Des Hommes et des Dieux

Des Hommes et des Dieux

Je me souviens – j’avais alors 15 ans – d’une dissertation en langue anglaise où je m’étais permis d’écrire « heroism is not heroism ». J’y expliquais quoique confusément, à cet âge, que les héros étaient probablement des hommes simples que leur déontologie, leur morale, leur philosophie, leurs croyances, avaient conduits, sans pouvoir déroger, sur des chemins dont ils connaissaient le danger et peut-être l’issue fatale.

En regardant le film « Des hommes et des Dieux », j’ai rencontré cette vérité. Voilà des hommes qui sont là, qui se sont enracinés dans ce village qui leur apporte à la fois une certaine joie de vivre dans un lieu paisible et l’accomplissement de leur naturelle vocation d’apporter un peu de bien à autrui. Et quand le péril vient, non sans hésitations, même pour ceux dont le chemin semble tout tracé, il devient naturel de continuer. Les expériences de la vie commune, de l’amour des autres, de la beauté du lieu, s’unissent pour tracer la seule voie compatible avec cette vie-là.

Et, ce qui est encore plus beau, dans le film, c’est qu’on nous montre que les héros sont êtres humains qui ont peur. Et c’est cette peur-là qui donne toute son humanité à cette histoire vraie. Pas d’invocations ! Pas de martyre ! Rien que la simple réalité d’hommes à la fois forts et faibles dans leur chair et dans leur esprit décidés à attendre là, parce que c’est leur place, que le futur se réalise comme il doit être.

 

Bakounine