Travail de nuit et cancer du sein : la fausse science

Travail de nuit et cancer du sein : la fausse science

On observe que les femmes qui travaillent de nuit ont plus souvent un cancer du sein. Et les media, et d’autres, d’en déduire que le travail de nui est cause de certains cancers du sein.
Bêtise !
Puisqu’il y a corrélation, on pourrait aussi bien dire que le cancer du sein est cause du travail de nuit, car une corrélation ne détermine pas une relation de cause à effet.
D’abord, la corrélation n’est pas totale. Toutes les femmes qui travaillent de nuit n’ont pas de cancer du sein.
Pour démontrer le phénomène, il faut surtout expliciter le contenu de ce qui pourrait être une relation causale et l’on pourrait commencer, plutôt, à invoquer des raisons comportementales : par exemple, les femmes qui travaillent de nuit fument, peut-être davantage. Par ailleurs, on sait qu’il y a une relation entre la sécrétion d’hormones sexuelles et le cancer du sein. On sait aussi que les sujets qui ont des cycles circadiens perturbés présentent des troubles de fonctionnement hormonal.
Peut-être alors faut-il mettre en cause le rythme veille-sommeil ?
Il se pourrait alors que les sujets dont le nycthémère est soumis à de fortes perturbations se retrouvent avec des troubles de fonctions hormonales, elles-mêmes causes probables (mais non certaines) de la fréquence des cancers du sein. La mélatonine pourrait être en cause. Il serait alors intéressant d’étudier pour voir si d’autres causes de perturbation du rythme veille sommeil sont à rapprocher d’effets comparables. Auquel cas, si l’on ne peut que difficilement agir sur le travail de nuit, peut-être pourrait-on proposer des compensations hormonales. Mais il faudrait aussi comprendre pourquoi certains sujets sont atteints et pas d’autres, ce qui pourrait conduire à d’autres hypothèses.
Il est donc très peu probable que le travail de nuit, en tant que tel, soit la cause de cancers du sein.

Bakounine