramètres semblent légitimement liés à l’activité humaine : émissions de gaz carbonique, déforestation, par exemple. Mais les scientifiques sérieux le savent bien : leurs projections sur l’avenir comprennent une incertitude dont l’étendue ne peut être scientifiquement déterminée. Il est probable qu’une Terre qui se réchauffe continuera à se réchauffer si les causes supposées de ce réchauffement ne sont pas modifiées. Mais… On est toujours à la merci d’un évènement inconnu ou imprévisible, sans compter qu’il est des cas, minoritaires, où le modèle se trouve en défaut.
Que doivent dire les scientifiques ? « Dormez en paix, braves gens » ? Bien sûr que non. Que le pire est certain ? Bien sûr que non.
Certains sont convaincus que leurs modèles sont valides. Tant mieux pour eux. Il faut quand même croire en ce qu’on fait. D’autres moins. D’autres carrément « climato-sceptiques », comme l’on dit.
Dans ce concert, le point de vue de Claude Allègre détonne. Et, quand il veut faire attention, il avance des arguments qu’on peut discuter, mais certes pas rejeter d’un revers de main.
Il se pourrait qu’il ait raison.
Quelle chance a-t-il ?
Si l’on connaissait tous les facteurs, on pourrait le dire.
Mais on ne connaît pas tous ces facteurs…
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