Archive dans 18 mars 2011

Université, réformes, boxon

sorbonne.1204677015.jpgArticle déposé sur autonomesup.com sur invitation

Chers collègues,

Voici probablement la seule contribution que je donnerai à ce blog. L’Université me met à la retraite, pour cause de limite d’âge. Je pensais naïvement que, tant que mes facultés intellectuelles seraient au moins égales à celles du plus nul de ceux qui nous gouvernent, j’aurais vocation à pouvoir continuer à enseigner. Mais j’ai mal pensé
Cette situation personnelle m’a permis d’être témoin ou acteur, selon les circonstances, des diverses réformes et actes réformateurs, depuis la rentrée 68-69 jusqu’à la loi LRU, en passant par les réformes « Fouchet », Fontanet, Savary , jusqu’à Saunier Seïté qui réussit à faire  passer le service des professeurs de 75 heures de cours à 192 heures équivalent TD.
Toutes ces réformes, sauf celle de 1968, ont été préparées par des groupes restreints, sans concertation avec l’ensemble la communauté universitaire. Parfois, les syndicats ont été plus ou moins associés, mais l’on sait bien que, dans l’enseignement supérieur, la représentativité des syndicats n’est pas aussi forte qu’elle devrait l’être. S’y ajoute l’extrême dispersion des enseignants, dont certains n’ont même pas un bureau dans leur université, ou se trouvent dans des sites dispersés, ce qui ne facilite pas la communication. S’y ajoute aussi, la stratification des lieux de décision et d’information, conseils d’UFR, d’Université, CNU, CNESER, etc. Conséquence : aucune de ces réformes n’a trouvé de consensus.
Il n’est pas besoin d’être grand spécialiste en Psychologie des Organisations pour comprendre que cette façon de gouverner est typique d’une mauvaise gestion.
Mais, ce qui le plus étonnant, c’est que les universitaires, après avoir tempêté, fait grève le cas échéant, ont toujours fini par céder. De mauvaise grâce, avec quelques aménagements à la marge, toutes ces réformes  ont été appliquées.
On pourrait discuter longtemps du modèle sous-jacent qu’on retrouve comme un fil rouge : former « mieux », former vers des emplois, tout en accueillant des cohortes de plus en plus considérables d’étudiants sans sélection, avec n’importe quel bac. En clair : « vous coûtez cher, vous pouvez faire mieux, travaillez plus, mais pas question de faire une sélection », hormis quelques universités chouchou de la droite comme de la gauche et que tout le monde connaît.
sorbonne.1180563312.jpgLa dernière réforme fut une espèce d’acmé où l’on atteignait enfin le monde prodigieux de l’autonomie et de l’excellence, sur la base d’un modèle libéral emprunté outre Atlantique, mais bordelisé à la mode française pour transformer les universités en sociétés anonymes dont la performance serait l’essence, mais toujours sans sélection des étudiants.
Cette transformation était ahurissante, car il n’y avait rien à voir entre les modèles et leurs règles de fonctionnement et ce qu’on voulait faire des université françaises. Si l’on ajoute à cela, l’invraisemblable réforme de la formation, il y avait matière à mettre les universités à feu et à sang. Mais, même s’il y eût quelques points durs, la réforme passa et tous les universitaires sont désormais en train de « publish or perish » comme des furieux et d’attendre des primes qui seront distribuées selon des critères abscons. L’énergie créative est absorbée par la servilité pour les primes, la servilité pour avoir des moyens de chercher et publier, des couches de strates de toutes sortes, les PRES, les pôles d’excellence et autres structures qui occupent bien du monde dans bien des réunions.
Tout le monde est redevenu bien sage et bien obéissant. Une fois de plus, les universitaires appliquent une réforme inconcevable sans autre contestation que des jérémiades autour de la machine à café.
Déprimant

Les démocrates libyens victimes du nucléaire

centralesjap.1300221058.jpgEt voici que tout le monde flippe parce que les réacteurs de la centrale de Fukushima laissent échapper quelque poussière nucléaire qu’on pourrait respirer à l’autre bout de la terre en oubliant que l’air est déjà pollué par des merdes pesticides, des diarrhées carboniques et les purulences nitrique des fumiers répandus. Sans compter la mauvaise haleine de tous les politiques qui mentent au peuple. Et voici que les réacteurs pourraient se transformer en chaleur et lumière. Maman !

