Un programme, c’est un ensemble d’objectifs et d’intentions. Comme il s’agit d’élection présidentielle, il ne s’agit pas de petits objectifs de coin de table du café du commerce. Il s’agit de thèmes qui vont être développés sous la forme de méthodes ou de moyens.
Prenons un exemple : améliorer la justice sociale.
Cela ne se décline pas dans un ensemble de mesurettes façon « je vais supprimer le quotient familial ». Cela se décline d’abord selon divers secteurs de l’activité politique. Par exemple :
– Développer le logement social.
– Améliorer les salaires et l’emploi.
– Faire une réforme de l’impôt.
A son tour, chacun des thèmes se décline :
Pour développer le logement social, il y a plusieurs méthodes imaginables : augmenter le 1%, créer des réserves foncières permettant aux organismes d’acquérir des terrains à des prix modéré, bonifier des prêts, forcer les communes au respect de la loi qui impose un certain nombre le logements sociaux, etc, etc.
Pour améliorer les salaires, on peut prendre diverses mesures : imposer que les sommes destinées aux dividendes ne soient pas supérieures aux sommes destinées à la revalorisation des salaires, maîtriser l’échelle des rémunérations pour que l’écart entre le plus faible et le plus élevé ne soit pas supérieur à un certain taux, etc, etc.
Pour améliorer l’emploi, en plus des mesures habituelles et parfois peu efficaces, on peut encourager et facilité la création de sociétés coopératives dans lesquelles les salariés sont propriétaires de leur outil de travail et n’ont donc pas d’actionnaire à rémunérer, ce qui donne un peu d’aisance en période difficile.
Etc, etc.
Ce billet n’a pas vocation à écrire un programme à la place des candidats. Il a vocation à montrer qu’il y a des lignes générales qui se déclinent. Faire une réforme fiscale, par exemple, demande une analyse précise des objectifs et de leurs déclinaisons, puis de leurs opérationnalisations. Ce n’est pas un petit coup de TVA sociale ou de quotient familial. C’est autre chose.
Les déclarations actuelles des candidats principaux se présentent comme une concaténation de minces mesures. La concaténation ne fait pas un projet structuré.
Où alors, pourrait-on faire l’hypothèse que les Q.I. des candidats ne leur permettent pas de mieux faire.
C’est peut-être le cas.
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