Dans Le Monde date des 24-25 octobre, Jean-Pierre Dupuy publiait un point de vue qui ne manque pas de susciter des interrogations : « DSK, une bulle politique », et en commentaire : « Il est le favori de tous les sondages, qui le propulsent en tête des candidats de gauche. Et si Dominique Strauss-Kahn n’était qu’une création médiatique, une valeur surcotée ? » (1).
L’auteur s’interroge sur la légitimité réelle de la probable candidature de l’actuel Directeur Général du Fonds Monétaire International. En économie, l’écart entre la valeur intrinsèque d’un bien et sa valeur marchande est nommé « une bulle ». Alors, DSK vaut-il ce qu’on dit de lui ? Une part de cette valeur est à rapprocher de ce qu’en dit la presse ou les thuriféraires qui le soutiennent. Mais il est évident que rien dans ces messages ne peut correspondre à une analyse rigoureuse et scientifique.
Naturellement, personne ne songe à nier les compétences théoriques de l’intéressé (HEC, IEP, Doctorat, professorat, etc…). Encore que ses publications dans des revues scientifiques n’en témoignent pas. Technicien de l’économie, alors ?
Alors, l’auteur pointe « l’écart abyssal » entre les jugements portés en France et à l’étranger, sur son action. Lesquels jugements pointent et stigmatisent les actions sévères pour les pays en difficulté comme la Grèce ou la Lettonie. Les réactions sont sans appel : « Les avis du FMI sont-ils meilleurs que ceux d’un ivrogne dans la rue ? » (Dean Baker, codirecteur du Center for Economic and Policy Research); « Des cinglés aux commandes » (Paul Krugman, prix Nobel d’économie). On va même jusqu’à suggérer que ses décisions au FMI n’ont pas d’autre objet que de faire les titres des journaux français. (New-York Times, 11 mai 2010). Paradoxalement, il n’est pas question de ces controverses dans la presse française.
« La bulle DSK, conclut l’auteur, s’est formée comùme toutes les bulles. L’ignorance et la manipulation ont joué leur rôle, mais aussi la mécanique spéculaire du désir et de la fascination.
Et s’il est très peu probable que Dominique Strauss-Kahn soit un homme de gauche (2), il faudra y regarder à deux fois avant d’en faire le candidat « providentiel » contre Nicolas Sarkozy !
1- Voir: Arrêt sur images (l’article du Monde n’est visible que par les abonnés)
2- Voir: Le monde selon Cyrano
1 commentaire pour l’instant