Et, pendant que le monde retient sa respiration, le Kadhafi se refait une santé sur la route de Benghazi, en écrabouillant les défenseurs de la liberté. Quel étrange silence de tous les gouvernements qui avaient d’abord léché les bottes pleines de merde et de pétrole du tyrannique dément  mégalomane, puis l’avaient traité d’étron de chien quand les forces des démocrates semblaient être capables de lui, enfin, couper les couilles, et qui maintenant se taisent et se retaisent pendant qu’on tue, en attendant qu’il torture, viole et massacre tous ceux qui auront eu la folie de croire en la liberté..

Voici qu’ils se taisent bien fort, comme s’ils avaient peur, maintenant, que l’autre abruti ne leur demande fellation de sa bite à pétrole. Ils se taisent. Ils restent cois. Silence total. No comment. L’ONU est sans voix. L’OTAN est aphone. L’Europe, ah l’Europe qui s’est donné cette pauvre nigaude de baronne Ashton of Upholland qui est allée là bas, à Benghazi, pour voir.

C’est la lâcheté de l’ONU, c’est la lâcheté de l’Europe qui préfère condamner et dépouiller la France et l’Espagne pour avoir mis une taxe sur la téléphonie mobile plutôt que pour tarder à dézinguer l’autre fou. A moins que, pire encore, il n’y ait machiavélisme à empêcher que la démocratie se répande dans les pays arabes, aux fils de l’exemple Egyptien  et de l’exemple Tunisien. Les démocraties ne sont pas bonnes pour les affaires… pétrolières !

Assez d’histoire de centrales nucléaire. Un homme qui se bat pour la démocratie, serait-il tout seul, mérite notre admiration et notre respect au-delà de ces misérables faits divers de la vie polluée par le libéralisme industriel.

Quelqu’un ira-t-il au secours des républicains de Libye ?

Après avoir évoqué des frappes aériennes pour empêcher les attaques des républicains par des avions, car ils n’en possèdent aucun. Les réunions succèdent aux réunions et l’on continue d’évoquer la possibilité d’effectuer ces frappes. Résultat, les mercenaires de Kadhafi sont en train de repousser leurs adversaires vers l’est. A ce rythme, dans quelques jours, ils atteindront Bengazi.

L’union européenne qui se flattait de ses traités et de son ministre parle d’une seule voix pour demander le départ du dictateur. Autant aurait-il mieux valu se taire.

Il est temps que les puissances occidentales mettent leurs actes en rapport avec leurs principes républicains. Il faut tout simplement agir.

Il faut agir en livrant des armes aux adversaires du tyran, des armes à la hauteur du combat, notamment des armes de défense anti-aérienne.

Il faut agir en clouant au sol l’aviation de Kadhafi ou en engageant des forces aériennes pour combattre les avions qui volent sans attendre les mandats de l’OTAN ou de l’ONU qui ne viendront jamais.

Il es temps, aussi, de demander à tous les libyens en âge de combattre, de rejoindre l’armée insurrectionnelle.

Allons-nous laisser tomber les résistants qui se sont engagés assez pour n’avoir plus aucune chance dans leur pays si le sinistre sire revenait au pouvoir ?

Qu’est-ce qu’on attend ?

Libye : silence Europe, on tue !

 

Ces insurgés, comme l’on dit, ont le regard fixé sur nous. Ils attendent qu’on les aide, car le Kadhafi s’est renforcé ces temps-ci et résiste et est même en train de se refaire. Et que fait l’Union Européenne ? Elle décide d’un vœu pieu : de demander à Kadhafi de partir. Mais il s’en tape, le Kadhafi des demandes molasses des 27. Et pendant ce temps là des hommes et des femmes meurent pour défendre la démocratie qu’ils sont en train de mettre en place.

