Dominique Strauss-Kahn n’est pas un homme de gauche

Dominique Strauss-Kahn n’est pas un homme de gauche

dsk.1273617149.jpgLe prochain Président de la République devra susciter une véritable politique sociale. A près la « crise » et les désastres qu’elle a provoqués sur les ressources et surtout l’emploi, ce serait désespérer le français de proposer autre chose. Et voici que Dominique Strauss-Kahn re-pointe le bout de son nez, et davantage. Peut-on dire qu’il est un homme de gauche ?

On dira volontiers que Mitterrand ne l’était guère et que c’est parfois la rencontre entre des opportunités politiques et l’homme qui place l’intéressé sur l’échiquier. C’est une hypothèse vraisemblable quand l’histoire personnelle du sujet n’y prédispose pas vraiment. La vie et le passé de Pierre Bérégovoy le conduisaient nécessairement vers la gauche. Mais le portrait est moins convaincant quand le personnage est issu de bonne famille, a fait de brillantes études et exercé un métier un peu prestigieux. Ainsi tous les énarques sont-ils suspects quand ils sont membres du Parti Socialiste.

A la défense de Mitterrand, on peut avancer qu’il n’était pas énarque. Il était avocat, mais on ne sait s’il avait défendu des petites gens. Sarkozy aussi est avocat, mais avocat d’affaires ! Quant à Jospin, le dernier socialiste au pouvoir, il venait bien d’une famille modeste et de groupes trotskistes ce qui n’enfante guère des hommes de droite.

Dominique Strauss-Kahn est issu d’une « bonne famille » (1). Son père était conseiller juridique et fiscal… et PSU !. … et franc maçon. Sa mère était journaliste et socialiste. C’est là qu’il a reçu une éducation. Il n’est pas énarque (quoiqu’il ait enseigné à l’ENA), ce qui serait plutôt une bonne chose.  Par contre, il a fait HEC, école dont on sait qu’elle n’enfante pas de francs opposants au capitalisme. Il est diplômé de Sciences Po, possède un doctorat et une agrégation de Sciences Economiques. En 1981, il se rapprocha de Lionel Jospin. Il obtint son premier mandat électif comme député de Haute-Savoie en 1986. On trouve peu de choses de ses engagements de jeunesse.

Dominique Strauss-Kahn fait une carrière d’homme d’appareil. On ne sait guère où il était avant d’entrer au PS. En 1968 (il avait 19 ans), il était au Lycée Carnot, à Paris. Il semblerait qu’il ait adhéré, peu après les « évènements », au Parti Communiste, par réaction contre les gauchistes. Ce dernier évènement correspond bien à l’image d’homme d’ordre qu’on se fait de lui.

On ne trouve rien, dans la période où il fut  « aux affaires » dans les gouvernements d’Edith Cresson, de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin, de très franchement social. Il est vrai qu’en tant que Ministre de l’Industrie ou Ministre des Finances, on n’est pas exposé comme un Ministre des Affaires Sociales quoiqu’il ait été inspirateur de la semaine de 35 heures. En même temps, il participait à la création du « Cercle de l’Industrie » en 1994, avec Louis Schweitzer et Vincent Bolloré.

En matière d’image et de communication personnelle, Dominique Strauss-Kahn est conseillé par Euro-RSCG. Euro RSCG est un réseau multi-disciplinaire dans les métiers de communication avec plus de 200 agences de conseil en marketing et de publicité, autour du monde. Créée en 1991 par la fusion des groupes publicitaires Eurocom et RSCG, Euro RSCG gère la communication de diverses grandes entreprises, dont Peugeot, l’ANPE, EDF, Microsoft, Airbus, Citroën, Canal+, etc. Présidé par Mercedes Erra et Stéphane Fouks, Euro RSCG (2) est le principal réseau du groupe Havas, sixième groupe de communication au monde »(3). Euro RSCG n’a guère d’états d’âme. Elle conseille aussi bien Dominique Strauss-Kahn que  Laurent Fabius que Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2007.

Selon libération.fr(4), le « réseau » de Dominique Strauss_Kahn serait composé de Jean-Christophe Cambadélis, Christophe Borgel, François Kalfon et Jean-Marie Le Guen, au sein de l’appareil du PS Anne Sinclair, son épouse, fait partie du dispositif. Mais aussi Stéphane Fouks, coprésident d’Euro RSC, Ramzy Khiroun, collaborateur de la même société et qui travaille de surcroît pour Arnaud Lagardère et Gilles Finchelstein,  directeur des études à Euro RSCG… encore. Enfin, c’est Euro RSCG qui organisa la communication de DSK lors de la découverte de sa liaison avec Piroska Nagy. Et de l’affaire de favoritisme supposée.

Voici donc quelques aspects de la machinerie Strauss-Kahn. Il en existe probablement d’autres qui sont moins voyants. En tous cas, on est loin du député d’une circonscription rurale du Massif Central. Disposer d’autant de conseillers en communication entretient le doute. Pourquoi toute cette organisation si l’on a que des choses sincères à dire ? Car organiser la communication, c’est présenter les choses d’une certaine façon pour gagner la confiance des électeurs. On ne risque pas la « bravitude » quand tout est organisé et calculé.

Un homme porté par cette machinerie publicitaire ne peut pas être un homme de gauche sincère. C’est un manipulateur.

On ajoutera que son action au FMI n’est guère de gauche. Les conditions drastiques qui ont été imposées à la Grèce et qui vont peser lourdement sur les citoyens de ce pays ne sont que des coulées d’une vision capitaliste et libérale.  Et ce n’est pas de bon augure car on peut s’attendre à ce que le peuple français ne soit pas mieux traité si, par malchance, Dominique Strauss-Kahn était élu Président de la République Française.


[1] Sources : http://www.nouveleconomiste.fr/Portraits/1239-DSK.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Strauss_Kahn

[2] Bernard Roux, Alain Cayzac, Jacques Séguéla et Jean-Michel Goudard.

[3] Source : Wikipedia.

[4] http://www.liberation.fr/politiques/0101633676-reperes

Bakounine