Et dire qu’on nous vantait l’importance que l’Europe parle « d’une seule voix » à travers le gosier muet de Catherine Ashton.

L’Europe des couilles molles est née !

SILENCE EUROPE, ON TUE !

Présidentielles ou la confiscation du vote

marinelepen-2.1299453556.JPGVoilà qu’on nous annonce Marine Le Pen à 23%, Nicolas Sarkozy et Martine Aubry à 22%.

Si l’on m’oblige à ne pas voter pour de Villepin au motif que Sarkozy risque d’être troisième au premier tour, on me prive de mon droit de vote. Comment pourrais-je dire que je préfère de Villepin à Sarkozy ?

Si l’on m’oblige à ne pas voter pour Mélenchon au motif que DSK ou Martine Aubry risque d’être troisième au premier tour, on me prive de mon droit de vote. Comment pourrais-je dire que je préfère Mélenchon à Aubry ou DSK ?

Si l’on m’oblige à ne pas voter pour Bayrou au motif que Sarkozy risque d’être troisième au premier tour, on me prive de mon droit de vote. Comment pourrais-je dire que je préfère Bayrou à Sarkozy ?

Si l’on m’oblige à ne pas voter pour Eva Joly au motif que DSK ou Martine Aubry risque d’être troisième au premier tour, on me prive de mon droit de vote. Comment pourrais-je dire que je préfère Eva Joly à Aubry ou DSK ?

Je me donne le droit de voter POUR QUI JE VEUX au premier tour.

Et si Marine Le Pen gagnait ? La responsabilité en sera aux Sarkozy, Aubry, DSK, et non point à ceux qui, au premier tour, auront voté sincèrement pour le candidat qu’ils souhaitent. Que les Sarkozy, Aubry, DSK s’interrogent sur la faiblesse de leurs électorats respectifs. Ils n’avaient qu’à être plus convaincants. S’ils ne le sont pas, il doit y avoir des raisons.

CAC 40 = Ben Ali !

Le Monde (samedi 5 mars 2010) :

« Les profits du CAC40 frôlent leur record historique !

Les bénéfices de plus grandes entreprises françaises cotées ont atteint 82,5 milliard d’euro en 2010.

Le chiffre d’affaires des sociétés de l’indice a progressé de près de 7% à 1261 milliard d’euros. »

Le résultat net d’Arcelor-Mittal, une société qui a bien licencié a augmenté de 1853%

Le dividende par action de la Société Générale a augmenté de 600%

Pendant ce temps-là, le gouvernement de la France se demande où trouver de l’argent pour réduire le déficit. La Cour des Comptes propose qu’on augmente la TVA réduite, celle qui porte sur les produits de première nécessité.

Pendant ce temps là, le nombre de chômeurs, de « bénéficiaires » du RMI, de sans logis, de pauvres n’a pas baissé.

C’est du vol !

Y a-t-il une différence entre Ben Ali et sa clique qui pille son pays et nombre d’entreprises du CAC40 et d’ailleurs ?

Lybie : qu’attend la « communauté internationale »

C’est toujours la même histoire. On laisse les dictateurs en puissance croître en paix. On a ainsi fait, avec Hitler, alors qu’on aurait pu s’en débarrasser avant qu’il ne devienne trop dangereux. L’histoire est pleine de ces petites lâchetés politiques qui ont tant tardé à empêcher le pire, que le pire s’est produit. La liste est longue. Près de nous, il y a eu, en plus d’Hitler, Franco, Mussolini. Les « colonels » en Grèce, ce n’est pas si vieux ! Maintenant c’est Ben Ali, et cet ineffable et ignoble qu’est Muhamar Khadafi pour lequel on ne trouve pas de mots assez durs pour le qualifier.

Il est temps de venir à l’aide du peuple libyen qui revendique la démocratie. Il est largement temps que l’ONU se remue les fesses.

Si la « communauté internationale » se montre une fois de plus lâche et minable, y aura-t-il des personnes assez courageuses pour former des brigades internationales ?

lybie20110226.1299091122.jpg

Scenes from Libya